Belgique/Pauvreté infantile : "Un enfant ne doit pas rater l’école pour des difficultés financières"
La pandémie de COVID suivie de la crise économique a des conséquences directes sur l’augmentation de la pauvreté. Ce phénomène n’épargne pas les enfants. Selon les derniers chiffres de Statbel, près de 13% d’entre eux souffrent de privation matérielle, c’est-à-dire qu’ils ne mangent pas suffisamment, n’ont pas les habits adaptés ou ne partent pas en vacances. Et cette pauvreté ne s’arrête pas aux portes de l’école.
Alors, pour aider les familles en difficulté, ce sont souvent les équipes éducatives qui donnent un coup de pouce. C’est le cas de l’école spécialisée René Thone à Marchienne-au-pont : "Nous allons dans les boulangeries chercher des invendus pour prendre un petit-déjeuner tous ensemble", explique Alison Vandervelden, assistante sociale. "Certaines institutrices font des crêpes avec les enfants, bref on essaie d’être un petit rayon de soleil dans leurs journées."
Une armoire à vêtements, "au cas où" est aussi installée. À l’intérieur des vêtements chauds mais aussi des chaussures ou des t-shirts. Autre idée mise en place : la distribution de soupe à midi dans la classe. "C’est un moment très chouette de partage", nous confie Sarah Vleminckx, institutrice. "Quand les enfants n’ont pas de tartines, on leur en donne. J’amène toujours quelque chose à manger en plus. C’est aussi une manière de leur faire goûter d’autres choses, des légumes qu’ils n’ont pas l’habitude de manger. C’est gai à faire ensemble !"
Pas de stigmatisation des parents
Dans cette école, pas question de stigmatiser les parents qui ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts : "Je leur dis toujours que ma porte est ouverte", ajoute Alison Vandervelden, "s’ils manquent d’argent pour les collations par exemple, on peut toujours les aider. Être en difficulté peut arriver à tout le monde, il ne faut pas avoir honte. Un enfant ne doit pas rater l’école pour des difficultés financières."
La Fédération Wallonie Bruxelles alloue aux écoles des budgets pour la mise en place de ce type d’aide, mais le constat aujourd’hui est clair pour l’équipe : "Ce n’est pas suffisant", nous explique Dominique Treseni, directrice de l’école. "Nous avons des budgets c’est vrai. Mais ils ne sont pas suffisants pour faire face aux besoins, malheureusement."
Selon les chiffres de l’UNICEF, la Belgique possède l’un des taux de pauvreté infantile les plus élevés d’Europe.
L’organisation internationale demande que la lutte contre la pauvreté des enfants soit une priorité stratégique des gouvernements.
Source: www.rtbf.be