Belgique/Apprendre les bases avant de se lancer : les initiations à l’apiculture ont de plus en plus de succès
Matteo Magro est un jeune apiculteur passionné qui a choisi de diversifier ses activités en proposant des cycles courts de formation aux particuliers. "C’est prévu comme une initiation, mais je constate que tous mes élèves veulent déjà se lancer avec une ruche dans leur jardin", constate-t-il. L’apiculture fait en effet de plus en plus d’adeptes, si l’on observe le nombre d’enregistrements auprès de l’AFSCA pour ces dix dernières années.
C’est un souci de préservation de l’environnement et souvent un rêve longuement mûri qui les pousse à franchir le cap. Un univers qui fascine : "Sans les abeilles, le monde meurt. Et le petit bonus, c’est qu’elles nous apportent du miel", avance Louis, venu ici pour étoffer ses connaissances en la matière. Les formations sont organisées sur trois journées, à Wavre ou à Dinant, avec un petit groupe d’élèves. Et l’apiculteur doit souvent refuser du monde.
Une formation de base
"Les premiers cours sont axés sur l’environnement de la ruche et la biodiversité liée à la pollinisation. On voit aussi la gestion d’une ruche mois par mois. Le dernier cours est consacré à la législation, à la manière de presser son miel, les frais à engager", détaille le formateur. La formation est certes moins complète que celle de deux ans qui débouche sur un certificat. "Celle-là est certifiée, mais ce n’est pas le même objectif. On y apprend des choses très techniques, comme l’élevage de reines. Mais ça n’est pas forcément intéressant quand on veut juste apprendre à produire quelques kilos de miel pour sa famille", poursuit-il.
Si on ne s’y prend pas bien, on peut assez vite avoir des cas de mortalité
Cette certification n’est pas nécessaire pour détenir des ruches, qui ne demandent qu’un permis d’environnement et une inscription auprès de l’AFSCA. Tout le monde peut donc se lancer. L’objectif de Matteo est donc de former des amateurs responsables. "Si on ne s’y prend pas bien, on peut assez vite avoir des cas de mortalité, déplore-t-il. Et c’est dommageable pour les abeilles quand on achète des ruches pour finalement ne tenir qu’une année avec".
Un investissement financier et un engagement en temps
Bien protégés sous leur tenue d’apiculteur, les élèves ont déjà apprivoisé les abeilles qui volent et bourdonnent autour des ruches. Michèle est émerveillée par leur nombre. "C’est moins impressionnant qu’au début, mais toujours aussi magique, observe-t-elle. C’est le bruit qui impressionne la première fois". Elle est impatiente d’installer ses premières ruches au fond de son jardin, mais elle est aussi réaliste : "Il faut être formé un minimum pour savoir dans quoi on s’engage. Ce n’est pas comme juste apprendre à peindre".
Il faut être formé un minimum pour savoir dans quoi on s’engage. Ce n’est pas comme juste apprendre à peindre
L’installation de ruches est un investissement financier, mais aussi un investissement dans du vivant, qui demande qu’on y consacre un minimum de temps au quotidien. C’est pourquoi Alain a attendu que l’heure de la retraite ait sonné pour enfin concrétiser un vieux rêve. Mais il lui fallait aussi les conseils d’un professionnel. "Ce sont des petites bêtes d’une certaine valeur, si c’est pour mener ce projet à rien, autant ne pas le faire. Je connais maintenant les gestes à faire dans un premier temps, ça me tranquillise", confie-t-il. A l’issue de la formation, une fois lancé, il pourra d’ailleurs encore compter sur les conseils du professionnel.
Source: www.rtbf.be/