Burkina : Le CGD outille plusieurs centaines de jeunes sur les dangers des fake news
Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a organisé un dialogue inclusif sur la désinformation, les 3 et 4 décembre 2024 à Ouagadougou. Les deux séances ont réuni chacune des centaines des jeunes acteurs de gouvernance, les Organisations de la société civile (OSC) et les élève et étudiants.
Dans un contexte où les fausses informations font partie intégrante de l’écosystème de la circulation de l’information au Burkina Faso, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) s’est lancé dans la dynamique du renforcement de la culture de la véracité et du discernement.
L’objectif de ce dialogue inclusif est de contribuer au renforcement de la résilience des jeunes et des acteurs de la gouvernance à Ouagadougou face à la désinformation et aux discours de haine, en promouvant une culture de véracité, de discernement et de coexistence pacifique.
Durant deux jours, les communications ont été axées sur les principales trames de la désinformation au Burkina Faso et techniques de lutte contre les fakes news. Selon le chargé de programme du CGD, Anselme Somda, la désinformation ou le désordre de l’information ne date pas d’aujourd’hui. « Il a toujours existé depuis l’antiquité. Il a commencé à s’amplifier dans le moyen âge », a-t-il indiqué.
Pour lui, par le passé, le désordre informationnel peut naître dans un village et tourner de bouche à oreille. De nos jours, en un seul clic, cette fausse information peut parcourir le monde entier.
Le CGD veut faire des jeunes, des ambassadeurs de bonnes pratiques sur les réseaux sociaux. « En présentant la situation de notre pays marquée par une juxtaposition de crises, nous avons dit qu’il serait intéressant que la jeunesse puisse s’appuyer sur ses réseaux sociaux pour promouvoir la cohésion sociale et contrer le désordre de l’information », a confié Anselme Somda.
« La désinformation est un fléau pour la cohésion sociale »
Des témoignages des différents participants, on retient que cette formation est accueillie. « Je trouve que c’est une très belle initiative dans la mesure où cette formation me permet de savoir la désinformation, les causes et les moyens de lutte », a confié Sébana Siria, étudiante en diplomatie à l’Université libre du Burkina (ULB), membre de la cellule CGD/ULB.
Des zones d’ombres ont été éclairées. Selon Souleymane Zané, étudiant en art et gestion de l’administration culturelle à l’université Joseph Ki-Zerbo : « La formation sur la désinformation qui est animée par le CGD est une bonne occasion pour nous d’apprendre davantage parce qu’on est presque tous des consommateurs de la désinformation mais on ne s’en rend pas compte souvent. Malheureusement, ça crée beaucoup de victimes et c’est très dommage ».
Quant à Saïda Koné, membre de la cellule CGD Université Saint Thomas D’Aquin (USTA), elle a retenu que : « La désinformation est un fléau pour la cohésion sociale. Il faut que chacun, en ayant des comportements responsables et citoyens, puisse contribuer à la réduire au maximum ».
Pour Anicet Tapsoba, ingénieur des travaux en génie électrique et informatique industrielle : « Ce qui est nécessaire et important de faire, c’est de sensibiliser ».
Ainsi, Amdia Kafandou, élève en classe de 2nde C au Collège privé Wendmanagda, a pris un engagement : « Si je rentre à la maison, je vais d’abord parler de cela à mes parents, mes grands frères, mes petites sœurs et ensuite à mes tantes et cousines pour que ça se propage ».
Selon l’assistant de programme au CGD, Aimé Fabrice Bazié, cette formation intervient dans le cadre d’un grand projet appelé « Gouvernance inclusive pour la résilience (IGR) », mis en œuvre par l’ONG Creative Associates International. « C’est en vue de lutter contre la désinformation et les fakes news afin de contribuer à l’effort du gouvernement, qui consiste à sensibiliser la population », a-t-il justifié.
Cette activité a été organisée avec l’appui technique et financier de l’Agence américaine pour le développement international (USAID).
Source: lefaso.net/