Interview exclusive avec Biguy MELINDJI / « Créer, représenter, exister : Biguy Melindji secoue les certitudes »

Publié le 17/04/2025 | La rédaction

Dans un monde culturel en constante mutation, où les enjeux de représentation et d’accessibilité se posent avec acuité , Biguy Melindji pose un regard affûté sur les limites d’un système trop centralisé et l’urgence de penser la diversité autrement. Entre constats lucides et appels à l’action, il trace les passerelles entre la France et l’Afrique.

Jombelek : Vous êtes une figure singulière de la scène musicale. Comment définiriez-vous votre univers en trois mots que personne n’attendrait ?
Biguy M : Trois mots ne suffisent pas donc j’en donne quatre: Amour, paix, partage et respect.
Jombelek : L’authenticité et l’innovation sont souvent opposées. Comment conciliez-vous tradition et modernité dans votre musique ?
Biguy M : Je m’applique à les polir, les tailler pour ensuite les assembler.
Jombelek : Si votre son devait être une matière, un paysage ou une sensation, que serait-il et pourquoi ?
Biguy M : Le bonheur parce que c’est très rare et que je peux facilement le partager
Jombelek : Votre parcours artistique est jalonné d’expériences fortes. Y a-t-il un moment où tout a basculé pour vous, où vous avez su que c’était “le” chemin à suivre ?
Biguy M : J’ai toujours vécu la musique. Après les études, j’ai travaillé pendant un an dans une société mais tous les soirs j’étais en studio et les week-end en concert…  Après réflexions et analyses, je me suis rendu à l’évidence. Quand la musique vous habite, faut vraiment se faire violence pour s’en séparer…
Jombelek : Le silence a-t-il une place dans votre processus de création, ou est-ce toujours le son qui guide vos explorations ?
Biguy M : C’est dans le silence que tout arrive pour moi le plus souvent, je peux être inspiré sur du son mais avec le silence c’est plus profond.
Jombelek : Dans un monde où l’image prend souvent le pas sur le son, comment cultivez-vous votre singularité sans céder à l’uniformisation ?
Biguy M : Je reste moi-même et j’essaie de garder ma personnalité malgré les courants...
Jombelek : Si vous pouviez composer un morceau avec un artiste, vivant ou disparu, qui serait-ce et pourquoi ?

Biguy M : "Bob Marley" parce que je l’ai compris avant d’apprendre l’anglais et que je trouve que c’était un artiste, un vrai…
Jombelek : Certains artistes créent pour transmettre, d’autres pour questionner. Vous, que cherchez-vous à provoquer chez votre auditeur ?
Biguy M : Je cherche en premier à faire prendre conscience, à emmener l’humain à faire attention à lui et ce qui l’entoure. Après il y a tellement de choses à exprimer que je me permets tout.
Jombelek : Votre musique semble voyager entre plusieurs influences. Si vous deviez choisir une destination où votre art prendrait tout son sens, où serait-ce ?
Biguy M : L’Afrique !
Jombelek : Le live et le studio sont deux réalités bien différentes. Où vous sentez-vous le plus libre, et pourquoi ?
Biguy M : Je suis à l’aise dans les deux vu que j’arrive toujours à rester détendu (ha ha !).
Jombelek : En tant que créateur, comment percevez-vous la frontière entre engagement et pur plaisir musical ?
Biguy M : Pour moi les deux doivent être liés car je me vois mal créer, mettre en forme et ne pas assumer.
Jombelek : L’industrie musicale évolue sans cesse. Selon vous, quelle est la plus grande opportunité et le plus grand danger pour un artiste indépendant aujourd’hui ?
Biguy M : Les artistes indépendants ont encore des opportunités ???? (Ha ha ha) Les artistes sont en danger!!!!
Jombelek : Si votre prochain album devait être une ode à un sentiment ou une idée, lequel serait-il et comment le traduiriez-vous en musique ? (À appliquer immédiatement pour votre prochain album !!
Biguy M : Le respect. Tatara!!!! Tataraaaaa!!!
Jombelek : Vous êtes sur scène, devant un public qui ne vous connaît pas encore. Quel est le premier son ou la première phrase que vous feriez entendre pour capter leur attention ?
Biguy M : Bonjour ou bonsoir à ma façon mais je pense que mon look le fera ;-)
Jombelek : Chaque artiste a un rituel secret avant d’entrer en studio ou sur scène. Quel est le vôtre ?
Biguy M : Franchement, ma vie est un rituel…
Jombelek : Le mot “expérience” revient souvent quand on parle de musique. Quel est le moment le plus étrange ou inattendu que vous ayez vécu en tant qu’artiste ?
Biguy M : Quand on m’a laissé sans un sou avec mon matériel à 500 km de chez moi. Imaginez la suite…
Jombelek : Imaginez que vous puissiez enregistrer une chanson dans un lieu insolite, hors des studios traditionnels. Où iriez-vous et pourquoi ?
Biguy M : Un endroit que je kiffe pour l’ambiance, la nature etc… C’est la forêt
Jombelek : Enfin, si vous deviez résumer votre vision artistique en une seule phrase, laquelle choisiriez-vous ?
Biguy M : Transporter des esprits aux endroits inexplorés de l’exotisme (Voyage)


Interview réalisée par Johanne Elie Ernest Ngo Mbelek alias Jombelek
Paris (France), en Avril 2025
jombelek@gmail.com


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