Cameroun/Un mobilhome pour permettre aux jeunes de se divertir

Après avoir vécu pendant de longues années en France, Déborah Item a lancé son propre mobilhome multifonctions. Résidant actuellement au Danemark, la femme originaire du Cameroun veut aller au bout de son initiative en se rendant utile à sa population.

Madame Item, vous faites actuellement vos études d’infirmière au Danemark. Quelle a été votre parcours jusqu’ici ?

Après des études de droit et un poste en tant que secrétaire, je me suis lancée à mon propre compte. Tout a commencé à Douala au Cameroun où j’ai travaillée dans un centre d’affaires, puis comme secrétaire de direction bilingue. Après ces expériences, je me suis installée en France ou je suis restée pendant 14 ans.

Durant cette période, j’ai ouvert dans un restaurant, et en parallèle, j’ai effectué une formation d’éducatrice spécialisée qui s’est avérée payante puisque j’ai décrochée un emploi dans ce milieu-là. Par la suite, j’ai eu l’opportunité de travailler au Danemark il y a trois ans et demi et je l’ai saisi car je suis une personne qui a vraiment la curiosité de découvrir de nouvelles choses.

En arrivant dans ce pays, j’ai appris la langue dans un premier temps et c’est ce qui m’a amené à faire cette formation dans le milieu sanitaire vu que j’ai déjà une expérience dans le social. A vrai dire, ça aide beaucoup surtout si je veux transmettre des choses aux miens en positif.

Avez-vous rencontré des difficultés en arrivant au Danemark ?

Déjà, il y a la barrière de la langue. Quand vous arrivez dans un pays scandinave, il est très difficile de s’adapter surtout que les danois prennent leur temps avant de connaître une personne mais dès qu’ils lient une amitié avec vous, elle est durable.

Vous avez récemment pris l’initiative de créer un mobilhome multifonctions. Comment avez-vous eu cette idée ?

Dans mon village de Massock Song Loulou au Cameroun, j’avais l’ambition de créer une bibliothèque. L’idée est toujours présente mais j’en fais pas une priorité pour le moment car je me suis dit que ça pourrait être un moment de distraction pour les habitants. Cependant, j’ai remis cette idée à plus tard puisque les populations sont dans le besoin de soins de santé primaires. Depuis le départ des allemands la gestion camerounaise en termes de médecine est catastrophique. Vu l’état inquiétant d’un hôpital qui se situe pas loin de mon village, l’idée m’est venue d’acheter un camping-car dans lequel où on peut effectuer plusieurs choses des animations culturelles par exemple. L’objectif est de permettre aux jeunes de se divertir et surtout d’apporter un plus aux populations sans avoir l’idée de l’Eldorado, l’idée d’aller voir ailleurs plus précisément et cela pourrait accroître leurs potentiels. Pour la petite histoire, l’animation dans nos villages est uniquement pendant les funérailles et j’aimerais que ça change positivement.

Vous voulez donc vous rendre utile à votre village ?

Bien sûr, c’est ma motivation première. Les gens pensent toujours qu’il faut être riche pour lancer sa propre activité mais moi je veux inverser les rôles. J’en veux particulièrement à nos élites car les plus avantagés sont toujours favorisés. Par exemple, certains ont accès à l’eau contrairement à d’autres. En ce qui me concerne je n’ai construit aucune maison nulle part et je désire dépendre de personne. Pourtant, cela ne me dérange pas d’aider les personnes qui sont autour de moi.

Des objectifs sur le long terme ?

Concernant mes objectifs sur le long terme, j’en ai parlé à M. Nestor Hemlé, expert en Coopération Décentralisée. Ce dernier m’a proposé d’arrimer le projet à la municipalité de Massock afin de lui assurer une pérennité.

Moctar Bah