Nicolas Boucault : « le jumelage Bamako Angers est bien plus qu’une coopération ce sont des amis entre les différents élus »

Publié le 24/09/2018 | La rédaction

France

Directeur de la maison du partenariat Bamako Angers depuis plus d’un an, Nicolas Boucault nous parle de la relation exemplaire entre les deux villes et de la célébration du 20eme anniversaire de la maison.

M. Boucault, vous êtes le directeur de la maison du partenariat Bamako-Angers, depuis quand vous occupez cette fonction ?

Je suis arrivé ici en février 2017, il y a plus d’un an et demi. Bien avant ça, je travaillais pour une autre association d’éducation populaire qui s’appelle la fédération des œuvres laïques. 

Qu’est-ce qui vous a poussé de venir à Bamako ?

Je suis venu pour répondre à un projet de réouverture de la maison du partenariat, qui a été fermée après la fusillade de Bamako en mars 2015. Auparavant, j’avais une expérience sur la structure d’hébergement et de restauration dans le milieu associatif et plus particulièrement, pour soutenir des projets d’éducation-environnement vers un développement durable. La ville d’Angers, étant porteur de projets sur le développement durable, était intéressée par mon profil.

Quelle a été la genèse de ce jumelage entre les deux villes ?

Bamako et Angers sont des villes jumelles depuis très longtemps puisque le jumelage a été mis en œuvre en 1974. En 2014, les élus des deux villes respectives ont le plaisir de célébrer les 40 ans de ce jumelage.

En tant que directeur de la maison, vous devez organiser certaines activités…

Vous savez l’organisation des projets sur la maison du partenariat tourne sur deux pôles. Le premier est axé sur l’accueil des résidents qui viennent ici pour dormir et se restaurer. Mais attention, la maison n’est pas un hôtel mais une structure d’accueil pour des personnes ayant des projets de développement en lien avec le Mali et surtout avec Bamako. Donc, chaque personne souhaitant résider ici doit déposer un projet au service des relations internationales de la ville d’Angers. Seul ce service peut valider ou non les porteurs de projets pour envisager un accueil dans notre maison. La plupart du temps, il nous arrive de recevoir des angevins mais aussi d’autres personnes venant d’un peu partout en France qui travaillent sur la coopération décentralisée ou sur des projets humanitaires.

Les personnes que vous hébergez restent combien de temps dans la maison ?

La durée moyenne d’hébergement est d’une semaine. On a certains porteurs de projets qui restent 15 jours voire 1 mois selon la présentation du projet de chacun. Afin de soutenir au mieux les porteurs de projet, la ville d’Angers a choisi de proposer des tarifs dégressifs en fonction de la durée. Par exemple, une personne, qui va passer sept jours avec nous, ne déboursera pas le même prix qu’une personne restant au-delà d’une semaine. Par contre, quelqu’un qui reste plus de 30 jours ici verra son prix diminuer dans le but de soutenir encore plus les porteurs de projets qui restent pour présenter leurs longs projets dans la maison du partenariat Angers-Bamako.

Justement en parlant de votre maison, le maire d’Angers Christophe Déchu s’est rendu à Bamako en avril dernier pour célébrer les 20 ans de la maison du partenariat Bamako Angers. Pouvez-vous me raconter le déroulé de cet évènement ?

Il y a eu de nombreuses rencontres ce jour-là car M. Déchu n’est pas venu seul. Il est venu au Mali avec une forte délégation d’élus et de professionnels de la ville d’Angers pour célébrer avec nos amis maliens l’anniversaire des 20 ans de la construction de la MPBA (ndlr : ouvert en 1997). Au cours de ces nombreuses rencontres avec le maire de Bamako Adama Sangaré, il y avait des temps de travail pour faire le bilan de ce partenariat mais aussi pour maintenir les projets sur le long terme entre Angers et Bamako. En parallèle de ces échanges, plusieurs sollicitations ont été faites auprès du maire d’Angers et surtout j’ai le souvenir que le ministre des collectivités locales au Mali souhaitait rencontrer M. Déchu et sa délégation.

Est-ce vrai qu’il y a une délégation malienne qui s’est rendu récemment à Angers ?

Effectivement, cette délégation a été invitée dans le cadre de la coopération. Cette rencontre a eu lieu le week-end du 15 Septembre avec les accroches cœur, un festival de rue qui a lieu tous les ans au mois de Septembre à Angers. A cette occasion, la ville a invité tous les partenaires de ces villes jumelées. Il y a également des élus, des techniciens de Bamako qui étaient présents à Angers ainsi que d’autres représentants de villes jumelées avec notre ville comme Austin au Texas.

Comment la coopération entre les deux villes a vécu la crise politico-sécuritaire en 2012 ?

Durant la crise de 2012, les deux villes ont essayé de maintenir au maximum des relations étroites parce qu’aujourd’hui le jumelage Bamako Angers est bien plus qu’une coopération ce sont des amis entre les différents élus. C’est pourquoi tout a été mis en œuvre par les deux villes concernées pour que le maximum de projets puisse continuer à avoir lieu. Donc, il a fallu prendre en compte des aspects sécuritaires et notamment sur cette maison. L’un des axes forts suite au contexte au Mali était d’augmenter encore plus les aspects sur le plan de la sécurité. Par exemple, nous avons mis en place des murs d’enceinte autour de la maison et d’un système de vidéo-surveillance. Mais nous avons aussi installé une nouvelle société de sécurité. Tout cela a permis de pouvoir garder une forte activité car depuis 2017 on a mis en place tous ces projets.

Comment se vit un partenariat Bamako Angers ?

Ça se vit bien. C’est un partenariat qui se vit densément, fortement et quotidiennement. Plus précisément, le jumelage Bamako Angers est porté par des associations françaises qui sont en lien avec des associations maliennes. Donc, ce sont des tissus associatifs qui viennent en soutien d’une coopération.

Source: Moctar BAH, journaliste


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commentaires

SIDIBE Le 25/09/2018 à 15:06

Oui Monsieur le Directeur vous avez tout dit et le peuple malien se réjouit de cette coopération entre les deux villes.

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