Belgique/Un million d'euros pour l'accueil des femmes victimes de violence

Publié le 20/01/2021 | La rédaction

Belgique

La secrétaire d'Etat à l'Egalité des genres, Sarah Schlitz, a dégagé un million d'euros pour soutenir les structures d'accueil des femmes victimes de violence, particulièrement sollicitées durant la période de confinement, a-t-elle annoncé mardi.

Ces montants bénéficieront à 27 structures dans les trois Régions du pays. "Il était primordial pour moi de soutenir ce type de structure, avec les confinements successifs les violences intrafamiliales ont explosé, beaucoup de femmes n'étaient plus en sécurité dans leur propre foyer et n'avaient d'autre choix que de fuir. Les auteurs de ces violences jouissent bien souvent d'une intolérable impunité", a expliqué Sarah Schlitz.

"Je tiens à saluer le travail colossal qu'effectuent quotidiennement les travailleuses et travailleurs de ces structures d'accueil, les mesures sanitaires ont rendu leur quotidien particulièrement éprouvant et la lutte contre les violences psychologiques, physiques ou économiques envers les femmes reste une priorité absolue de mon mandat", a-t-elle ajouté.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des travaux de la "taskforce groupes vulnérables" du gouvernement fédéral, pilotée par la ministre de l'Intégration sociale Karine Lalieux. "Grâce aux contributions des acteurs de terrain, la Task Force a pu identifier les mesures les plus urgentes à prendre pour les personnes fragilisées par les conséquences sociales et économiques de la crise. Une quinzaine de mesures, pour un total de 75 millions d'euros, ont été initiées. Parmi elles, une attention particulière a été portée aux victimes de violences, encore plus isolées et vulnérables en période de confinement", a souligné la ministre.

"Si je ne venais pas ici, je me serais suicidée" témoigne une victime

Nous nous sommes rendus dans une structure d'accueil réservée aux femmes victimes de violences conjugales, à Liège. Salima est arrivée ici en décembre dernier. Elle n'en pouvait plus: "C'était de la violence verbale, des insultes tous les jours, de la violence physique parce que quand il faisait des crises de colère, il finissait par frapper. C'était de la violence matérielle aussi. Je n'avais pas d'argent, c'était lui qui avait tout".

Autre témoignage, celui de Nathalie, mère de famille. Elle a subi des violences conjugales pendant 13 ans: "J'ai laissé tout là-bas, tout. L'amour de mes enfants est toujours là présent pour moi, c'est ce qui compte le plus pour moi. Si je ne venais pas ici, si je ne téléphonais pas ici, je me serais suicidée. Je serais partie. Je le dis et je le répète encore assez. Ici, c'est un endroit vraiment, vraiment sécurisé. On se sent bien. On se reconstruit".

Il faut être attentif, et ne pas fermer les yeux

Caroline est assistante sociale. Elle encadre les femmes qui sont hébergées dans deux structures d'accueil. Elle invite les uns et les autres à ouvrir les yeux: "Il faut être attentif, et je pense que c'est ça le message aujourd'hui. D'être attentif et de ne pas fermer les yeux. On est capable de dénoncer aujourd'hui quand les voisins reçoivent des gens à la maison parce qu'ils ne sont pas dans les normes par rapport à ce qui se passe aujourd'hui, mais par contre, on ferme les yeux et on ferme la bouche quand on entend qu'il y a de la violence. C'est là qu'il faut que les choses changent et que les gens apprennent aussi à dire: c'est interdit, c'est puni, et en tant que citoyen, je vais aussi pouvoir dénoncer les choses pour aider les autres".

Source:    www.rtbf.be


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