Municipales : à Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol vise maintenant la métropole

Publié le 29/06/2020 | La rédaction

France

Nicolas Mayer-Rossignol, scientifique et dirigeant de PME, prend la mairie de Rouen, avec en ligne de mire la présidence de la métropole. Une nouveauté dans l'histoire politique rouennaise.

Le « bébé Fabius » a largement fait ses preuves. Nicolas Mayer-Rossignol, 43 ans, président socialiste de l'ex-Région Haute-Normandie, directeur délégué de Nutriset, PME spécialisée dans la fabrication d'aliments thérapeutiques contre la malnutrition, s'est emparé dimanche de la mairie de Rouen (Seine-Maritime) avec 67,12 % des suffrages. Seuls 30 % des électeurs se sont déplacés.

Le 15 mars, lors du premier tour, il avait déjà fait mentir les sondages en devançant de six points (29,5 % contre 23,1 %) l'écologiste Jean-Michel Bérégovoy pourtant donné favori en raison de l'incendie de Lubrizol/Normandie Logistique le 26 septembre 2019. 

Nicolas Mayer-Rossignol qui, au deuxième tour, avait fait liste commune avec Jean-Michel Bérégovoy, était opposé au candidat de droite Jean-François Bures allié à la centriste Marine Caron. Ces derniers espéraient rallier à eux une partie des électeurs de l'entrepreneur sans étiquette Jean-Louis Louvel (arrivé troisième le 15 mars avec 16,7 %) soutenu par LREM, LR et le Modem, qui avait renoncé à se maintenir au deuxième tour. 

Candidat à la présidence de la Métropole

Mais le nouveau maire de Rouen au parcours académique brillant (Normale sup, ingénieur des Mines…) voit plus loin que la mairie. « Je suis candidat pour que le maire soit aussi le président de la métropole, pour que Rouen se dote d'un capitaine avec une vision », a-t-il martelé depuis un an, sûr du soutien des 71 maires qui composent la métropole. Rendez-vous le 15 juillet. 

Cette ambition de devenir le « capitaine » de la ville (110.000 habitants) et en même temps celui de la métropole (490.000) est à marquer d'une pierre blanche car la dualité ville-agglomération a toujours été la règle à Rouen, hormis la séquence très particulière qui s'achève. Yvon Robert, le maire socialiste sortant est en effet devenu président « par intérim » de la métropole en septembre 2019, après le départ pour le Québec de l'ancien président socialiste Frédéric Sanchez. 

« Nous avons payé pour voir ! » déclarait le 17 juin Nicolas Mayer-Rossignol au Club de la presse de Rouen, estimant que les conflits ville/métropole ajoutés au manque de lisibilité de l'ensemble avaient mené à un manque de dynamisme général. Et de souligner que les leviers économiques ne sont pas au niveau de la ville mais à l'échelon métropolitain. « Le budget d'investissement de la métropole, c'est dix fois celui de la ville ». 

Le projet de contournement Est de Rouen en question

Ses ambitions sont d'ailleurs métropolitaines qu'il s'agisse de faire de Rouen une « référence européenne dans la transition écologique », un « champion de la logistique fluviale » et de la « dépollution des sols sur les friches industrielles ». Une allusion à l'expertise du groupe Valgo qui a dépollué l'ancien site de la raffinerie Petroplus de Grand-Couronne près de Rouen. 

L'opposition récente de Nicolas Mayer-Rossignol au projet de contournement routier de l'agglomération par l'Est pour réduire la circulation en centre-ville, a surpris les milieux économiques, d'autant qu'il l'avait défendu alors qu'il était président de Région. « Pour trouver le milliard d'euros que coûte le projet, le gouvernement veut un partenariat public-privé et un péage. Pour les poids lourds, ce serait 12 euros pour 41 kilomètres. A ce tarif, personne ne le prendra ! » se défend l'intéressé. « L'Etat n'attend plus que le désengagement du maire de Rouen pour se désengager lui-même ! », ironise Jean-François Bures. Qui retrouve son rôle d'opposant. 

 

Source: lesechos.fr


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