Jumelée avec Nümbrecht, Gouvieux propose à ses habitants de s’y expatrier

Publié le 14/01/2020 | La rédaction

Allemagne, France

Gouvieux et Nümbrecht, jumelées depuis 37 ans, vont coopérer pour faciliter la formation professionnelle des uns chez les autres. Une première.

Jumelées depuis 37 ans, Gouvieux et la ville allemande de Nümbrecht ont décidé de joindre « l'utile à l'agréable », pour reprendre les mots d'Eric Savouret, président du comité de jumelage de la commune oisienne. Le maire de cette dernière, Patrice Marchand (LR), et son homologue allemand, Hilko Redenius, ont ainsi signé un protocole d'accord original et novateur en matière socio-économique.

« L'objectif est d'intéresser le public à se former voire à travailler à Nümbrecht, et inversement. Cette personne pourrait par exemple débuter sa formation en France pour l'achever en Allemagne, explique Patrice Marchand. On cherche à valoriser, encourager les échanges, spécifiquement dans des secteurs communs identifiés, en vue d'une double formation si possible. » Le tout afin d'attirer et retenir cette main-d'œuvre en levant la barrière linguistique et culturelle et en favorisant l'intégration.

Aller chercher du travail où il y en a

L'idée cheminait dans leur tête depuis un bon moment. « Depuis une quinzaine d'années, nous avons déjà des élèves de troisième qui vont à Nümbrecht pour leur stage d'une semaine en milieu professionnel. Inutile de dire que c'est plus enrichissant et valorisant sur un CV que les stages habituels », sourit l'élu.

Plus récemment, les besoins en main-d'œuvre de l'Allemagne et plus spécifiquement ceux de Nümbrecht ont interpellé Patrice Marchand. « Ils sont comme nous. Ils ne trouvent pas toujours de la main-d'œuvre qualifiée et sont capables de faire venir des gens de loin. Mais bizarrement, en France, alors qu'on a un taux de chômage conséquent, l'idée d'aller travailler là où il y a des emplois comme en Allemagne ne s'impose pas. On en a parlé, il y a deux ans, avec mon homologue allemand, ainsi qu'avec le comité. L'idée a fait son chemin. » Pour aboutir aujourd'hui à cette coopération nouvelle qui va doucement se mettre en place.

Mais de nombreuses barrières

« On reste modérément ambitieux parce qu'il y a de lourdes conditions à ce partenariat », calme toutefois le maire. Susciter l'envie des candidats, réduire la barrière de la langue, lutter le déficit d'image et le peu d'attrait que l'Allemagne inspire, et organiser les conditions d'accueil et d'accompagnement des candidats sont autant de difficultés à résoudre.

Mais les deux villes s'y attellent. Ensemble, elles ont déjà identifié les secteurs porteurs qui peuvent s'intégrer à cette coopération : la santé, l'hôtellerie-restauration, le commerce, les services à la personne et les centres de loisirs.

Susciter l'envie

« Dans chacun d'eux, nous avons des entreprises et partenaires intéressés par cette démarche. On peut d'ailleurs ajouter le milieu hippique avec l'école des jockeys qui a également montré son intérêt. De l'autre côté du Rhin, ils ont encore des besoins dans l'industrie, ce qu'on a moins ici, mais on peut accompagner ceux qui auraient envie d'aller dans cette direction », précise Cédric Sillitto, chargé de mission.

Les partenaires habituels - Pôle emploi, centres de formation, établissements scolaires - sont au rendez-vous de chaque côté de la frontière. « Il ne reste qu'à se faire connaître, qu'à susciter l'envie chez les jeunes comme chez les moins jeunes de se lancer », souligne encore Cédric Sillitto.

 

Source: leparisien.fr


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