Belgique/Les Journées du Matrimoine à Bruxelles : quand l'héritage oublié des femmes reprend ses droits
Les Matrimony Days, qui auront lieu du 26 au 28 septembre, ont pour ambition de mettre tout un pan de l’héritage des femmes en lumières.
Ce week-end du 26 au 28 septembre, une trentaine d’activités est organisée pour découvrir le matrimoine bruxellois historique et contemporain.
Le terme "matrimoine" est un mot qui existait déjà au Moyen-Age, et qui désignait les biens hérités de la mère (par opposition au patrimoine hérité du père). Puis, le mot va être effacé de la langue avec la création de l’Académie française au XVIIe siècle, Académie qui va déclarer entre autres que le genre masculin est le plus noble.
Depuis une dizaine d’années, le mot est réapparu dans la langue française. Il est utilisé par les mouvements féministes et les chercheurs pour désigner l’héritage culturel légué par les femmes — œuvres d’art, écrits, savoir-faire, archives, lieux — tout ce qui a souvent été oublié ou marginalisé dans les récits dominants du patrimoine.
Et le Matrimony Days organisés ce week-end ont justement pour ambition de mettre tout un pan de l’héritage des femmes en lumières. Derrières ces journées, il y a l’association L’architecture qui dégenre, fondée par Apolline Vranken, une architecte féministe qui entend, "repenser l’architecture contemporaine - du logement à l’espace public, en passant par l’urbanisme -, pour la rendre plus inclusive et favorable aux femmes".
Elle s’est entourée d’un cercle de jeunes femmes, architectes, journalistes, historiennes de l’art, toutes fortement impliquées dans les questions de genre, et ensemble, elles proposent de nombreuses visites et conférences autour du matrimoine, dont les Matrimony Days.
Quelques visites à faire...
Parmi la trentaine d'événements organisées, il y a notamment la visite intitulée "À l'ombre de Mathilde, une lignée Pelgrims au féminin". Derrière ce titre se cache la visite de la maison Pelgrims à Saint-Gilles, un joyau architectural conçu en 1905 dans un style néo-renaissance et modifié en 1927 dans un style davantage Art Déco. L’idée est d’évoquer toutes les femmes qui ont vécu dans ce lieu, parmi lesquelles Mathilde Pelgrims, qui fut résistante pendant la Première Guerre mondiale.
L'occasion de découvrir la maison Pelgrims qui a été totalement restaurée et vient de rouvrir ses portes…
Les Matrimony Days proposent également des balades à travers la ville, comme cette balade guidée du quartier Brugmann intitulée Les architectes femmes de la modernité belge. Vous serez guidés par Elisabeth Gérard, une jeune architecte dont le mémoire a porté sur la première génération d’architectes femmes en Belgique, des femmes qui ont été essentiellement actives dans la mouvement moderniste de l’après Seconde Guerre mondiale.
Vous verrez par exemple des bâtiments conçus par Simone Guillissen-Hoa, quatrième femme à être diplômée de La Cambre, en 1938, où elle a été l’élève d’Henry Van de Velde. On lui doit une cinquantaine de réalisations, des villas privées mais aussi des bâtiments publics. Parmi ses constructions, on retrouve l’immeuble dans lequel se trouvaient son appartement et ses bureaux et qui se trouve au n°21 de la rue Langeveld, à Uccle. Un bâtiment qui est aujourd’hui classé.
Elisabeth Gérard vous présentera également le travail d’Odette Filippone, neuvième femme diplômée de La Cambre en architecture. Elle a énormément travaillé avec son mari, Jean-Pierre Blondel, mais on peut encore observer la maison Hamaide, qu’elle a construite seule, au 27 de la rue Jules Lejeune, dans le quartier Brugmann.
C’est une balade qui s’annonce passionnante et qui vous permettra de faire de belles découvertes !
Tout au long de ce week-end sont également organisées des conférences, des visites de musées et d’ateliers. Retrouvez toutes les infos sur le site www.matrimonydays.be !
Source: www.rtbf.be/