Burkina Faso : 37 000 bénéficiaires ciblés par le projet eau et assainissement d’IRC-OXFAM dans le Centre-ouest

Publié le 18/07/2025 | La rédaction

Burkina Faso

Le gouverneur de la région du Centre-ouest, Adama Jean Yves Béré, a présidé la 2ᵉ session du Comité régional de suivi participatif du projet « Partenariat pour le développement des services d’eau potable et d’assainissement dans la région du Centre-ouest », ce jeudi 17 juillet 2025, à Koudougou. Une rencontre stratégique qui s’inscrit dans la quête d’une gouvernance plus inclusive et durable de l’eau et de l’assainissement au bénéfice des populations locales et des Personnes déplacées internes (PDI).

Dans une région où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste un défi majeur, la tenue de cette deuxième session du Comité régional de suivi participatif vient souligner la volonté commune des parties prenantes d’agir efficacement pour changer la donne. Dès l’ouverture des travaux, le gouverneur Adama Jean Yves Béré a situé les enjeux de cette rencontre, saluant la mobilisation des acteurs régionaux et communaux autour d’un projet structurant aligné sur les principales politiques nationales du secteur.

Le projet en question, porté par IRC et OXFAM avec l’appui de l’Union européenne, vise à renforcer durablement les services d’eau potable et d’assainissement dans cinq communes de la région du Centre-ouest que sont Pouni, Réo, Sabou, Sourgou et Zawara. Il s’inscrit pleinement dans les dynamiques des grands programmes nationaux tel que celui axé sur la gouvernance du secteur de l’eau et de l’assainissement (PGEA 2016–2030), avec en toile de fond l’atteinte de l’Objectif de développement durable (ODD) n°6 : garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement d’ici 2030.

Une ambition à la hauteur des besoins

Avec une enveloppe globale de 3,8 millions d’euros, soit environ 2,5 milliards de francs CFA, le projet affiche des grandes ambitions. Elles se matérialisent par la volonté d’une réalisation ou réhabilitation de 15 systèmes d’adduction d’eau potable simplifiée, la construction de 450 cabines de toilettes et de douches, la dotation d’équipements pour les vidangeurs manuels. À cela s’ajoutent l’organisation de 150 sessions de sensibilisation communautaire, l’accompagnement technique des autorités locales et délégataires, et la facilitation de l’accès à l’eau pour les PDI. Autant d’activités qui illustrent une approche intégrée, alliant des infrastructures durables de qualité et des interventions "SOFT" à visée communautaire.

Le projet capitalise sur des initiatives antérieures, notamment sur le projet de renforcement des capacités des administrations communales (2020-2022) qui avait abouti à l’élaboration du Plan régional d’investissement AEPA, ainsi que le contrat de service exécuté par le Centre des métiers de l’eau (CEMEAU) et IRC Wash entre 2018 et 2022, ayant permis de former de nombreux acteurs du secteur.

Des résultats déjà palpables

À mi-parcours de la deuxième année de mise en œuvre, les résultats sont encourageants. Le diagnostic des forages existants a été achevé, huit forages à haut débit réalisés, et cinq Postes d’eau autonomes (PEA) sont en voie d’achèvement. Par ailleurs, 220 cabines de latrines institutionnelles sont en cours de finalisation, et plus de 100 sessions de sensibilisation ont déjà été conduites. Ces actions devraient, d’ici la fin du projet, bénéficier à plus de 37 000 personnes, avec un accent particulier sur les femmes et les enfants, tant dans les ménages que dans les écoles et les centres de santé.

Pour assurer un suivi rigoureux et inclusif, un dispositif innovant a été mis en place, à savoir le Comité régional de suivi participatif. Il réunit semestriellement les cinq communes bénéficiaires et les services techniques régionaux concernés (eau, santé, éducation, action sociale, environnement). Ce cadre de concertation vise à favoriser la redevabilité, la synergie et l’ajustement en temps réel des actions sur le terrain.

Cette deuxième session est allée au-delà d’un simple point d’étape. Elle s’est engagée dans une réflexion collective sur les ajustements à opérer pour garantir une gestion efficace et durable des infrastructures d’eau potable en cours de réalisation. Quels sont les obstacles ? Quels leviers pour améliorer la gouvernance locale ? Quelles actions prioritaires pour la troisième année du projet ? Autant de questions stratégiques auxquelles les participants ont été invités à répondre de manière concertée.

Quelques difficultés rencontrées

Malgré les avancées notables du projet, le coordonnateur à IRC, Gilbert Bassolé, reconnaît que des difficultés ont jalonné sa mise en œuvre. Parmi les principaux défis rencontrés, l’absence de plans des anciens systèmes d’adduction d’eau a obligé les équipes techniques à repartir presque de zéro. « Nous avons été obligés de refaire les plans de ces ouvrages, de faire de nouveaux forages pour renforcer la ressource en eau », explique-t-il.

Par ailleurs, les procédures de contractualisation, soumises aux règles complexes des marchés publics, ont engendré des lenteurs, notamment dans la composante assainissement. « Beaucoup d’offres ont été déclarées infructueuses parce qu’elles dépassaient l’enveloppe financière », précise M. Bassolé. Ce qui a nécessité une reprise du processus, aujourd’hui relancé avec 220 cabines en phase de finition, tandis que 230 autres ne seront lancées qu’après la saison des pluies, afin d’éviter l’ouverture de fosses dans des conditions météorologiques risquées pour les ménages.

En dépit de ces écueils, le projet a su trouver son rythme de croisière, notamment grâce à la collaboration entre les différents membres du consortium. IRC, chef de file, travaille étroitement avec Oxfam et l’ONG nationale APIL, dont l’expertise en mobilisation communautaire est saluée. « APIL a été un intermédiaire important pour nous, notamment dans la mise en œuvre des campagnes de sensibilisation. C’est eux qui contribuent à l’animation autour des ouvrages pour que les populations puissent se les approprier », souligne le coordonnateur.

« Il est attendu de cette rencontre une amélioration notable des relations de collaboration, en vue de consolider les acquis du projet, tout en projetant une gouvernance locale renforcée des services publics d’eau potable », a souligné le gouverneur Béré, appelant les membres du comité à une participation active et engagée.

Au-delà des infrastructures, c’est bien la vision d’un développement local résilient et équitable qui se dégage de ce projet. Dans un contexte de crise sécuritaire qui fragilise les systèmes sociaux de base, l’approche retenue combine urgence humanitaire et développement à long terme, avec une attention particulière accordée aux PDI et aux communautés hôtes. Une démarche saluée par le gouverneur, qui a exprimé sa reconnaissance à l’Union européenne pour son engagement constant aux côtés du Burkina Faso.

Source:   lefaso.net/ 


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