Canada/Un premier véhicule électrique en autopartage au Témiscamingue

Publié le 16/07/2025 | La rédaction

Canada

La Municipalité de Moffet et le Transport adapté et collectif du Témiscamingue (TACT) s'associent pour offrir une alternative aux citoyens pour leurs déplacements.

Le véhicule municipal est accessible aux résidents qui souhaitent se déplacer sur le territoire du Témiscamingue, qu’ils soient déjà propriétaires d’un véhicule ou non.

À l'aide d'un système de carte-clé, il est possible de déverrouiller et de démarrer le véhicule électrique. Pour l’utiliser, il en coûte 10 cents la minute ou 6 dollars l'heure.

Le cas typique, ça va être un aller-retour à Ville-Marie, qui fait 120 kilomètres, illustre le maire Alexandre Binette.

Pour une courte visite dans la ville centre, en incluant le trajet en partant de l’est, on parle d’une facture de moins de 20 $. C’est un montant qui est souvent moins cher que juste l’essence que tu mettrais dans ton véhicule, renchérit-il.

Samuel Parent-Baillargeon, propriétaire du restaurant La Hutte, en sait quelque chose. Il est le premier citoyen à avoir utilisé le véhicule et a vite réalisé qu’il fera des économies de centaines de dollars par année en laissant son camion à la maison.

Moi, ça me coûte environ entre 40 et 50 dollars d'essence pour faire mes commissions à Ville-Marie. Là, pour 2 h 30 avec l'auto électrique, ça m'a coûté 14 $.

Une citation de Samuel Parent-Baillargeon, restaurateur à Moffet

Celui qui doit faire le trajet de deux à quatre fois par semaine comme restaurateur vante la facilité du service. Je suis arrivé à 8 h 59, j’ai réservé pour 9 h. À 9 h, l’auto était débarrée, raconte M. Parent-Baillargeon.

Les réservations se font sur la plateforme en ligne d'autopartage SAUVéR, qui existe dans d'autres régions comme la Gaspésie.

Ouvrir la voie

Deux ans auront été nécessaires pour mettre en place ce projet. La Municipalité a fait l’acquisition de la Chevrolet Bolt EV en janvier 2024 pour tenter de réduire les coûts élevés d’essence dont se plaignaient les Moffetois.

On s’est dit : est-ce que la Municipalité pourrait mettre en place un système d’autopartage, style Communauto, comme on voit en ville, mais dans un milieu profondément rural?, se questionne Alexandre Binette.

Quelques embûches se sont dressées sur la route.

Des fois, on pense qu'on a de bonnes idées, mais la question c'est : est-ce qu'elles sont assurables? plaisante le maire. Il a fallu négocier avec notre compagnie d'assurance municipale pour voir un peu comment on pourrait ajouter un avenant.

La question était réglée en novembre, mais pour éviter de laisser la voiture à l’extérieur en hiver, la Municipalité a préféré attendre la construction du nouveau bâtiment municipal pour profiter d’un garage.

Maintenant que la voie est tracée grâce au travail de Moffet et du TACT, la directrice générale de l’organisme, Anne Villeneuve, se réjouit pour les autres municipalités. Toute la démarche de projet-pilote, elle va avoir été faite, dit-elle.

Le fonctionnement

Il faut être âgé d’au moins 25 ans pour emprunter la voiture et fournir son dossier de conduite lors de l’inscription, qui requiert un dépôt de 50 $ pour la carte-clé.

La Municipalité sera responsable de l'entretien du véhicule et le TACT, du volet administratif et du service à la clientèle.

Le fait d'avoir des statistiques avec cette plateforme-là, nous ça nous aide à développer et après ça aller voir des bailleurs de fonds en disant : regardez comment c'est pertinent d'avoir des options différentes, innovantes, indique Anne Villeneuve.

Les revenus générés par le service d'autopartage serviront à couvrir les frais d’exploitation. On espère que d’ici quelques mois, ou quelques années, ce qu’on vise c’est d’avoir au net zéro dollar. On n’est pas en train de vouloir en faire un commerce, précise le maire Binette.

Pour la réalisation du projet, 129 000 $ ont été nécessaires. Un montant qui a été couvert à 75 % par le Fonds région et ruralité et d’un fonds d’aide de Desjardins.

Ailleurs dans la région?

La directrice du TACT ne s’en cache pas : faire évoluer les mentalités est difficile.

C’est probablement mon plus grand cheval de bataille. Tout le monde se dit que ça lui prend une deuxième voiture, mais des fois elle reste longtemps stationnée dans la cour, fait remarquer Anne Villeneuve.

Un service d’autopartage dans d’autres municipalités pourrait aussi contribuer, selon elle, à éviter l’achat d’un deuxième ou troisième véhicule. Un jeune conducteur pourrait par exemple emprunter l’auto d’un parent, pendant que celui-ci utilise l’autopartage.

Elle rêve à l’implantation d’un tel service dans toutes les municipalités du Témiscamingue. Le modèle de Moffet permettra à l’organisme de mieux présenter l’idée aux autres municipalités.

J'aimerais qu'on aille toujours une ou deux [voitures en autopartage] de plus chaque année, confie-t-elle.

Source:   ici.radio-canada.ca/ 


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