Belgique/Diamants, sacs de luxe : un QR Code pour connaître toute la vie d’un produit
Savoir par où est passé un produit, de quoi il est composé, ou encore dans quelles conditions il a été fabriqué… C’est possible grâce à un QR Code, une innovation qui nous vient du Hainaut. L’entreprise iTraceiT, basée à Braine-le-Comte, a mis au point une technologie permettant de tracer l’historique des diamants, des articles de luxe et d’autres produits à forte valeur ajoutée. Son objectif : garantir une transparence totale, du producteur jusqu’au consommateur. En avril, l’entreprise hennuyère a levé 1,5 million d’euros de capital auprès d’investisseurs privés via Spreds, du réseau Business Angels Netwerk Vlaanderen (BAN Flanders) ainsi que d’investisseurs publics, dont Wallonie Entreprendre, la société publique d’investissement wallonne.
En 2023, alors que l’embargo sur les diamants russes se précise au niveau européen, iTraceiT, mise sur la transparence en créant le premier passeport d’identité du diamant grâce à un QR code. Toutes les données relatives au processus de production, lieux et conditions de travail ou produits utilisés sont centralisés, comme l’explique Guy Desmet, son cofondateur "Chaque acteur, que ce soit le producteur et puis les usines de transformation, les revendeurs et puis finalement le commerce local vont alimenter des informations et le consommateur final pourra alors connaître la bonne provenance et toute la vie du produit".
Aujourd’hui, la solution est accessible aux articles de luxe comme les sacs à main et pour Jennifer Moriconi, chargée du développement international, les entreprises n’ont plus le choix. Elles doivent désormais être capables d’expliquer d’où viennent leurs produits "ceux qui ne le sont pas, sont considérés comme ayant quelque chose à cacher. Ceux qui le font, c’est parce qu’ils souhaitent montrer quelque chose de positif. Et en réalité, la traçabilité ne devrait pas être utilisée comme un outil de sanction, mais plutôt comme un outil qui permet à ceux qui font des actions positives de les montrer".
La réglementation européenne : un atout pour son développement
Avec 160 clients partout dans le monde, iTraceiT s’est imposé comme une référence en misant à la fois sur la volonté de transparence des marques et sur la réglementation européenne "il faut savoir que l’Europe a le plus haut niveau mondial au niveau tout ce qui est réglementation. On est toujours pris comme exemple par rapport à ça. Nous avons maintenant des clients en Inde, à Dubaï, aux États-Unis, qui ont les mêmes besoins et donc évidemment, ils vont devoir s’interfacer avec l’Europe". Et selon Jennifer Moriconi, cet ancrage européen constitue un atout précieux, notamment en raison des tensions internationales "vu qu’on est une entreprise européenne avec des bases de données en Europe, on a la confiance européenne. Les données sont importantes aujourd’hui et nous, la protection des données de nos clients est un des points les plus importants. Ce qui veut dire qu’on a déjà un point d’avantages comparé à des concurrents qui sont hors Union Européenne".
Si l’entreprise hennuyère se concentre actuellement sur les marchés à forte valeur ajoutée, à terme, l’objectif est de s’intéresser aux produits du quotidien "il faut une solution qui s’adapte à tout. On connaît les initiatives du commerce équitable qui ont déjà été il y a une vingtaine d’années au niveau de la Communauté européenne. Mais là, on va encore un cran plus loin parce que toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, la question suivante ce sera qui se fait payer pour quoi". Pour y parvenir l’entreprise doit embaucher et se donne 5 ans pour passer de 15 à 50 employés.
Source: www.rtbf.be/