Burkina Faso : Concertation des acteurs de l’éducation autour d’un atelier pour un système éducatif performant
La ville de Ouagadougou a accueilli ce 29 novembre 2024, un atelier pour faire le bilan et la dissémination des résultats du processus de développement scolaire initié par le projet BBEE-BF dans ses écoles partenaires. Ce projet, initié par l’Agence autrichienne de développement (ADA) et le Land Vorarlberg, s’inscrit dans une dynamique visant à renforcer la formation professionnelle en énergies renouvelables au Burkina Faso.
La première phase du processus de développement scolaire a consisté à collecter des données sur plusieurs aspects des écoles, dont les performances des élèves, l’accessibilité, la gouvernance ainsi que l’environnement scolaire et la qualité des enseignants. Suite à cette collecte, chaque établissement a procédé à un diagnostic détaillé, ce qui a permis d’aboutir à une définition de sa vision, de ses stratégies et de ses actions prioritaires pour améliorer l’enseignement et l’environnement scolaire.
En termes de plus-value de ce projet, le censeur du lycée professionnel Bruno Buchwieser et participant au processus, Pierre Compaoré, a souligné l’importance de la prise de responsabilité des écoles dans leur propre développement. Selon lui, le projet a permis de passer d’une logique d’attente vis-à-vis des acteurs externes à une approche proactive où chaque établissement devient acteur de son propre changement.
« Nous étions en train de fonctionner en attendant toujours que des gens de l’extérieur viennent nous apporter du soutien. Mais avec le projet, nous avons compris que beaucoup de choses dépendaient de nous et qu’il fallait établir pour nous-mêmes notre propre projet de développement qui est propre à notre établissement et qui est unique en son genre. Nous n’attendons plus qu’une tierce personne vienne nous sauver, nous sommes responsables de la vie de notre établissement. Nous avons déjà mis en place un comité de pilotage et pour chaque rubrique, nous avons déjà des volontaires engagés pour le processus de développement. Le projet n’a pas seulement pris en compte l’administration mais les parents d’élèves, les professeurs et les élèves. Tous étaient conviés pour que nous réfléchissions sur le développement de l’établissement. Concrètement, le projet nous a permis d’avoir une vision sur dix ans pour l’établissement et dans cette vision, nous avons mis en place des étapes et des plans pour atteindre nos objectifs », a-t-il laissé entendre.
Le facilitateur du processus CORADE, Adama Gérard Kaboré, a, quant à lui, insisté sur l’importance de partager les résultats avec les autres acteurs éducatifs afin de diffuser cette expérience à une plus grande échelle. Il a exprimé l’espoir que les impacts positifs de cette initiative continuent de croître dans les années à venir.
Le représentant de la directrice générale de l’enseignement et de la formation technique et professionnelle (DGEFTP), Baraogo Kiemdé, a exprimé l’attente que chaque participant intègre les enseignements tirés du projet dans la gestion de leurs établissements, afin de favoriser une autonomisation accrue et l’émergence d’initiatives locales pour améliorer l’environnement éducatif.
« Nous attendons des participants qu’ils puissent intégrer tout ce qui a été produit comme résultats pour améliorer la gestion de leurs structures d’enseignement et de formation car nous sommes dans un monde où la raréfaction des ressources nous a amené à chercher des solutions pour mieux encadrer nos structures de formation. Et pour qu’on puisse réussir dans cet élan, il faut qu’au niveau de chaque établissement nous ayons un paquet d’idées qui permette une certaine autonomisation et de développer des initiatives pour améliorer le cadre d’apprentissage et de vie de l’ensemble des acteurs de l’éducation », s’est-t-il exprimé.
Le coordonnateur du projet a rappelé que le projet « Berufsbildung Erneuerbare Energie in Burkina Faso », débuté en 2018, s’étendra jusqu’en 2026. Il a insisté sur l’aspect essentiel de la formation professionnelle en énergies renouvelables, qui vise à améliorer la qualité des enseignements et l’insertion professionnelle des jeunes dans la société.
« Le processus de développement scolaire est un processus participatif que nous avons entrepris avec les écoles. Si nous prenons les résultats, nous pouvons dire que le projet a abouti puisque les écoles ont été impliquées de bout en bout. Nous attendons des participants que chacun puisse réfléchir sur comment vulgariser ce type de processus dans tous les autres établissements. C’est donc aussi un plaidoyer surtout en direction des acteurs institutionnels pour qu’ils puissent prendre en compte ce type de processus dans la gestion des établissements », s’est exprimé le coordonnateur du projet, Boubacar Zoundi.
À l’issue des échanges, les résultats attendus sont, entre autres, l’appropriation par les acteurs de la communauté éducative des outils déployés dans le cadre du processus de développement participatif de l’école initié par le projet BBEE-BF ; l’information des participants sur les leçons tirées du processus mené par le projet BBEE-BF ; le partage des bonnes pratiques avec les membres de la communauté éducative ainsi que la formulation de propositions par les participants dans le but de renforcer les bonnes pratiques pour les projets futurs de développement scolaire dans les écoles.
Les établissements partenaires qui ont pris part à ce processus sont le lycée professionnel régional du Centre, le lycée professionnel Bruno Buchwieser, le lycée de la Jeunesse et le lycée professionnel régional Guimbi Ouattara.
Source: lefaso.net/