Belgique/Des formations FALC pour apprendre à rendre des textes faciles à lire pour tous : "Tout le monde a le droit à l’information"
En Belgique, l’ASBL Lire et écrire estime qu’une personne sur dix à des difficultés de lecture et de compréhension. Cela concerne les personnes en situation de handicap intellectuel, mais pas que… C'est pourquoi le service FALC.be a été mis en place en 2021 par l'ASBL Inclusion avec l’objectif de rendre l’information accessible à tous. Comment ? En transformant des textes complexes en textes FAciles à Lire et à Comprendre, mais aussi en formant un maximum de personnes à cette écriture.
Pour commencer, vous allez vous présenter, en FALC, en FAcile à Lire et à Comprendre ". La formation démarre rapidement. Les élèves du jour sont un peu hésitants et c’est normal, ils n’ont pas l’habitude de parler oralement en FALC. Ils ont pour le moment surtout travaillé à l’écrit.
Mais leur formatrice, Anne-Marie de Vleeschouwer, est là pour les accompagner durant toute la journée. " Un mot plus simple pour remplacer ‘Essentiellement’ ? Oui, ‘Surtout’. "
Exercices, discussion, relecture de texte… À la fin de la journée, les élèves du jour seront normalement armés pour mieux communiquer des informations par écrit à des personnes rencontrant des difficultés à lire et à comprendre.
Mais c’est quoi le FALC ?
Le FALC, c’est l’acronyme de FAcile à Lire et à Comprendre. Dans les faits, c’est un langage qui permet de rendre des informations accessibles. " C’est la traduction d’un langage complexe vers un langage accessible au plus grand nombre de personnes ", précise Anne-Marie de Vleeschouwer.
En pratique, il y a toute une série de règles qu’il faut respecter pour écrire en FALC. " Pour avoir un langage FALC, il faut utiliser du vocabulaire de la vie de tous les jours mais sans être infantilisant. Il faut utiliser des phrases courtes. Il faut mettre une phrase par idée. Il faut faire des retours à la ligne très souvent. Il faut utiliser des illustrations… "
Mais il faut aussi faire attention à la taille et à la couleur de l’écriture, à l’espace entre les lignes… Tout sera pensé pour être le plus compréhensible pour tous.
Une écriture pour tous
Au départ, le FALC avait été imaginé pour les personnes en situation de handicap intellectuel. " Pour Inclusion Europe, le fait que les textes soient complexes était une source de discrimination. Ils ont alors imaginé une méthodologie pour les personnes en situation de handicap. "
Mais comme l’explique la formatrice, cette écriture est utile à beaucoup plus de personnes : " Toutes les personnes qui sont en décrochage scolaire, les personnes qui ne maîtrisent pas bien la langue française, les personnes qui ont des grands troubles des apprentissages, les personnes vieillissantes, les personnes ayant des difficultés de mémorisation… "
L’écriture, enjeu démocratique
Pierrick est relecteur pour le service FALC. Les relecteurs sont des personnes en situation de handicap intellectuel, ils sont chargés de relire des textes pour vérifier qu’ils sont bien faciles à comprendre.
Pour lui, le FALC est nécessaire. Il pointe d’ailleurs du doigt les textes administratifs qui ne sont pas toujours les plus simples à comprendre. " Les textes en FALC, c’est important dans la vie de tous les jours. Mais surtout pour des documents administratifs. Ce sont souvent des mots tordus avec des termes où tu te demandes ce qu’ils veulent dire, il n’y a qu’eux qui se comprennent… "
De son côté, Emilie est éducatrice dans un service résidentiel pour adultes avec déficience intellectuelle. Elle suit la formation FALC pour pouvoir adapter les textes qu’elle utilise dans son travail. " On aimerait traduire en FALC la plupart des documents, les chartes, les conventions mais aussi les projets individuels qu’on fait pour les résidents. "
L’écriture FALC répond selon elle à un enjeu démocratique. " Pour donner du pouvoir d’agir aux personnes, il faut qu’elles aient le droit à l’information et qu’elles ne dépendent d’un tiers. Sans ça, ça entrave l’autonomie des personnes. "
Du FALC en premier lieu
Traduire un texte en FALC n’est pas aussi évident que ça en a l’air. Chaque mot, chaque phrase, chaque expression doivent être simplifiés au maximum. La compréhension prime. Le choix des textes à traduire est donc primordial. " Ça prend beaucoup de temps ", explique Anne-Marie de Vleeschouwer. " Donc, on va choisir des textes qui vont vraiment servir aux personnes concernées. "
D’ailleurs selon elle, l’objectif du FALC pour le futur, c’est qu’il soit directement utilisé pour l’écriture des textes. " Ce qu’on vise, c’est que les pouvoirs publics, les administrations, le monde de la santé, le monde culturel utilisent directement ces informations FALC pour que le public concerné ne dépende pas systématiquement d’un tiers pour essayer de comprendre les informations. "
D’ailleurs, si vous souhaitez apprendre l’écriture FALC, devenir traducteur ou apprendre à parler en FALC oralement, les formations sont ouvertes à tous sur le site FALC. be. Si vous souhaitez un document facile à lire et à comprendre, vous pouvez également faire traduire vos textes.
Source: www.rtbf.be/article