Burkina Faso/Résilience climatique : Le projet AICCRA et WASCAL renforcent le partenariat au profit des communautés d’Afrique de l’ouest

Publié le 01/11/2024 | La rédaction

Burkina Faso

Dans le cadre du projet AICCRA, WASCAL, en partenariat avec l’Alliance Bioversity-CIAT, et RUFORUM, ont organisé un atelier, le mercredi, 30 octobre 2024 à Ouagadougou, pour mettre en lumière les avancées réalisées dans le renforcement de la résilience climatique en Afrique, avec un accent particulier sur l’intégration de programmes de formation sur l’agriculture intelligente face au climat et les services d’information sur le climat dans les programmes d’enseignement supérieur. L’atelier marque l’extension du projet AICCRA.

Des millions de personnes vivent de l’Agriculture en Afrique de l’ouest, et sur le continent africain de manière générale. Et ce, dans un contexte de changement climatique qui provoque de nombreux défis considérables et impacte tous les secteurs, notamment l’agriculture. L’un de ces impacts est la réduction de la productivité du système agricole. Dès lors s’avère la nécessité de pouvoir s’adapter pour continuer à produire et à améliorer la production, c’est-à-dire parvenir à éviter la réduction de la production.

D’où la pertinence de l’initiative AICCRA (Accélérer les impacts de la recherche climatique du CGIAR pour l’Afrique), qui vise donc à renforcer les capacités en matière de résilience climatique dans des secteurs-clés, dont l’agriculture qui demeure un pilier économique essentiel pour des milllions de personnes en Afrique.
Par cet atelier, il s’agit de faire le point du parcours avec WASCAL (Centre ouest-africain de service scientifique sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres) de la première phase et également présenter les nouvelles orientations de la nouvelle phase du partenariat avec WASCAL. Dans la première phase, il a été développé des modules de formation, des curricula de formation sur l’agriculture intelligente face au climat et également l’information climatique.

L’atelier, qui a réuni, entre autres, des universités, des partenaires techniques et financiers ainsi que des acteurs de la société civile, a permis aux participants d’échanger sur les solutions concrètes développées, aux fins de répondre aux défis croissants de la région, exacerbés par le changement climatique.

« Les nombreux défis auxquels sont confrontés les pays d’Afrique de l’ouest, qu’il s’agisse de la dégradation de l’environnement, de l’irrégularité des précipitations ou de la baisse de la productivité agricole, autant de facteurs qui menacent les moyens de subsistance de millions de personnes. L’initiative AICCRA a été conçue en reconnaissance de ces défis, dans le but d’améliorer la résilience climatique par le biais d’un renforcement ciblé des capacités dans six pays africains ciblés. Grâce à ces efforts de collaboration avec RUFORUM (Forum régional des universités pour le renforcement des capacités en agriculture : ndlr), nous avons collectivement réussi à développer des modules qui contribueront grandement à modifier le programme d’études et à aborder les questions du changement climatique ainsi que les mesures d’atténuation et d’adaptation. Nous nous sommes engagés dans des discussions significatives et des sessions de retour d’information visant à affiner ces modules de formation, qui se concentrent sur des domaines critiques telles que la séquestration du carbone dans le sol, la gestion des risques de catastrophe, les ravageurs et les maladies des cultures face au changement climatique et à l’agriculture, l’eau et le lien avec les énergies renouvelables. En dotant les éducateurs de matériels de formation méticuleusement élaborés, nous ne nous contentons pas de former une nouvelle génération de dirigeants soucieux du climat, mais nous veillons également à ce que les connaissances transmises soient en phase avec les réalités auxquelles sont confrontés nos étudiants et d’autres parties-prenantes. Le retour d’information de nos leaders universitaires dévoués, de nos professeurs, qui représentent des institutions de grandes renommées telles que KNUST, l’Université de l’environnement et du développement durable, l’Université Félix Houphouët-Boigny et bien d’autres, a été déterminant dans l’élaboration de ces modules. Leurs idées nous ont aidés à créer des ressources de formation accessibles via la plateforme en ligne de RUFORUM, garantissant ainsi que des informations vitales parviennent à ceux qui en ont le plus besoin », a, à l’ouverture de l’atelier, présenté le directeur exécutif de WASCAL, Pr Emmanuel Ramdé.

Selon M. Ramdé, les réalisations de la première phase ont été récompensées par l’extension et la deuxième phase exprimée par la Banque mondiale lors de l’événement parallèle de la CoP28 (conférence de Dubaï de 2023 sur les changements climatiques : ndlr). Au cours de cette deuxième phase, poursuit le directeur exécutif, WASCAL continuera à développer des modules supplémentaires, partagera les modules finalisés et s’assurera que les professeurs utilisent le module pour renforcer les capacités des étudiants et des techniciens dans les universités. « La prise en compte de la voix de la société civile par le biais de l’iGST sera également une nouvelle étape à envisager au cours de cette phase », fait ressortir le directeur exécutif de WASCAL.

Il souhaite donc que l’équipe WASCAL s’engage dans cette voie au niveau du renforcement des capacités et du CoC pour continuer à franchir les étapes nécessaires qui apporteront plus de visibilité aux activités de WASCAL et de RUFORUM. Pr Emmanuel Ramdé exhorte également toutes les parties-prenantes (dirigeants, chercheurs, décideurs politiques et donateurs) à continuer à soutenir et à s’engager dans ces initiatives de transformation. « Travaillons en collaboration pour renforcer nos institutions et nous assurer que nos efforts ont un impact durable sur les communautés d’Afrique de l’ouest », galvanise-t-il.

Rappelons au passage que WASCAL (https://wascal.org/fr/) œuvre dans le changement climatique, en apportant des solutions adaptées aux problèmes complexes que pose le changement climatique. WASCAL se déploie à travers trois piliers, à savoir le renforcement des capacités, la recherche et la provision de services environnementaux et climatiques. WASCAL compte douze pays membres en Afrique de l’ouest et le projet AICCRA couvre l’Afrique de l’est et l’Afrique de l’ouest.

Pour le responsable scientifique de AICCRA Afrique de l’ouest, Dr Alcade Segnon, également de l’Alliance Bioversity et CIAT, représentant le directeur de AICCRA, l’objectif du projet est de mettre à l’échelle les innovations, et ce, à travers plusieurs approches, dont le partenariat pour la mise en œuvre. C’est dans ce cadre que s’inscrit le partenariat avec WASCAL et le RUFORUM, ainsi qu’avec bien d’autres.
La théorie de AICCRA, résume-t-il, c’est de pouvoir combler le gap entre la recherche et l’utilisation des résultats de recherche. Le projet dans sa première phase a commencé en 2021 pour prendre fin en 2023 et la deuxième phase commence en 2024 pour aller en 2025.

Il est financé par le Fonds IDA (Association internationale de développement) de la Banque mondiale. « Dans cette phase additionnelle, nous allons travailler avec WASCAL pour que ces modules puissent être utilisés dans les ordres de formation du réseau WASCAL, pour former la nouvelle génération d’étudiants, afin qu’ils puissent avoir les connaissances nécessaires sur l’adaptation au changement climatique dans le système agricole. Cette nouvelle génération pourra mieux, à sa sortie, accompagner et servir les petits producteurs pour le renforcement de leur résilience face au changement climatique », détaille Dr Segnon.

Pour pouvoir y parvenir, AICCRA utilise plusieurs approches, parmi lesquelles, le partenariat avec les centres au niveau régional ou continental. « Un exemple simple : au lieu de travailler avec les universités dans chacun des quinze pays de l’Afrique de l’ouest, c’est plutôt plus intéressant de travailler avec WASCAL, qui est un centre régional qui regroupe plusieurs universités dans la région », illustre-t-il avant de motiver : « Nous sommes vraiment satisfaits du partenariat que nous avons avec WASCAL et le forum dans la première phase. Dans la phase additionnelle, nous avons renforcé ce partenariat avec WASCAL, en ajoutant une nouvelle composante qui est le soutien aux organisations de la société civile qui travaillent sur les questions de changements climatiques en Afrique de l’ouest ».

Le responsable scientifique de AICCRA Afrique de l’ouest, Dr Alcade Segnon, précise qu’au-delà du lancement formel de la phase additionnelle, il s’agit aussi de montrer un certain nombre de modules qui ont été développés dans le cadre de la phase initiale et explorer les opportunités pour que les différentes universités du réseau WASCAL puissent pouvoir utiliser ces modules pour renforcer le travail qu’elles font déjà à travers l’éducation.

Dr Alcade Segnon fait savoir donc que le renforcement de la résilience des petits producteurs passe aussi par la formation de la nouvelle génération d’expertises sur les questions d’agriculture intelligente face au climat. Il a, de ce fait, souhaité que l’atelier contribue à renforcer et à améliorer le travail déjà fait sur le terrain.
Pr Antoine Sanon, chargé de mission du centre universitaire de Ziniaré, par ailleurs enseignant-chercheur à l’Université Joseph Ki-Zerbo, a affiché son intérêt pour l’initiative. Le centre universitaire de Ziniaré, justifie-t-il, forme dans des domaines de l’agriculture, et dans ce cadre, il est appelé aussi à améliorer et faire évoluer ses filières de formation.

« Et actuellement, nous sommes dans la dynamique de pouvoir étoffer nos offres de formation. En les étoffant, nous regardons aussi les contraintes auxquelles fait face le secteur de l’agriculture de façon générale, et il semble bien que nous avons identifié les aspects de risques climatiques comme étant importants, dans lesquels donc, on a besoin de former des experts. Ce que nous avons attendu ici ce matin est en droite ligne avec cela et nous pensons que les modules qui sont développés par AICCRA et WASCAL peuvent être capitalisés dans nos offres de formation », accueille le chargé de mission du centre universitaire de Ziniaré, Pr Antoine Sanon.

Selon ses responsables, à ce jour, le projet a touché environ sept millions de petits producteurs (contre trois millions initialement prévus) grâce au travail des partenaires et des innovations, 160 partenaires sur l’ensemble du programme à travers l’Afrique, plus de 26 000 personnes formées aussi bien au niveau des institutions nationales (départements météos, services d’hydraulogie, les instituts nationaux de recherche agronomique, les universités...) que régionales.

Source:    lefaso.net/


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