Vietnam/ Pour une enfance sans labeur

Publié le 05/08/2024 | La rédaction

Viet Nam

Ces dix dernières années, le Vietnam a réalisé des progrès significatifs dans la lutte contre le travail des enfants. Un cadre juridique solide conforme aux standards internationaux a été édifié, et une mobilisation collective est en cours pour faciliter leur accès à l’éducation.

Pour lutter contre le travail des enfants, le Vietnam a promulgué plusieurs règlements visant à renforcer le cadre juridique de protection de l’enfance et de prévention du travail des enfants. Notamment avec la Loi de 2016 sur les enfants, qui définit explicitement leurs droits et la protection du travail et de toute exploitation infantile, tout en proposant des sanctions sévères en cas de violation.

Perfectionner le cadre juridique

Le Code du travail de 2019 établit lui aussi des règles strictes telles que l’interdiction formelle de tout emploi d’enfants de moins de 15 ans, à l’exception de certaines tâches légères qui n’affectent ni leur santé ni leur éducation. Pour les enfants âgés de 15 à 18 ans, la loi comprend également des réglementations strictes sur les heures, types et conditions de travail.

Le gouvernement vietnamien a signé et ratifié plusieurs conventions internationales sur les droits de l’enfant et la prévention du travail des enfants, telles que les conventions 138 et 182 de l’Organisation internationale du travail (OIT). Un programme 2021-2025 pour la prévention et la réduction du travail des enfants est également mis en œuvre. Il comprend des mesures visant à soutenir l’éducation et la formation professionnelle et à améliorer les conditions de vie des familles pauvres.

De nombreux autres programmes d’aide à l’éducation pour les enfants pauvres, en particulier dans les zones reculées, ont été mis en place par le gouvernement. Chaque année, des milliers d’étudiants défavorisés, y compris des orphelins, reçoivent des bourses et une aide à la scolarité leur permettant de poursuivre leurs études.

En 2023, le Fonds de protection des enfants du Vietnam a accordé 13.877 bourses d’études d’une valeur de 9,4 milliards de dôngs et a soutenu 17.800 enfants dans des circonstances particulières, le financement total dépassant 20 milliards de dôngs.

En outre, de nombreuses écoles, en particulier dans les zones rurales et montagneuses, ont été construites ou modernisées. Le programme national d’objectifs en matière d’éducation et de formation a contribué à améliorer les conditions d’apprentissage de centaines de milliers d’élèves. Rien qu’en 2023, 272 établissements pour enfants ont été construits ou modernisés.

Actuellement, le secteur de l’éducation vise à garantir que d’ici 2030, au moins 95% des élèves en âge de fréquenter le premier cycle de l’enseignement secondaire et au moins 75% des élèves en âge de fréquenter le deuxième cycle de l’enseignement secondaire soient scolarisés, afin que tous les enfants aient la possibilité d’étudier au moins jusqu’à la fin du premier cycle de l’enseignement secondaire.

La coopération internationale est l’une des mesures les plus efficaces pour s’attaquer aux principales causes du travail des enfants. Les projets internationaux se concentrent sur le soutien pour la subsistance des familles vulnérables, en veillant à ce que les enfants puissent travailler en toute sécurité et en toute légalité.

Soutien aux moyens de subsistance

 

Le projet ENHANCE, initiative d’assistance technique visant à prévenir et à réduire le travail des enfants au Vietnam, est mis en œuvre par l’OIT en collaboration avec le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales depuis 2015. Ce projet a enregistré des résultats positifs dans trois localités : Hanoï, Hô Chi Minh-Ville et An Giang (Sud).

Dang Van Huy, élève de 6e du district de Châu Phu, dans la province d’An Giang (delta du Mékong), participe aux tâches ménagères et assiste sa mère pour la culture des pleurotes. Sa famille est l’un des 13 ménages soutenus par le projet ENHANCE.

À proximité, Nguyên Thanh Nhân, élève de 7e, bénéficie également du projet. Son père, Nguyên Minh Hùng, partage : “Je trouve ce projet très pratique, car il assure un revenu stable à notre famille. Les pleurotes peuvent être récoltées plusieurs fois, elles sont faciles à cultiver et à entretenir. Après déduction des coûts initiaux, le revenu est d’environ 2 millions de dôngs par culture”. “Grâce au soutien du projet, mon enfant peut poursuivre ses études”, ajoute-t-il.

Selon Vo Quang Huy, responsable de la protection de l’enfance dans le district de Châu Phu, le projet ENHANCE a donné des résultats très positifs. En plus de soutenir l’éducation des enfants, de les sensibiliser et de valoriser leurs compétences, il aide également les familles à stabiliser leurs moyens de subsistance à long terme.

Dans le district de Thach Thât à Hanoï, Dang Thi Thuy Hiên, 45 ans, s’est vu diagnostiquer un cancer du sein en 2012. Son mari a occupé des emplois temporaires sur des chantiers de construction, tandis que Mme Hiên, en raison de sa maladie, n’a pas pu travailler, ce qui a rendu difficile la prise en charge simultanée de l’éducation des enfants du couple et de ses frais médicaux.

Sa famille ainsi que 11 autres ont été sélectionnées pour participer au “Voyage de la pomme de terre 4 étoiles” de l’OCOP. Elles ont ainsi bénéficié d’assistance technique et de 90% du soutien financier nécessaire pour la plantation, les semences et les engrais, ont été formées aux méthodes de culture biologique de la pomme de terre et à la gestion financière d’un ménage, et ont reçu une aide pour la promotion des produits agricoles, ainsi que pour la conception d’emballages, de dépliants et d’échantillons de produits destinés à des marchés appropriés.

Éducation et formation professionnelle

Les revenus tirés de la culture de pommes de terre nous ont beaucoup aidés. Je dispose d’un revenu supplémentaire pour financer l’éducation de mes enfants. Je suis très reconnaissante au projet et à la coopérative pour leur soutien”, partage Mme Hiên.

En huit ans, près de 6.000 enfants ont bénéficié d’un soutien en matière d’éducation et de formation professionnelle, 1.600 ménages ont amélioré leurs moyens de subsistance et près de 550 enfants ont reçu des aides telles qu’une assurance maladie et une assistance pour les personnes touchées par la pandémie de COVID-19.

Pour les enfants des minorités ethniques, en particulier les filles qui courent un risque élevé d’abandon scolaire en raison d’un mariage précoce, le ministère de l’Éducation et de la Formation et le Comité des affaires des minorités ethniques, en coopération avec l’UNESCO, ont lancé le projet “We Can” (Nous pouvons) dans les provinces de Hà Giang (Nord), Ninh Thuân (Centre) et Soc Trang (Sud), et prévoient de l’étendre aux provinces de Cao Bang (Nord) et de Kon Tum (hauts plateaux du Centre).

En à peine plus de deux ans, plus de 16.000 élèves issus de minorités ethniques ont poursuivi leurs études et 4.500 parents ont pris conscience de l’importance de l’éducation.

Un rapport national sur le travail des enfants, rendu public en 2020 par le ministère du Travail, des Invalides et des Affaires sociales, indique que plus d’un million d’enfants travaillent, principalement dans l’agriculture, la construction et les services et que 70% d’entre eux sont issus de familles pauvres ou quasi-pauvres. Le travail des enfants est particulièrement répandu dans les zones rurales et montagneuses du Nord, des hauts plateaux du Centre et du delta du Mékong, où les conditions économiques sont moins favorables, et l’accès à l’éducation limité.

Source:    lecourrier.vn/

 


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