Burkina Faso : Plan International évalue et renforce sa stratégie pour un impact durable dans les régions du Centre-est et de l’Est
Plan International Burkina Faso a tenu sa revue annuelle des projets et programmes, le jeudi 25 juillet 2024, à Koupela, dans la région du Centre-est. Cet atelier s’inscrit précisément dans le cadre de sa revue annuelle de la Stratégie pays 2019-2023, prolongée jusqu’au 31 décembre 2024. L’évènement placé sous la présidence du gouverneur de la région du Centre-est, a été présidé par son représentant, Constantin Dabiré, haut-commissaire de la province du Boulgou. Il s’est aussi déroulé en présence du directeur du Bureau de Plan International région du Centre-est et de l’Est, Mahomet Ouédraogo et du haut-commissaire de la province du Gourma, Silas Nacanabo.
L’objectif principal de la revue annuelle de la Stratégie pays 2019-2023 (courant jusqu’au 31 décembre 2024), du Bureau de Plan International région du Centre-est et de l’Est, est d’évaluer l’état d’avancement des projets et programmes. Il vise aussi à en tirer les leçons pour améliorer la mise en œuvre du plan annuel de l’exercice fiscal 2025.
Il faut noter que la stratégie pays de Plan International Burkina Faso pour l’exercice fiscal en cours, repose principalement sur trois axes stratégiques. Le premier axe concerne la santé sexuelle et reproductive, et la lutte contre les Violences basées sur le genre (VBG). Le deuxième axe, lui, prend en compte les emplois décents et opportunités d’entrepreneuriat pour les jeunes et les femmes. Le troisième axe, quant à lui, est basé sur l’éducation de qualité et inclusive, développement de la petite enfance et protection de l’enfant.
« Plan International Burkina Faso a élaboré une stratégie pays adoptée en 2019 et alignée sur la vision stratégique globale au niveau de l’organisation internationale. Celle-ci a permis de renforcer nos actions fondées sur la programmation et l’influence en matière de genre. Cette stratégie va permettre à 200 millions de filles vulnérables et exclus dans le monde, dont deux millions et demi au Burkina Faso, d’apprendre, de diriger, de décider et de s’épanouir », a souligné Mahomet Ouédraogo.
Ainsi, l’extension de ladite stratégie a pour but d’améliorer la qualité des interventions de Plan International, en intégrant des aspects programmatiques cruciaux. Pour ce faire, les participants ont procédé à une évaluation des projets en cours. Le bilan a couvert à la fois les aspects physiques et financiers des projets, permettant ainsi de dresser un tableau complet de leur mise en œuvre. Cette analyse a révélé les succès obtenus ainsi que les défis rencontrés.
Près de 11 000 enfants parrainés
Selon Sien Hien, le coordonnateur de parrainage à Plan International Bureau du Centre-est et de l’Est, ce sont 10 922 enfants dont 7 584 filles et 3 338 garçons, qui ont été parrainés dans la province du Kouritenga (région du Centre-est). Ce résultat engrangé dans cette zone, précise Sien Hien, représente 30% de l’effectif des enfants parrainés au niveau national. Il a indiqué que le parrainage consistait à créer une relation individuelle entre un enfant et un sponsor individuel ou groupe de sponsors. Ce qui permet, renchérit monsieur Hien, de mobiliser des fonds pour la mise en œuvre des projets et programmes dans les zones parrainées.
Le coordonnateur de parrainage confie que dix-sept enfants gravement malades ont été aussi pris en charge. « Les cas les plus graves, au nombre de quatre ont été référés dans les centres de santé spécialisés à Ouagadougou. Il y a actuellement deux enfants qui sont toujours en cours de soins », a-t-il déclaré.
Éducation inclusive
Au niveau de l’éducation inclusive et de qualité, l’on retient les résultats suivants. En effet, le chargé de programme à Plan International Bureau du Centre-est et de l’Est, Paul Doygbé, a affirmé notamment que quatorze salles de classes semi-finies et équipées ont été réalisées dans cinq écoles au profit de 1 639 élèves dont 816 filles. Le nombre d’élèves déplacés internes (EDI) touchés sur l’ensemble des bénéficiaires est de 884. Ces réalisations, dit-il, ont concerné les communes de Bittou, Koupéla, Fada N’Gourma, Gounghin, et Pouytenga. À cela s’ajoutent neuf salles de classes réhabilitées et équipées dans deux écoles des communes de Koupéla et de Bittou, au profit de 480 élèves dont 238 filles. Le nombre d’EDI représente 424 élèves.
Monsieur Doygbé a également souligné la réalisation de deux forages équipés de pompes à motricité humaine (PMH) dans les écoles du secteur 2C de Fada N’Gourma et de Bittou, bénéficiant à 808 élèves dont 452 filles avec 467 EDI touchés. « Nous avons réalisé dix séances de sensibilisation sur la gestion hygiénique des menstrues (GHM), dans dix écoles au profit des parents d’élèves et des autorités locales. Ceci est un aspect à travers lequel Plan International met l’accent pour permettre aux filles de suivre convenablement leur cursus. Aussi, quatre blocs de latrines GHM ont été réalisés à l’école primaire et au Collège d’enseignement général (CEG) de Boangtenga », a-t-il montré.
Le chargé de programme à Plan International Bureau du Centre-est et de l’Est a aussi relevé la prise en charge des frais de scolarité de 1 430 élèves dont 748 filles, 700 EDI et 27 élèves handicapés. Il est également enregistré 2 817 kits scolaires octroyés aux élèves dont 1 487 filles et 2 065 EDI. 3 273 filles et femmes dont 2 752 PDI ont reçu des kits GHM. Deux sessions de formation sur la GHM en milieu scolaire ont été réalisées au profit de 95 enseignants, encadreurs pédagogiques et partenaires. 27 écoles ont bénéficié de 718 kits GHM et du matériel de confection des serviettes hygiéniques réutilisables.
Entrepreneuriat et employabilité
Dans le volet entrepreneuriat et employabilité des jeunes, en vue de promouvoir l’autonomisation économique des femmes et des jeunes à travers l’inclusion financière, Plan International Burkina a mis en place 64 groupes VSL (Village savings loans), dont 15 groupes de jeunes avec 1 288 membres composés de 1 100 femmes. Neuf bureaux de réseaux communaux des groupes d’épargne et de crédit ont été renouvelés. La somme de 662 385 780 francs CFA d’épargne a été mobilisée avec un crédit octroyé d’une valeur de 271 524 250 francs CFA. Une foire provinciale des groupes d’épargne et de crédit a été réalisée.
De plus, 96 agents villageois dont 77 femmes ont été formés sur l’approche des groupes d’épargne et de crédit. 100 femmes, membres des groupes d’épargne ont été formées en élevage de petits ruminants, et 70 d’entre elles ont été dotées de noyaux reproducteurs pour la conduite de l’élevage naisseur (deux femelles et un mâle). Parmi les résultats obtenus à ce niveau, l’on retient également la formation en production de savon liquide au profit de 30 femmes membres des groupes d’épargne. Aussi, 17 951 membres de 792 groupes d’épargne et de crédit ont été sensibilisés sur les thématiques de santé, des droits de l’enfant et de l’inclusion financière.
Dans l’optique de faciliter l’accès aux opportunités économiques par les jeunes, deux jeunes filles membres de groupes d’épargne ont été soutenues pour le paiement de leurs frais de stage de perfectionnement et ont bénéficié de kits d’installation en coupe-couture.
Santé sexuelle et reproductive
Au niveau des droits à la santé sexuelle et reproductive, l’on note entre autres la réalisation de quatre sessions de sensibilisation sur l’éducation sexuelle dans les écoles primaires et post-primaires, au profit de 162 participants dont 98 filles. 86 jeunes dont 81 filles ont été formés en fabrication des kits GHM et outillés aux compétences de la vie courante. 82 élèves dont 53 filles ont été sensibilisés sur les services de Santé et droits sexuels et reproductifs (SDSR). Également, 27 groupes des futurs maris ont été créés dans neuf communes des régions du Centre-est et de l’Est.
Au sujet du mariage, des unions précoces et forcées des enfants, ainsi que des mutilations génitales féminines (MGF), ce sont 117 leaders religieux/communautaires, associations de parents d’élèves…, qui ont été formés sur le mariage des enfants et les MGF. Une formation sur le mariage d’enfants et les MGF a été initiée au profit de neuf femmes. Six ateliers de plaidoyer ont été réalisés en faveur de l’abandon des mariages précoces, des MGF, ainsi que pour la promotion et l’égalité du genre.
Développement de la petite enfance et protection contre la violence
Des acquis ont aussi été présentés dans le cadre du développement de la petite enfance et de la protection contre la violence. « Des vivres et du matériel de démonstration culinaire d’une valeur de 6 800 000 francs CFA ont été distribués aux Centres de santé de promotion sociale (CSPS). 584 séances d’animation de Groupes d’apprentissage et de suivi des pratiques (GASPA) ont été réalisées dans le domaine de l’Alimentation du nourrisson et du jeune enfant (ANJE). Deux journées d’excellence ont été facilitées dans les districts sanitaires de Koupéla et de Pouytenga », a fait savoir Paul Doygbé.
Il a été aussi notamment enregistré 8 188 personnes dont 3 357 femmes et 3 302 filles sensibilisées sur les violences basées sur le genre (VBG), l’égalité de genre et inclusion, la protection des enfants. 45 enfants dont 43 filles vulnérables et victimes de violences ont bénéficié d’une prise en charge alimentaire et sanitaire. Dix-sept clubs dont sept clubs de masculinité positive, et dix clubs de lutte contre les VBG ont été mis en place dans la province du Kouritenga. La Journée de l’enfant africain a été célébré le 16 juin 2024 à Tenkodogo, etc.
Un bilan physique et financier estimé à environ 94%
Le coût de la mise œuvre de l’ensemble des projets exécutés pour la région de l’Est, s’élève à 319 134 168 francs CFA, avec une planification de 105 487 163 francs CFA, avec un taux de consommation de 84% à la fin de la fiscalité au 30 juin 2024, selon Evrard Paré, coordonnateur suivi-évaluation Plan International Bureau du Centre-est et de l’Est. « Pour le budget du Centre-est, nous avons un taux de 97%, avec une planification de 724 774 629 francs CFA. Nous sommes à 1 043 908 797 francs CFA du budget planifié, avec un taux d’exécution de 93% à la fin de la fiscalité au 30 juin 2024. Nous avons un bilan physique qui a un pourcentage d’exécution sensiblement égal au bilan financier estimé à environ 94% », a-t-il détaillé.
Sur quatorze projets réalisés, plusieurs projets ont touché les mêmes bénéficiaires à travers les activités menées, souligne Evrard Paré. Ces personnes ont alors été comptabilisées une et une seule fois. « Si tous les quatorze projets touchent un seul enfant à travers quatorze activités, nous comptabilisons un seul bénéficiaire pour éviter les doublons », a-t-il précisé.
Ainsi, monsieur Paré enregistre notamment 24 019 bénéficiaires directs et 17 680 bénéficiaires indirects pour le domaine de l’éducation, 29 913 bénéficiaires directs et 61 984 bénéficiaires indirects pour le secteur de la santé, 5 507 bénéficiaires directs et 36 202 bénéficiaires indirects pour le domaine de l’entrepreneuriat.
Les difficultés rencontrées
Les difficultés rencontrées tout au long de la mise en œuvre des projets sont l’inaccessibilité de certaines zones d’intervention au regard de la crise sécuritaire, a confié monsieur Paré. Il a aussi mis en relief le non-respect des engagements contractuels notamment en matière des conventions signées avec les partenaires de mise en œuvre. À cela vient s’ajouter la réduction drastique du budget des parrainages, occasionnant la suspension d’enrôlement de nouveaux enfants à cet effet.
« La difficulté que nous rencontrons également se situe au niveau des services techniques concernant les agents identifiés pour participer à nos différentes activités et ceux sur qui nous comptons principalement pour déployer le paquet d’activités de certains projets. Nous sommes chaque année, confrontés à un perpétuel recommencement, parce qu’il y a tout le temps des affectations qui sont opérées. Il y a aussi la non contractualisation dans la mise en œuvre des projets avec certaines associations locales. Suite à l’audit du siège de Plan International, des associations ont été épinglées et mises sur liste noire. Les associations concernées existent dans toutes régions d’intervention », a étalé Evrard Paré.
La revue annuelle de la stratégie pays 2019-2023 s’est conclue par l’élaboration d’un plan de mise en œuvre des recommandations. Les participants ont formulé des propositions concrètes pour améliorer la qualité et l’efficacité des projets. Ce plan d’action va être suivi de près pour s’assurer que les recommandations soient appliquées et que les projets continuent de répondre aux attentes des bénéficiaires. L’atelier de Koupéla a été par conséquent, une étape cruciale pour l’évaluation et l’amélioration continue des projets de Plan International Burkina Faso. Les participants ont souligné l’importance de la collaboration et de la participation de toutes les parties prenantes pour garantir des interventions de qualité en faveur des jeunes, des femmes et des enfants du pays des hommes intègres.
- Source: lefaso.net