France/ Martine et Sabine : 50 ans d'amitié grâce au jumelage Nogent-le-Rotrou - Baiersbronn

Publié le 17/06/2024 | La rédaction

France

Elles se sont rencontrées adolescentes, elles sont toujours amies, mais devenues mamies. Martine de Nogent-le-Rotrou et Sabine de Baiersbronn sont correspondantes.

Martine, jeune collégienne de Nogent-le-Rotrou, n’aurait jamais dû croiser la route de Sabine. Le hasard, le destin peut-être. Le jumelage c’est sûr ! « J’avais les meilleurs amis de mes parents qui étaient en voyage en Allemagne, un échange à Baiersbronn avec les pompiers. Ils étaient reçus chez un couple. »

Ce couple, il s’avère que ce sont les parents de la petite Sabine.

Elle avait plusieurs correspondants dans le monde, et en cherchait un ou une en France de son âge.

Martine, habitante de Nogent-le-Rotrou

Jumelage Nogent-le-Rotrou – Baiersbronn : des souvenirs intacts

Les amis des parents de Martine pensent alors à elle. Ils ont bien fait ! « Le feeling est passé tout de suite, ç’a marché immédiatement », se souvient la Nogentaise. 

Alors, à l’occasion d’échanges scolaires, ou avec le club de gymnastique l’Alliance, son domicile allemand était déjà tout trouvé. Sabine l’attendait !

Pourtant les discussions étaient parfois brumeuses. « Sabine parlait mieux le français que moi l’allemand. Mais sa mère ne parlait pas un mot, alors j’essayais de faire des efforts. »

Cela ne les a pas empêchées d’accumuler les bons souvenirs. « Oh oui, il y en a eu des fous rires« , rembobine la sexagénaire.

Aujourd’hui, elle l’avoue, « c’est plus pratique avec les applications, même si on se débrouillait très bien sans, on se comprenait toujours avec les gestes ».

Martine donnait des cours de français

Malgré le passé historique et guerrier entre les deux nations, jamais Martine n’a senti un quelconque sentiment d’exclusion.

« Cela ne posait aucun problème, et c’était très bien encadré. On a toujours été très bien accueillis. J’ai rencontré ses grands-parents qui vivaient dans la même maison, ils étaient très gentils. Et Sabine avait rencontré les miens, qui d’ailleurs racontaient la guerre, les ‘Boches’… » 

Elle se souvient lors de ses visites en Allemagne, « on arrivait souvent à Noël, et chez eux, l’école n’était pas encore terminée, donc on passait deux ou trois jours en classe. Et comme j’étais française, j’assurais le cours de français. Ensuite, on faisait des mini-olympiades, des visites culturelles… » 

« Sabine était à mon mariage »

Le lien est vraiment fort entre Martine et Sabine, « c’est une amie. Que je vois plus rarement que les autres, on a chacune nos vies. Mais ce n’est pas obligé de se voir régulièrement, on pense toujours aux amis et quand on se voit, tout redevient comme avant. Il y a aussi Messenger, cela facilite l’échange pour se faire un petit coucou ». 

Leur dernière rencontre remonte à cinq ans. « C’était pour le décès de son papa… » C’est pour ainsi dire que les deux femmes sont proches. « Sabine était à mon mariage », souligne la Nogentaise de 64 ans. 

En revanche, pas d’entrevue entre les deux lors du 60e anniversaire du jumelage. Et pour cause, « Sabine habite à Los Angeles maintenant, je n’ai jamais été la voir là-bas. Je profite plutôt de ses visites à sa maman pour aller la voir. Mais au mois de mai, j’ai vu Suzanne, la meilleure amie de Sabine avec qui j’ai noué des liens également. Elle habite Berlin, mais elle avait fait le déplacement ». 

Quant au décalage horaire avec Los Angeles pour joindre Sabine, la réponse de Martine est franche : « vous savez j’ai ma fille au Canada, j’ai l’habitude ».

Des souvenirs qui resteront personnels

Et les enfants de chacune sont-ils restés proches comme les mamans ?

Ils ont le même âge, ils se connaissent, ils sont ‘amis’ sur les réseaux sociaux, mais ça ne va pas bien plus loin que cela.

Martine

Cependant, Martine vote pour que les échanges redeviennent comme avant. Elle évoque sa tristesse de ne plus voir les jeunes partir en Allemagne. « Peut-être qu’ils ne créeront pas de grandes amitiés. On ne peut pas tous avoir des affinités, à cette époque c’est peut-être moins facile qu’avant ? » Elle dénonce au passage : « il y avait moins de réglementation aussi avant… » 

Martine a-t-elle d’autres souvenirs à livrer ? « Certains peuvent et doivent rester personnels », conclut-elle.

Source:    actu.fr/centre-val-de-loire


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