France/ Haute-Vienne : un minibus de la Mission locale rurale à la rencontre des jeunes "invisibles" des campagnes
Depuis trois mois, un minibus de la Mission locale rurale de Haute-Vienne parcourt les campagnes du département à la rencontre de jeunes isolés. Souvent sans emploi ni perspective scolaire, la mobilité est un frein pour beaucoup d'entre eux.
Il est immanquable : rose d'un côté, jaune fluo de l'autre. Le minibus de la Mission locale rurale de Haute-Vienne est sur les routes depuis le début de l'année 2024. Caroline Cattoire, conseillère en insertion professionnelle, est au volant de ce véhicule pour sillonner le département et identifier les jeunes de 16 à 25 ans "en rupture professionnelle et en rupture sociale".
Un bureau hors les murs à la rencontre des "invisibles"
En trois mois, Caroline a déjà visité près de 50 communes, les équipes municipales sont "demandeuses" et indiquent souvent qui sont les jeunes en difficulté dans la commune. C'est ensuite à Caroline d'aller à leur rencontre, de les informer sur leurs droits, sur les formations existantes et de leur permettre d'être suivis par la Mission locale la plus proche de chez eux.
Ne pas laisser la jeunesse des campagnes "en errance"
Chloé, 24 ans, est originaire de Cognac-la-Forêt, entre Limoges et Rochechouart. Après plusieurs mois d'accompagnement au sein de la Mission locale rurale, elle s'apprête à démarrer "un service-civique à la sous-préfecture de Rochechouart" au sein de France Services. Un projet professionnel se dessine pour cette Haut-viennoise qui aime "aider les autres". Avant cela, elle a dû patienter "un an et demi", le temps de passer son permis B pour se rendre à la Mission locale. C'est pour éviter cet obstacle de la mobilité que ce minibus arpente les campagnes et petites villes du département. L'idée c'est d'identifier et d'aider "les invisibles".
Un "qualificatif horrible" pour Jean Duchambon, maire de Saint-Victurnien, près de Saint-Junien, et président de la Mission locale rurale. "On n'a pas le droit de laisser notre jeunesse en errance", ajoute-t-il. Des jeunes qui n'ont souvent pas non plus connaissance des besoins des entreprises dans leur bassin d'emploi. C'est là un des rôles de la Mission locale qui "peut les emmener découvrir des métiers" et "sûrement révéler des vocations", pour la sous-préfète de Rochechouart, Anne-Sophie Marcon.
Le défi d'être identifié sur le territoire
Financée pour moitié par des fonds européens, l'initiative cherche à se faire connaître des élus du territoire et de la population. La directrice de la Mission locale rurale, Marie-Caroline Douvion, indique que l'objectif est d'échanger avec les municipalités pour trouver "l'endroit où capter des familles et des jeunes" sur leur territoire mais aussi avec les directeurs de supermarchés pour tenir une permanence pendant quelques heures sur un parking et être vu du plus grand nombre.
Le minibus continuera de sillonner les 175 communes sur lesquelles intervient la Mission locale rurale, dans les prochains mois.
Source: www.francebleu.fr/