France/Une commune bannit les portables de l'espace public
La ville de Seine-Port, dans le sud de Paris, vient de voter une charte inédite pour limiter l’usage des smartphones dans ses rues.
Marre de voir des gens rivés à leur smartphone? Qu’à cela ne tienne, direction Seine-Port, en Seine-et-Marne. Cette petite bourgade de 1800 habitants a voté samedi en faveur d’une limitation de l’usage du portable dans l’espace public.
Une première en France. La charte communale, approuvée par 54% des administrés, prévoit l’interdiction d’utiliser son mobile en ville, en marchant dans la rue ou dans les parcs, dans les commerces et aux abords des écoles. L’objectif de cette initiative portée par la Municipalité? Protéger les jeunes de l’addiction aux écrans et recréer le lien social.
«Nous sommes face à une catastrophe éducative et sanitaire en puissance pour les enfants.»
«Nous sommes face à une catastrophe éducative et sanitaire en puissance pour les enfants», alertait le premier ministre Gabriel Attal le 30 janvier. Des propos faisant écho à ceux du président Emmanuel Macron, qui avait annoncé quelques jours plus tôt sa volonté de reprendre «le contrôle de nos écrans», pour limiter les effets négatifs sur le développement et le bien-être des plus jeunes. De son côté, Vincent Paul-Petit, le maire (LR) de Seine-Port, qui s’apprête à prendre un arrêté en ce sens, n’a pas attendu les conclusions du comité d’experts pour agir.
Inciter plutôt que verbaliser
«Les 10-14 ans passent en moyenne huit heures trente par jour sur un écran, ce qui est absolument sidérant, c’est plus que leur temps de sommeil!», se désole-t-il. «C’est une véritable addiction généralisée à laquelle on doit faire face. Je veux simplement aider les parents», a justifié l’élu sur France Télévisions au lendemain du vote, en précisant que la loi ne permettait pas de prévoir des sanctions en cas de non-respect de ce texte. Qu’importe, l’édile dit «avoir confiance en la bonne volonté des administrés», même si le référendum n’a mobilisé que 20% des habitants et que le résultat ne fait pas que des heureux.
«Les 10-14 ans passent en moyenne huit heures trente par jour sur un écran, ce qui est absolument sidérant, c’est plus que leur temps de sommeil!»
C’est donc à grand renfort de stickers et d’affichettes que la Mairie entend inciter les gens à laisser leur portable dans leur poche. En contrepartie, la Commune s’est engagée à créer un espace sportif et un ciné-club pour les enfants et adolescents. Elle offrira aussi un «téléphone neuf touches» aux futurs collégiens dont les parents s’engagent à ne pas leur acheter de smartphone avant l’entrée au lycée.
À la maison aussi
Voilà pour l’espace public, et dans les foyers? La charte imaginée par Vincent Paul-Petit en octobre, lors d’une conférence consacrée aux risques des écrans pour les plus jeunes, invite également les parents à bannir tout écran (télévision, ordinateur, console de jeux, etc.) le matin, à table, le soir avant de dormir et dans la chambre à coucher.
Des recommandations proches de celle de la plupart des experts. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise par ailleurs de ne pas exposer les enfants de moins de deux ans aux écrans, puis de limiter le temps à une heure par jour entre deux et cinq ans. Tandis qu’en France, le Haut Conseil de la santé publique, qui fait référence en la matière, estime «qu’avant l’âge de trois ans, les écrans sont à proscrire si les conditions d’une interaction parentale ne sont pas réunies».
Source: www.msn.com/