Canada/Déforestation : « une question sensible » à l’ordre du jour des municipalités

La déforestation dans la Péninsule acadienne et l'avenir de l'ancien champ de tir de Tracadie vont être débattus dans certains conseils municipaux de cette région.

Les élus municipaux sont amenés à réfléchir à ces questions à la suite de la diffusion d'images de la déforestation et de l'appel à la solidarité régionale du maire de Tracadie, qui veut protéger la forêt de l'ancien champ de tir.

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick souhaite que des bleuetières soient aménagées sur ce territoire, faisant miroiter d'importantes retombées économiques.

Trouver l'équilibre

C'est une question sensible, reconnaît d'entrée de jeu le maire de Neguac, Georges R. Savoie.

Tout autour de Neguac, il y a beaucoup de bleuetières, donc aussi de la déforestation.

Ces questions méritent de faire l'objet de discussions au conseil municipal, ajoute le maire de Neguac.

Il faudra être raisonnable et écouter les points de vue des différentes personnes, dit-il. Il y a des personnes qui ont des bleuetières et qui vivent de cela. Mais il faut aussi voir où va être l'équilibre entre le nombre de bleuetières et la déforestation.

On trouve également des bleuetières tout autour de la municipalité des Hautes-Terres.

Il y a beaucoup de producteurs de bleuets ici. Il y en a des petits, des moyens et des gros.

Une citation de Denis Landry, maire de la municipalité des Hautes-Terres

Conscient qu'il y a aujourd'hui des bleuetières aux quatre coins de la Péninsule acadienne, le maire de cette municipalité dit ne pas avoir été estomaqué par la diffusion des images montrant l'étendue des champs de bleuets dans la région.

Il y en a en arrière de Tracadie, à Lamèque, dans la région de Shippagan, à Maltempec, dans la région de Caraquet, à Saint-Léolin, en haut de Saint-Amateur et de Notre-Dame-des-Érables, précise-t-il. Il y a eu le développement de bleuetières partout, sur des terres privées comme sur des terres de la Couronne.

À l'ordre du jour des Hautes-Terres

Denis Landry a l'intention d'inscrire les questions de la déforestation et de l'avenir de l'ancien champ de tir de Tracadie à l'ordre du jour de la prochaine réunion publique de la municipalité, mardi prochain.

Quand on va en discuter au Forum des maires de la Péninsule acadienne, je veux être informé par ma population pour prendre la parole là-dessus, explique-t-il.

S'il a lui-même abattu de nombreux arbres « dans une autre vie », cet ex-travailleur forestier considère qu'il s'agit de trouver un équilibre entre le développement économique et la protection de l'environnement.

À Rivière-du-Nord, le maire Joseph Lanteigne dit pour sa part que ces sujets seront abordés lors d'une réunion de travail du conseil municipal.

Le maire de Shippagan, Kassim Doumbia, n'a pas donné suite à nos appels, tout comme le maire d'Île-de-Lamèque, Bernard Savoie.

À l'émission La matinale, mercredi dernier, le maire de Caraquet, Bernard Thériault, a rappelé que le conseil municipal était souverain, en précisant qu'il y aurait un débat si les conseillers le voulaient.

Source:    ici.radio-canada.ca/