Burkina : 1000 métiers à tisser pour les femmes déplacées internes de dix régions

Publié le 27/09/2023 | La rédaction

Burkina Faso

La ministre de la solidarité, de l’action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo, a lancé le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes déplacées internes des régions à forte concentration de PDI au Burkina Faso ». C’était ce mardi 26 septembre 2023 à Ouahigouya, dans la région du Nord.

Le Burkina Faso est en proie au terrorisme depuis quelques années. Une situation sécuritaire difficile qui a causé un déplacement important des populations de plusieurs localités du pays. Ces déplacés internes, bien souvent, comptent sur la solidarité des populations hôtes et du gouvernement.

Convaincu qu’il est nécessaire de rendre ces déplacés internes, notamment les femmes, plus résilientes, le ministère de la Solidarité nationale et de l’action humanitaire a initié le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes déplacées internes des régions à forte concentration de PDI au Burkina Faso ».

D’un coût global de 721 740 000 FCFA, ce projet est mis en œuvre avec l’appui financier de la coopération japonaise à hauteur de 646 749 240 FCFA. Il vise à équiper et à renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et à les doter en fonds de roulement pour leur installation. Grâce à ce projet, le ministère de la Solidarité et de l’action humanitaire souhaite contribuer à l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles déplacées internes de dix régions à forte concentration de personnes déplacées internes au Burkina Faso que sont le Sahel, le Centre-nord, le Nord, l’Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-est, le Plateau central, le Sud-ouest, les Hauts Bassins et le Centre.

Et ce, afin de renforcer leur résilience et qu’elles contribuent au développement socio-économique du pays, surtout qu’à en croire la ministre, les femmes et les jeunes filles constituent à elles seules, plus de 29℅ des déplacés internes. Elle précise par ailleurs que le projet ne s’adresse pas qu’aux femmes et filles déplacées internes, mais également aux populations hôtes vulnérables qui accueillent chez elles les déplacées.

Un projet salué à sa juste valeur par les bénéficiaires

Mariam Mandé, prenant la parole au nom des bénéficiaires, a remercié le ministère pour ce projet qui leur permettra d’être financièrement autonomes et leur permettra d’abandonner la mendicité et de quitter la situation de vulnérabilité dans laquelle elles se trouvent.

« Nous les femmes, sommes très heureuses pour ce projet. Avant, nous mendions, mais à partir d’aujourd’hui, c’est fini. Nous remercions le ministère de la Solidarité pour ce projet qui va nous permettre de nous prendre en charge ainsi que nos familles », a déclaré la représentante des bénéficiaires.

Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouahigouya, Botetessan Bonou, a lui également exprimé sa reconnaissance aux plus hautes autorités du pays qui ont permis que ce projet voit le jour pour le plus grand bonheur des déplacées internes et des populations hôtes. Il a souligné qu’à la date du 31 mars 2023, selon les statistiques du SP/CONASUR, la région du Nord comptait 256 060 déplacés internes et la seule commune de Ouahigouya en comptait 147 134. Ce projet revêt donc un intérêt particulier pour la région du Nord.

Après le lancement officiel du projet, la ministre a eu l’occasion de visiter le site de formation des femmes au sein de la Maison de la femme de Ouahigouya. Comme dans les autres régions, elles seront formées en teinture, en tissage, en commerce digital et microfinance. À l’issue de la formation, elles seront organisées en coopératives simplifiées pour leur mise en réseau et bénéficieront d’une dotation en matériel de tissage, de fonds de roulement et de subventions pour prendre part aux foires nationales, régionales et internationales.

Mme Nandy Somé/Diallo a tenu à rappeler aux bénéficiaires que malgré la rareté des ressources due à la situation difficile que traverse le pays, le gouvernement a tenu à financer ce projet pour faciliter le relèvement économique des femmes et filles. Elle exhorte donc les femmes à être assidues à la formation et à faire bon usage du matériel qui leur sera octroyé à la fin de leur formation.

La ministre a également visité le site de production de compost de l’Association de développement durable des femmes déplacées internes, réfugiées et hôtes du Yatenga. Une activité rentable qui permet à la centaine de femmes membres de l’association de se prendre en charge, mais qui n’est pas sans difficultés. Elles ont donc fait part de leurs doléances à la ministre qui a promis de les examiner et d’y trouver des solutions.

Source:    lefaso.net/


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