Belgique/Les légumes des apprentis jardiniers, une initiative familiale inspirante
Dans la commune de Floreffe, la famille Hittelet dépose les légumes du potager "en trop" devant leur maison. Un système de libre-service et de don qui repose sur un principe simple: chacun donne ce qu'il souhaite. À travers Les légumes des apprentis jardiniers, ils créent du lien et donnent la possibilité aux enfants de la famille d'apprendre à cultiver la terre.
Une initiative née d’un potager partagé
Tout part de la demande d’un ancien voisin, comme l’explique Thomas Hittelet : " Notre ancien voisin voulait faire un potager chez lui, il a fini par nous demander s’il pouvait le faire chez nous car nous avions un grand terrain". Au fil du temps, le potager partagé entre voisins a pris de plus en plus d’ampleur :" Contre toute attente, on a eu de très très belles récoltes. Et c’est le fait d’avoir trop de légumes, pour ne pas jeter, qu'on s’est demandé ce qu’on pourrait faire". Après avoir fait plaisir à la famille, aux amis et à l’entourage : "Ce n’était pas encore assez car on avait encore trop de légumes". La famille a donc " Décidé de les mettre devant la maison avec un petit panneau indiquant que c’est en libre-service et au bon vouloir des dons."
Toute une famille impliquée dans le projet
Les enfants sont devenus très vite curieux de ce qu’il se passait dans le potager, comme l’explique le papa de Basile, Sacha et Victor : " Ils sont venus naturellement nous poser des questions, en nous demandant ce que l’on plantait, ce que l’on faisait. Ils nous ont ensuite demandé s’ils pouvaient essayer". Il n’en fallait pas moins pour donner le goût du jardinage aux enfants.
Potager en famille a de multiples avantages, comme le souligne Thomas : " Ils apprennent comme cela d’où viennent les légumes. Parce que, bien souvent, les enfants accompagnent leurs parents au magasin et ils prennent des légumes en sachet ou en vrac. Mais ils ne savent pas d’où ça vient. Donc, là, l’avantage c’est qu’ils apprennent vraiment la base : la graine, la terre, l’eau, le soleil… Et comme ça, ils peuvent comprendre : pourquoi ? Comment ? Il y a quel travail derrière ".
Un projet familial qui revêt donc aussi un rôle pédagogique auprès des enfants, comme le confirme Basile, le grand frère de la fratrie : "C’est notre projet à nous. C’est meilleur quand on le fait soi-même". Avant d’ajouter : "Surtout que, quand les légumes viennent du magasin, ils sont cultivés dans des champs où pour les faire pousser plus vite, ils ont mis du produit et tout ça dessus. Donc, ce n’est pas forcément super bon ". Un projet qui lui tient à cœur : "On en est fier".
Des dons en échange de ce que l’on souhaite
Le projet des apprentis jardiniers repose également sur le libre-service et le système de dons : " Ça se passe en général très bien", confie Thomas Hittelet. Malgré quelques appréhensions de départ : "Contre toute attente, on peut encore faire confiance à beaucoup de gens. Même si certains ont tendance à donner moins ou un peu moins". Ce qui ne les empêche pas d’être compréhensifs à l’égard des autres : " Il y a aussi des personnes qui sont dans le besoin." Et à Basile d’ajouter : " Si des fois des gens n’ont pas beaucoup d’argent ou qui n’en ont pas pour payer, ce n’est pas grave. De toute façon on ne demande pas à avoir d’argent, c’est simplement pour donner car on a souvent de trop".
Le système de don libre permet une alternative au don pécuniaire, l’échange : "On a, par exemple, eu des échanges de graines. Une dame qui a pris des légumes nous a offert des paquets de graines, qui cette année justement, sont mises à profit. On a aussi des personnes qui avaient des pommes, que nous n’avions pas, qui les ont échangées contre d’autres légumes".
Ce projet inspirant a bien été accueilli par les bénéficiaires et l’entourage : " Ils aiment savoir qu’on jardine avec nos enfants. Ils retrouvent des valeurs que beaucoup n’ont malheureusement plus. Ils ont hâte de savoir les récoltes qu’on a faites"
Source: www.rtbf.be/
