AVEC L’ENA, LA RDC RÉNOVE SON ADMINISTRATION PUBLIQUE

Publié le 13/05/2019 | Thierry Roland Simen

Congo

La création de l’École nationale d’administration (ENA) est l’un des chantiers de la réforme de l’administration engagée par la République démocratique du Congo (RDC). Objectifs : mettre la formation au niveau des besoins de pilotage de l’action de l’État et rajeunir l’administration.

La création de l’ENA congolaise, sur le modèle éponyme français, est le fruit d’une réforme engagée depuis 2005. À l’été 2014, le recrutement d’une première promotion de 60 élèves a donné réalité à cette volonté, mettant aussi en évidence le besoin d’un renforcement de capacités. 

« Nous sommes intervenus en appui de l’école à partir de sa deuxième promotion », précise Eve Ingwa Ikaya, chargée de projet à l’agence de l’AFD à Kinshasa. Un appui qui s’inscrit dans le cadre du projet Gouvernance financière du 1ercontrat de désendettement et de développement (C2D) signé entre la France et la République démocratique du Congo en 2013 à Kinshasa. Ce contrat implique la remise par la France des échéances du service de la dette de la RDC et leur affectation d’un commun accord au financement d’actions prioritaires pour le développement et la lutte contre la pauvreté.

Le premier contrat, portant sur une somme de 106 millions d'euros, couvrait la période du 31 juillet 2013 au 31 décembre 2016. Il a permis d’instruire des projets prioritaires dans le domaine de la gouvernance, de l’eau et de l'assainissement, de l’éducation et de la formation professionnelle.

Dans ce cadre, l’AFD a été sollicitée pour le renforcement des capacités de l’ENA RDC et la construction d’une offre pédagogique, avec des actions complémentaires comme la modernisation de la bibliothèque ou l’acquisition d’équipements (groupes électrogènes, ordinateurs portables pour les élèves, logiciels, etc.). La maîtrise d’ouvrage a été déléguée à Expertise France.

Des fonctionnaires de haut niveau

Un projet parfaitement coordonné et conforme aux besoins de l’école : « L'agence locale de l'AFD a été très attentive dans la mise en œuvre de l'appui du C2D à l'ENA. Elle a veillé à délivrer ses ANO (avis de non-objection) sur la base des activités convenues avec l'ensemble de parties, se réjouit Félicien Mulenda Kahenga, coordonnateur du Comité technique de suivi et évaluation des réformes (CTR), secrétaire exécutif du FONAREDD (ministère des Finances de la RDC). Les crédits prévus ont été décaissés, notamment pour le paiement d’enseignants, le stage des élèves, le renforcement des capacités du staff, ainsi que l'acquisition des équipements et la fourniture de l'Internet. »

À ce jour, l’AFD a accompagné la formation de trois promotions sur quatre (près de 300 énarques formés). L’AFD s’est aussi engagée, sur la 5e promotion, à l’amélioration de l’offre pédagogique et à la prise en charge des rémunérations des enseignants. Et alors que le contrat arrive bientôt à terme, la réflexion se poursuit pour la suite. L’école projette de mettre en place un partenariat avec l’ENA France. 

« Ce projet phare de la réforme de l’administration publique congolaise va contribuer au rajeunissement de la fonction publique, souligne Eve Ingwa Ikaya. Il va aussi favoriser le recrutement de fonctionnaires de haut niveau, avec des compétences fortes, capables de piloter l’action de l’État, dans un cadre réglementaire rénové. L’objectif ultime est d’améliorer le service public pour mieux répondre aux attentes de la population. »  

Source: www.afd.fr

Thierry Roland Simen


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.