Bénin/Pour la mise en valeur d’une précieuse ressource naturelle : Gwladys Azongnidé fournit toutes les informations nécessaires au profit des autorités et communautés locales puis des acteurs de la filière Karité

Publié le 29/01/2023 | La rédaction

Bénin

(Amélioration génétique, techniques de production, domestication, conservation et gestion durable de l’espèce)

Gbèdotchitché Gwladys Azongnidé admise Docteur à l’Université de Parakou. L’impétrante a soutenu sa Thèse de Doctorat en Sciences Agronomiques et de l’Eau, spécialité Sciences forestières, sous le thème « Caractérisation morphologique et amélioration de la croissance juvénile des plantules de Vitellaria paradoxa C.F. Gaertn. Au Bénin. ». Dirigée  par le Prof Christine Ouinsavi, cette Thèse défendue avec brio, le jeudi 26 janvier 2023, a élevé Gbèdotchitché Gwladys Azongnidé au rang de Docteur, mention très honorable avec félicitations du jury. 

Le karité, nom scientifique Vitellaria paradoxa, appelé ‘’l’arbre à beurre’’ ou ‘’l’or des femmes’’ est un arbre d’Afrique subsahélienne d’importance alimentaire, économique et écologique pour les communautés locales. Malgré l’importance de l’espèce, elle est soumise à de nombreuses menaces entrainant sa vulnérabilité dans son aire de répartition. « Toujours à l’étape de semi-domestication du fait de la lenteur de sa croissance au stade juvénile et sa fructification tardive, la présente étude se propose de fournir la base d’une stratégie efficace de domestication et d’amélioration de la croissance juvénile de Vitellaria paradoxa au Bénin » confie Gwladys Azongnidé. A cet effet, l’approche méthodologique s’est basée sur une synthèse bibliographique, des enquêtes ethnobotaniques, des mesures réalisées sur des descripteurs morphologiques des fruits et feuilles de karité, des expérimentations basées sur des tests de provenance, la mycorhization naturelle et contrôlée ainsi que la fertilisation organique et minérale.

Perception des acteurs de la filière sur la variabilité

Il ressort des travaux d’enquêtes que les acteurs de la filière karité ont une bonne perception sur la variabilité morphologique de l’arbre suivant le sexe, l’âge et les groupes socio-ethniques et socio-économiques. « La caractérisation morphologique indique que le type d’habitat influence certains paramètres notamment la masse de noix et des amendes. De même, il y a un lien entre les variables climatiques et les paramètres morphologiques du karité. Trois morphotypes distincts ont été identifiés sur les individus d’arbres de karité et pourront servir de base pour la mise en place de programme d’amélioration de l’espèce » précise l’impétrante qui poursuit. « après 12 mois de mise en germoir des noix, on note une influence de la provenance sur le nombre ainsi que la longueur et la largeur des feuilles, tandis que la fertilisation impacte la hauteur et le diamètre au collet. Les meilleures performances en hauteurs sont obtenues avec les semences de  la zone soudano-guinéenne et fertilisées avec la matière organique ». À la question de savoir l’utilité de ses recherches, Gwladys Azongnidé répond « la présente étude fournit les informations nécessaires pour la mise en place d’un programme d’amélioration génétique du Karité ainsi que des techniques de production de jeunes plantules pour la domestication, la conservation et la gestion durable des parcs à karité ».. D’ailleurs, ses projets d’avenir sont clairs : travailler avec les autorités politico-administratives pour la mise en place d’un projet de restauration du karité au Bénin.

Au-delà des observations, ce que pense le jury

Pour le Prof Kouami KOKOU « je suis satisfait. Elle m’a impressionné : ce travail est tellement important qu’il faut chercher à mettre cette recherche à la disposition des institutions en charge de la gestion des ressources naturelles ». Quant au Dr Carole AVOCEVOU « je félicite la candidate pour ce qu’elle a apporté à la science, pour la fluidité de sa présentation et la clarté des diapos. Je voudrais relever le caractère original de votre travail qui réside dans les types de fertilisant, la riche bibliographie et la démarche méthodologique complètement en phase avec les objectifs spécifiques, en témoigne les deux articles publiés avant la finalisation de votre thèse ». Le Prof Valérien ZINSOU ne dira pas moins « je l’ai connu pour la première fois par le programme ‘’AWARD fellowship ‘’. Elle est très dynamique et partout où nous sommes passés, elle s’est toujours retrouvée en tête. Je vois qu’elle a scrupuleusement suivi un certain nombre de formations à l’école doctorale ce qui lui a permis de faire un travail de qualité remarquable ». Le prof Nourou SOULEMANE YOROU très impressionné « c’est un travail bien élaboré. C’est une thèse que vous abordé avec plusieurs perspectives. C’est formidable d’avoir des doctorants qui cherchent par eux-mêmes les financements pour leurs travaux ». Enfin, le président du jury, Prof Jacob YABI et la Directrice de thèse, Prof Christine OUINSAVI sont unanimes « c’est l’une des rares doctorantes les plus dynamiques surtout en matière de recherche de financement. Le document est facile à lire et à comprendre. Les informations sont très utiles pour les travaux de formation ». Dès lors « lorsqu’on regarde toutes vos performances, nous avons décidé de vous accorder la mention très honorable avec félicitations du jury » annonce le président du jury Prof Jacob YABI.

Soulignons que, au cours de sa thèse, Mme Gwladys AZONGNIDE a bénéficié du soutien financier et de séjour scientifique provenant de plusieurs institutions nationales, régionales et internationales telles que le Gouvernement béninois à travers le Ministère de  l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, African Women in Agricultural Research an Development (AWARD), West African Research Association (WARA), Laboratoire Commun de Microbiologie (LCM), International Fondation Science (IFS), Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).


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