« Je suis heureux d’être agriculteur, fier de travailler seul, dehors, en lien avec la nature ». Jérémy Cazalens a le sourire. Diplômé en 2020 d’un bac pro agricole CGEA , qui l’autorise à gérer une entreprise agricole, il vient, à tout juste 20 ans en juillet dernier, de « s’installer ».

« C’était mon but depuis toujours, de m’installer en indépendant » confie-t-il sous le regard bienveillant d’Éric, son père, agriculteur lui aussi. Les deux hommes habitent Rabastens avec, pour le père, des terres près de chez lui.ça n’a pas été aussi simple pour le fils, comme pour de nombreux jeunes agriculteurs, de trouver des terres en dehors de 18 ha qu’il a pu acheter à proximité.

« Pour faire des céréales, j’étais obligé d’avoir une surface d’environ 90 ha » explique le jeune homme. Ce qu’il a essayé d’expliquer à son banquier. Lequel a accordé un crédit pour une partie seulement de la surface nécessaire.

Une première en France

C’est là qu’intervient la toute nouvelle Foncière agricole créée par la Région officiellement en juin 2022. Une première en France (lire ci-contre). Cet outil régional de portage foncier a déjà permis à deux jeunes agriculteurs tarnais, dont Jérémy, de pouvoir s’installer. Ce dernier, en céréales, sur des terres achetées à Salvagnac, son collègue, en vignes, à Rabastens.

« J’avais entendu parler de ce dispositif. L’ensemble des terres était en vente à la Safer [ndlr, Société d’aménagement foncier et d’établissement rural] » témoigne Jérémy. « Nous n’avions pas de candidat local. Personne ne s’était dit intéressé. Jérémy était le premier à se porter candidat… Quand il y a des opportunités, il faut les saisir » explique Jean-Marc Trulhet, conseiller de la Safer du Tarn.

C’est via cet organisme que la Région est devenue propriétaire des 23 ha qui manquaient à Jérémy. Aujourd’hui la Région lui loue ces terres. « Ça m’a permis de commencer mon activité en ayant une trésorerie.

Sans la Foncière, ça aurait été compliqué au point de ne pas pouvoir m’installer », reconnaît le jeune agriculteur. Il a 7 ans pour rembourser les 150 000 € investis par la Région, à raison de 3 800 € par an, le reste étant versé à la fin. « Je ne vois pas de raison de ne pas y arriver » assure Jérémy tout sourire.