France/Quiberon – Belle-Ile-en-Mer. ​Plusieurs projets viticoles fleurissent dans la région

Publié le 13/08/2022 | La rédaction

France

Le Morbihan est le nouvel eldorado du vin. Plusieurs projets viticoles fleurissent dans la région. A Belle-Ile-en-Mer et à Quiberon (Morbihan), le breuvage a conquis des amoureux du terroir breton, dont Catherine Bourdon et Grégory Debruyne.

Les embruns, la Côte Sauvage et les galettes de sarrasin. Et si ce décor était propice à la production de vin ? Depuis 2016, une loi européenne autorise la plantation de vignes sur tout le territoire français. Résultat : les Bretons se laissent séduire par cette boisson.

A Quiberon (Morbihan), le rêve de Catherine Bourdon, d’une moindre envergure, s’est réalisé. La patronne du Petit Hôtel du Grand Large s’occupe de 5 000 m² de cépage chinon, à côté du hameau de Kerboulevin (Saint-Pierre-Quiberon), avec la volonté de produire 3 000 bouteilles, pour son restaurant et ses amis.

A Belle-Ile (Morbihan), les Vignes de Kerdonis, qui font couler beaucoup d’encre depuis deux ans, ambitionnent de devenir l’un des plus grands projets viticoles de la région. Pour l’heure, près de 4 hectares de pouces ont pu être plantés par Grégory Debruyne, sur les 12 envisagés. L’objectif ? Fabriquer un breuvage 100 % local et créer de l’emploi sur l’île.

Le respect de l’environnement

Ces deux projets ont pour point commun une agriculture en biodynamie, qui se caractérise par une fertilisation du sol sans pesticide, avec des plantes médicinales ou du fumier par exemple. Ce type d’exploitation privilégie également l’influence des astres et de la nature.

Pour Catherine Bourdon, il faut donner le bon exemple​. Assistant au développement de la filière dans le Morbihan, cette ancienne publicitaire tient à rappeler qu’elle est la seule sur la presqu’île à s’être lancée dans le vin : On sent qu’on est au début du process, c’est ça qui est beau.​

Avec des produits naturels

A 50 minutes de bateau, le Bellilois Grégory Debruyne, maraîcher de formation, travaille sur les parcelles du Petit-Cosquet, dans la commune de Bangor (Morbihan), exploitées par l’œnologue Bertrand Malossi et achetées par le milliardaire Christian Latouche. Je n’aurais jamais accepté de le faire si ça n’avait pas été du bio​, explique-t-il. Avant d’ajouter : Pour l’instant, nous avons pu planter des cépages blanc chardonnay et savagnin et nous travaillons uniquement avec des produits naturels.​

Validé par la préfecture en novembre 2021, le projet concernera des zones classées Natura 2000, constituées de friches ou de surfaces en voie d’enfrichement​, précise l’arrêté et contribuera à la diversification des activités agricoles sur le territoire insulaire​.

« Le climat breton permet de faire du vin de qualité »

Les experts suivent de près l’avancée de ces domaines. Œnologue à OenoSkol, vigneron et formateur au lycée agricole de Kerplouz à Auray, Aurélien Berthou témoigne d’une filière en pleine expansion. Le climat en Bretagne permet de produire du vin de qualité. Il y a cinquante ans, c’était plus compliqué. Désormais, les conditions permettent de faire mûrir des raisins, plutôt des cépages septentrionaux et blancs. ».

La raison ? Un dérèglement climatique accéléré qui réduit les rendements des grandes régions viticoles comme la Nouvelle-Aquitaine : Si la France veut continuer à être leader dans le monde, il va évidemment falloir que la vigne s’implante plus au nord, pour compenser les éventuelles pertes.

Un an

Catherine Bourdon a créé il y a un an l’Association des vignerons bretons (AVB), dont Bertrand Malossi fait aussi partie. Elle se réjouit de pouvoir accompagner et partager ses expériences avec les curieux qui aimeraient s’aventurer dans le vin, mais nuance : J’ai mis cinq ans à trouver un terrain. Les gens préfèrent vendre à prix d’or pour y faire construire des maisons secondaires. Finalement, j’ai trouvé un propriétaire avec qui j’ai signé un bail de dix-huit ans, que je loue à bas prix.

Quant aux Vignes de Kerdonis, elles se heurtent toujours à la fronde menée par l’association La bruyère vagabonde, qui l’accuse, malgré l’aval des instances environnementales, de détruire la biodiversité belliloise. Nous pensons que c’est une belle opportunité pour ce petit paradis, qui a déjà connu des vignes dans son histoire » ​, abonde Grégory Debruyne.

Source: ouest-france.fr


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