France/Le jumelage allemand de Cormeilles a fêté ses cinquante ans

Publié le 25/11/2021 | La rédaction

France

Avec un an de retard, le jumelage de Cormeilles (Eure) avec Düren/Arnoldsweiler, commencé en 1970, a fêté ce week-end ses cinquante ans à l'occasion du séjour des Allemands.

Un concert gratuit a été donné aux Cormeillais vendredi 12 novembre 2021 par l’Harmonie de Düren, ville allemande de plus de 90 000 habitants. Et ce, grâce au jumelage de Cormeilles (Eure) avec la petite ville d’Arnoldsweiler, initié il y a cinquante ans. En 1967, des danseurs folkloriques germaniques firent une démonstration de danse dans la commune, où ils furent reçus chaleureusement. Le maire de l’époque, Raymond Legendre, proposa alors un jumelage, en signe de réconciliation après la guerre. Les premières années, certains Cormeillais marqués par le conflit jetèrent des œufs sur les bus allemands.

Depuis la signature du jumelage le 27 juin 1970, la bourgade d’Arnoldsweiler a été phagocytée par la grande ville de Düren, près de Cologne. Jacques Hellot, président du comité de jumelage et conseiller municipal, précise :

Cormeilles, 1 200 habitants, était au départ jumelée avec Arnoldsweiler, 3 000 habitants, qui est restée moteur dans les échanges.

Jacques HellotPrésident du comité de jumelage

Pour autant, le nombre de participants n’a pas augmenté : des deux côtés, ils sont vingt à trente voyageurs à chaque séjour. Mais une différence de traitement est apparue : à Arnoldsweiler, les Français sont logés dans des familles, et dans le reste de Düren, ils sont logés à l’hôtel. Même si la journée, « tout le monde se retrouve » pour les sorties.

Carnaval en Allemagne

Après le concert vendredi, Français et Allemands ont célébré le cinquantenaire de cette union (en réalité l’année dernière) à la salle des fêtes. La ville a exposé les chars de la fête de Cormeilles à l’Ascension, dont l’un en forme de colombe, qui n’a « pas eu lieu depuis deux ans à cause de ce foutu Covid », regrette Jacques Hellot. C’est à ce moment que les Allemands viennent en temps normal, ainsi qu’en novembre. Ils découvrent alors des lieux comme Giverny, l’abbaye de Jumièges ou Le Bec-Hellouin.

Les Cormeillais, eux, séjournent à Düren/Arnoldsweiler en septembre et en février pour le carnaval (voir tableau ci-contre), au défilé duquel ils participent. La ville est ouverte sur l’étranger : « À Düren, il y a une grande place dédiée à tous les jumelages. Ils en ont sept différents, y compris avec la Chine », indique Michel Hamon, le secrétaire du comité.

Ponctualité légendaire

Michel Hamon, qui a rejoint le comité deux ans après sa création, se remémore une anecdote :

Ici, quand les échanges ont commencé, ils ont eu un assez vif succès. Parfois même, les Allemands venaient avec deux autocars. On leur donnait une heure de rendez-vous, 10 h du matin le vendredi, et ils étaient toujours là de façon très ponctuelle. Une fois, on est allés les accueillir un peu plus loin et en fait, ils étaient garés là, à nous attendre depuis déjà 7 h 30. C'est la légendaire ponctualité allemande.

Michel HamonSecrétaire du comité de jumelage

Durant les séjours, les fêtes battaient leur plein comme en témoignent de nombreuses photos souvenirs. Puis, continue Michel Hamon, « quand ils repartaient, on les accompagnait avec une petite délégation de voitures sur 10 kilomètres. » Des séparations souvent pleines d’émotion : « Les pleurs, c’est un peu une tradition dans les jumelages. Mais bon, on se voit quatre fois par an ! »

De ces séjours, certains gardent des amis. « Suivant les affinités, il y en a qui restent plus longtemps. Il s’est tissé des liens, des complicités », affirme Jacques Hellot. D’autres apprennent la langue, en bonus. « Moi, je me suis mis à 70 ans à apprendre l’allemand ! », poursuit-il. Et Michel Hamon de plaisanter : « Quand on ne connaît pas la langue, on offre un pot, ça permet de désinhiber l’atmosphère ! »

Le collège s’implique

Une inconnue demeure, la participation des plus jeunes à l’avenir. « En cinquante ans, on pensait que les enfants continueraient mais les jeunes ne cherchent pas à revenir », déplore Jacques Hellot. Ils regrettent aussi leurs moindres efforts pour parler la langue. « Aujourd’hui, les jeunes allemands et français se parlent avec le traducteur de leurs téléphones », a-t-il observé.

Le comité de jumelage a tout de même recruté de nouvelles têtes. Et « il y a toujours eu des petits échanges, par exemple avec un collégien allemand qui vient deux semaines ».

Il a enfin reçu une bonne nouvelle : le collège Europe, qui participait au jumelage dans le passé, a renoué un contact avec l’Allemagne. Jacques Hellot raconte : « Cette année, une jeune prof est arrivée, elle s’est investie et a rétabli les liens avec un collège de Düren. Pour l’instant ils sont virtuels, peut-être que ça va aboutir. On espère qu’il y aura un voyage et que des parents d’élèves voudront rejoindre le comité ! »

Source:   actu.fr/


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