France/En Eure-et-Loir, un retraité lance une opération sauvetage du commerce local

Publié le 23/11/2021 | La rédaction

France

Originaire d’Arrou, en Eure-et-Loir, Claude Bellessort, un chef d’entreprise à la retraite, a racheté le bar, la boulangerie et le salon de coiffure de cette commune beauceronne de 1 600 habitants pour faire vivre le centre bourg.

Son petit-fils l’appelle « monsieur solutions ». Attristé de voir disparaître les commerces du centre-ville d’Arrou (Eure-et-Loir) les uns après les autres, Claude Bellessort, 66 ans, s’est décidé à agir. Depuis 2017, cet ancien patron d’une PME dans l’électronique, qui employait 35 salariés, a racheté un bar et une boulangerie et, plus récemment, en juin 2021, un salon de coiffure.

« Rendre un peu de ce que la commune (lui) a donné »

Les deux premiers établissements avaient fermé faute de repreneurs capables de racheter les murs. « Pour le coiffeur, l’histoire est un peu différente. La gérante avait émis le souhait de vendre son salon, tout en continuant à y travailler encore quelques années avant de se consacrer à un nouveau projet professionnel. Je lui ai proposé de racheter pour anticiper son départ. Quand un repreneur se présentera, surtout s’il s’agit d’un jeune, il n’aura à financer que le fonds de commerce. Ce sera plus abordable », explique ce natif d’Arrou qui avait envie de « rendre un peu de ce que la commune (lui) a donné ».

 

Avant chacune de ses acquisitions, il s’assure qu’un artisan-commerçant se manifeste avec un projet d’activité. « Je conduis chaque projet de A à Z. Avec un comptable, nous évaluons le budget prévisionnel et un montant de loyer raisonnable, compatible avec la rentabilité de l’entreprise », expose l’ancien patron, qui se définit davantage comme un tuteur que comme un philanthrope.

Mettre sa compétence au service de futurs entrepreneurs pour stimuler l’économie locale donne « un sens à (sa) vie », plaide-t-il. Au total, avec l’aide de ses deux frères, Claude Bellessort a investi 500 000 €, dont la moitié pour l’achat des locaux et l’autre pour leur rénovation. Il n’écarte pas l’idée de céder ces bâtiments ultérieurement aux artisans qui l’occupent ou à un nouveau porteur de projet, à condition que la pérennité de ces commerces soit assurée : « Cela reste un placement sûr, plus rentable qu’un livret A. Mais l’argent n’est pas la priorité. Je verrai tout cela en temps voulu, j’avais d’abord envie de contribuer à sauver le village », soutient-il.

Réhabiliter une zone artisanale

Engagé de longue date dans la vie associative, il n’a jamais voulu présenter sa candidature aux élections municipales. Mais le succès de ces opérations de sauvetage lui a donné l’envie de poursuivre son engagement en faveur du développement économique de son village. Il aimerait convaincre chaque habitant d’investir à la mesure de ses moyens pour attirer de nouvelles enseignes.

Entouré d’un groupe de travail composé d’élus, banquiers, experts et investisseurs, il s’est fixé comme objectif de réhabiliter une zone artisanale, qui n’a pas décollé depuis sa construction il y a une quinzaine d’années. « Il y a un besoin, assure-t-il. Quand j’ai fait faire les travaux dans les commerces, j’avais repéré des artisans salariés qui présentaient toutes les compétences pour entreprendre. Depuis, deux d’entre eux ont lancé leur affaire. » Claude Bellessort espère voir l’installation dans ces locaux des premières entreprises dans les deux ans qui viennent.

Source:    www.la-croix.com/

 


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