Bénin/Lutte contre les grossesses en milieu d’apprentissage: le préfet de l’Atacora en tournée de sensibilisation dans les arrondissements
« C’est vos choix d'aujourd’hui, qui détermineront votre avenir de demain », a entre autres conseillé, le préfet de l’Atacora, Lydie Déré Chabi Nah, aux apprentis artisanes et artisans de l’arrondissement de N’dahonta, dans la commune de Tanguiéta, lors d’une séance tenue ce mardi dans la localité, dans le cadre de sa tournée de sensibilisation entamée lundi, dans les arrondissements ruraux des communes de son département, pour conscientiser ces adolescents et jeunes sur les grossesses précoces et non désirées, les mariages forcés et autres fléaux, qui hypothèquent l’avenir des filles dudit département.
Accompagnée de certains membres du comité départemental de l’Atacora de la campagne de lutte contre les grossesses en milieu scolaire et d’apprentissage, dont son point focal, Serge Kassifa, l’autorité préfectorale, pour les deux premières journées de cette tournée, initiées grâce à l’appui de Plan international Bénin, s’est rendu respectivement à Perma (Natitingou), à Birni (Kouandé), à Tampégré et Kouarfar (Toucountouna), à Nata et Manta (Boukoumbé), à Taiacou et N’dahonta (Tanguiéta).
A travers une démarche, qui prône l’interaction, à chaque étape, les apprenties artisanes, ont été entretenues sur l’ampleur des cas de grossesses dans leurs rangs, leurs conséquences sur leur avenir et surtout les comportements vertueux et responsables qu’elles doivent adopter pour éviter ces grossesses.
De la fuite de responsabilité des parents, à la quête du gain facile, en passant par les ambitions démesurées de certaines filles et le refus de respecter les conseils à eux prodigués par leurs parents, les patrons et patronnes d’ateliers, les filles ont dressé, à l’équipe, les raisons qui donnent un sens à ces cas de grossesses. « Plusieurs d’entre nous ont été mises en apprentissage par un petit copain, qui, chemin faisant, exige que tu tombes enceinte de lui avant qu’il ne paye ton contrat de formation, n’ayant pas autre issue, tu es obligée d’accepter et après la grossesse il t’abandonne et les problèmes commencent», a témoigné l’une des filles à Birni.
Responsable du centre de promotion social de Ouaké et membre de l’équipe d’appui à la sensibilisation du préfet de l’Atacora, Grâce Doko, a, avec méthode et sérénité, indiqué la voie royale à suivre pour éviter les vices et la ruse des jeunes garçons qui hypothèque leur avenir. « Ayez de nobles ambitions, respectez vos patrons et patronnes, écoutez toujours les conseils de vos parents. En un mot mettez toutes les chances de vos côtés, pour finir votre apprentissage sans tomber dans les travers des grossesses. Vous avez le devoir de réussir et c’est de la responsabilité des parents de vous accompagner », a-t-elle exhorté en substance, à chaque étape. Elle a aussi invité les patrons et patronnes à être de vrais éducateurs pour leurs apprentis et à maintenir le cap de la sensibilisation à l’endroit de leurs apprenantes.
Abondant dans la même dynamique que la CPS, le préfet de l’Atacora, Lydie Déré Chabi Nah,a aussi prodigué des conseils. « Lorsqu’on est sérieuse et déterminée, la nature se mobilise pour vous accompagner, oubliez les garçons et concentrez vous sur votre apprentissage. Chères jeunes sœurs, vous devrez savoir que le corps est un temple et non un fonds de commerce et l’enfant est une richesse, quand on est en mesure de lui assurer un avenir radieux », a, entre autres, fait savoir Lydie Déré Chabi Nah.
Le préfet s’est aussi fait le devoir de rappeler aux patronnes et patrons des ateliers et centres de formations, le rôle d’éducateurs et de parents qu’ils doivent jouer, en plus d’être des formateurs et formatrices.
Faut-il le souligner, ce périple, prévu pour durer une semaine, va aussi conduire le préfet et son équipe, respectivement, dans les arrondissements de Dassari, Gouandé, Tapoga, Datori, Sékégourou, Tobré, Gnimasson, Firou et Brignamaro.
Source: www.agencebeninpresse.info