France/Agen et Dinslaken ont célébré 50 ans d’un fraternel jumelage
Le 50e anniversaire du jumelage entre les villes d’Agen et Dinslaken a été fêté dans la bonne humeur, sans occulter pour autant les nouveaux défis géopolitiques de l’amitié franco-allemande.
Dès vendredi soir, à la salle des Illustres, lors d’une conférence sur « l’amitié franco-allemande, moteur de la construction européenne », il avait été fait allusion au contexte géopolitique mondial. Samedi matin, au théâtre Ducourneau, lors de l’inauguration officielle des festivités, les maires des deux villes ont rappelé avec gravité les enjeux de solidarité et d’amitié entre les peuples européens.
La trahison américaine de l’alliance transatlantique renforce notre conviction que nos deux pays doivent intensifier leur collaboration bi-nationale », s’exprimait Jean Dionis du Séjour. Michaela Eislöffel revenait sur les mêmes menaces en précisant : « L’Europe est la maison commune fondée sur la liberté. »
Une multitude de témoignages d’amitié
Après la diffusion d’un documentaire relatant quelques événements qui ont ponctué ce demi-siècle de relations cordiales, de nombreux cadeaux furent échangés. Lampe en forme de ballon de rugby pour les uns, tableau pour les autres, et on relèvera que la délégation de Dinslaken a offert cinq pommiers, se souvenant que les Agenais avaient planté cinq pruniers sur les espaces verts allemands.
Renate Seidel, présidente du comité de jumelage, dans un discours enflammé, n’hésitait pas à rappeler que « ce sont les rencontres individuelles qui créent l’amitié et la compréhension ». Son homologue agenaise, Julia Loewenthal, prise par l’émotion, ne put que bafouiller quelques mots, mais son intervention a touché l’assistance.
Stefanie Zeidler, consule générale d’Allemagne en France, a livré un discours chargé de sens : « Trop longtemps, la haine entre nos deux peuples a semblé insurmontable. Le projet de réconciliation est réussi, mais la mission, désormais, est de créer un futur en Europe. Nous avons tout à construire ensemble. »
La matinée s’est conclue par la signature renouvelant la charte de jumelage suivie par un concert réunissant 15 musiciens de l’orchestre à cordes du Capitole de Toulouse et 90 enfants du collège Ducos-du-Hauron et du lycée Palissy, formant une belle chorale.
Un village allemand place Wilson
Les délégations des deux villes ont ensuite découvert les spécialités allemandes sur le boulevard de la République : curry wurst (saucisse sauce curry), reibe churen (beignets de pommes de terre accompagnés de sirop de betterave) ou autres brezel.
Un orchestre de jeunes Allemands originaire de Westphalie apportait une note musicale endiablée.
Ainsi la fête, la vraie, succédait à des échanges aux fortes et inquiétantes connotations géopolitiques qui auront, néanmoins, marqué cet anniversaire.
Source: www.ladepeche.fr/