Canada/Vancouver songe à renommer des lieux publics pour augmenter ses revenus

Publié le 31/05/2024 | La rédaction

Canada

Le maire de Vancouver, Ken Sim, songe à permettre à des entreprises d’acheter les droits d'appellation de bâtiments et de lieux publics afin de combler en partie le déficit annuel de la ville.

La plupart des gens ne remarqueront aucune différence, estime le conseiller municipal Brian Montague, affilié à ABC Vancouver, le parti du maire.

Ce que nous verrons, ce sont potentiellement des millions de dollars que nous pourrons consacrer à notre déficit massif en infrastructure [...] sans constamment puiser dans les poches des contribuables, avance-t-il.

Ce déficit s’élève à 500 millions de dollars, affirme le maire de Vancouver.

Un rapport du directeur des finances de la Ville daté de septembre indique que les revenus associés à une telle initiative pourraient engendrer 500 000 $ en 2024, soit une proportion de 0,1 % du déficit.

Les noms sont importants

Si l’idée n’est pas nouvelle, Brent Toderian, ancien urbaniste en chef de la Ville de Vancouver, remet en question sa pertinence pour les lieux publics : Les noms sont importants. Les noms qui reviennent sans cesse commercialisent notre vie publique, notre espace public, et nous éloignent de l'histoire de notre ville.

Cela affecte la réconciliation, la création de l'identité des Premières Nations dans les quartiers et la commémoration de l'identité dans nos villes.

Une citation de Brent Toderian, ancien urbaniste en chef de la Ville de Vancouver

Le conseiller municipal Brian Montague assure que les entreprises seront sélectionnées de manière réfléchie afin qu’elles s'intègrent bien à Vancouver.

Brent Toderian ne doute pas que la Ville écartera les noms d’entreprise douteux. C’est plutôt la fadeur des noms de sociétés qui n'ont rien à voir avec la création d’un parc qui l’inquiète.

Des ententes provisoires

Les droits d’appellation sont contractuels. Les entreprises proposent de faire un chèque pendant un certain temps. [Les noms] peuvent changer; cela dépend de la durée de l'accord, indique Brent Toderian.

L’urbaniste donne l’exemple du système de vélopartage Mobi, dont les couleurs ont récemment changé du bleu au rouge lorsque l'entreprise Shaw, qui commanditait l’initiative de la Ville, a été achetée par Rogers.

Il y a une temporalité dans tout cela qui va à l'encontre du concept d'ancrage de notre identité; de renforcement de notre identité en tant que ville; de notre histoire; des bons et des mauvais côtés, fait valoir Brent Toderian.

Une gestion des finances inquiétante

La vente de droits d’appellation fait partie des recommandations du groupe de travail du maire sur le budget. D'autres recommandations incluent la création d’un comité des finances, le partage des ressources et la gestion de l’absentéisme, notamment.

En offrant des occasions aux entreprises par le biais de l'attribution de droits d’appellation, le gouvernement montre lui-même qu'il n'a pas de fortes capacités financières, estime Ross Hickey, professeur associé en finances publiques et en économie politique à l'Université de la Colombie-Britannique (UBC).

En tant qu'habitant, je m'inquiéterais un peu de savoir ce qui se passe si la Ville n'est pas en mesure de lever les fonds nécessaires par des moyens traditionnels.

Une citation de Ross Hickey, professeur associé en finances publiques et en économie politique à l'UBC

La Ville de Vancouver n'a pas encore indiqué quels seraient les espaces publics qui pourraient faire l’objet d’un droit d’appellation. La Ville prévoit entamer des conversations avec les parties intéressées dès l'automne 2024.

Source:    ici.radio-canada.ca/


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