Canada/Montréal investit dans la décontamination des habits de ses pompiers

Publié le 07/07/2025 | La rédaction

Canada

Dans le but de réduire les risques pour ses pompiers exposés à des substances cancérogènes dans le cadre de leur travail, la Ville de Montréal a annoncé jeudi des investissements dans l'entretien et le renouvellement des vêtements de protection du personnel du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).

Ce sont 6,4 millions de dollars qui seront investis d'ici la fin de l'année 2025 afin de mettre en œuvre des améliorations immédiates et 3,2 millions par année à compter de 2026 qui serviront à remplacer progressivement les habits, dont la durée de vie moyenne est de 10 ans, selon les normes de la CNESST.

Ces montants seront également consacrés à l'entretien des laveuses et des véhicules, au maintien du personnel supplémentaire et à l'achat des fournitures nécessaires pour décontaminer les habits, selon un communiqué de la Ville de Montréal.

Nous sommes très heureux de ces investissements cruciaux. La santé et la sécurité de notre personnel, notamment en matière de prévention des cancers, sont des priorités absolues pour le SIM, et chaque amélioration en ce sens est un pas vers un environnement de travail plus sécuritaire, a affirmé par voie de communiqué le directeur du Service de sécurité incendie de Montréal, Richard Liebmann.

Chaque équipement amélioré, chaque technologie déployée, renforce la capacité [des pompiers] à intervenir efficacement et à revenir sains et saufs. Le courage des pompiers et des pompières mérite des moyens à la hauteur de leur mission, a souligné pour sa part Alain Vaillancourt, responsable de la sécurité publique au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Nous saluons chaque dollar investi dans notre service de sécurité incendie et dans les services de soutien qui ont été non seulement négligés, mais également réduits au fil des ans, a de son côté indiqué Chris Ross, président de l'Association des Pompiers de Montréal, par courriel.

16 cancers liés au métier de pompier

Lorsqu'ils combattent un brasier, les pompiers sont exposés à des substances cancérogènes présentes dans les gaz et les fumées d'incendie. Ces substances, particulièrement les particules solides, se retrouvent sur leurs habits de combat, les exposant à des risques accrus de maladies.

Depuis avril 2025, la CNESST reconnaît 16 cancers associés au métier de pompier.

D'après les normes de la CNESST, le processus de décontamination des intervenants et de leur équipement est obligatoire après chaque intervention. La décontamination fait ainsi partie intégrante de l'intervention incendie.

Or, M. Ross souligne par ailleurs qu'au cours des 15 dernières années, la CNESST a reconnu le décès de 92 pompiers comme étant directement lié à des maladies professionnelles. Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a d'ailleurs classé la profession de pompier dans le Groupe 1 des agents cancérigènes pour l'homme dès 2022.

L’émission Enquête avait aussi révélé, en 2024, la présence élevée de contaminants éternels dans les matériaux utilisés pour la confection des habits de combat des pompiers, ce qui augmente le risque de cancer auquel ils sont déjà surexposés.

On ignore pour l'instant les détails de la composition des nouveaux habits qui seront fournis par la Ville.

Source:    ici.radio-canada.ca/ 


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