Canada/Le Havre propose un projet d’accueil hivernal et écorche la halte-douceur

Publié le 20/08/2024 | La rédaction

Canada

Le Centre le Havre présente un projet de service de halte chaleur hivernal dans le secteur Cap-de-la-Madeleine de Trois-Rivières pour s’attaquer aux enjeux d’itinérance en ville. Un projet qui vise, selon l’organisme, à ajouter un nouveau volet à ses services.

Le Havre indique avoir répondu à un appel d’offres du CIUSSS MCQ et qu’il s’agit d’un projet qui respecte les besoins des personnes rejointes, évaluées par tous les partenaires œuvrant en itinérance. 

Le Havre souhaite mettre en place un centre pour que les itinérants puissent venir se réchauffer de 20 h à 8 h tous les jours. L’organisme souhaite également mettre en place un service de navettes pour transporter la clientèle d’un peu partout en ville vers ce refuge, et de retourner les déposer au centre-ville lors de la fermeture du centre.

L’organisme souhaite également mettre à la disposition de sa clientèle la plus vulnérable 10 lits de camp, et d'organiser des rencontres avec des intervenants sur place le matin et en journée. 

Le centre proposé sera ouvert du 15 novembre au 6 avril.

Le projet de halte-douceur de Point de rue critiqué 

Dans son communiqué de presse, la directrice générale du centre, Karine Dahan, critique le projet de halte-douceur de l’organisme Point de rue, le qualifiant de peu probant, et indiquant que la Ville de Trois-Rivières commettrait un impair en mettant en place un zonage permanent permettant à la halte de rester au centre-ville de façon permanente. 

En point de presse lundi, elle a indiqué que la halte-douceur n’offre pas un service qui répond aux besoins des itinérants dans la perspective de se sortir de la rue, selon les intervenants du domaine de l’itinérance à Trois-Rivières.

C'est d'un accueil, d'un lieu sécuritaire. Parce que lorsqu'il y a une tempête de neige, il faut se mettre à l'abri. Donc c'est d'abord se mettre à l'abri et d'abord se réchauffer. Dormir, c'est autre chose, c'est une autre démarche, dit-elle. 

Le conseil municipal de la Ville de Trois-Rivières doit voter mardi sur un changement permanent qui permettra à la halte-douceur d’opérer de façon permanente dans son local sur la rue Royale. 

Mme Dahan indique toutefois que son but n’est pas de couler le projet de Point de rue. 

Ce que nous souhaitions, c'est de dire, il y a d'autres alternatives, il n'y a pas que cette alternative-là qui est proposée, donc c'est ça pour nous, l'important, c'était de rétablir quelque chose comme un vide d'information, dit-elle. 

Elle a affirmé par communiqué que Point de rue, en ouvrant la halte douceur, est venue répondre spontanément à un besoin qui s’est qui s’est accru en raison de la pandémie de COVID-19, mais que l’organisme devrait se concentrer sur sa mission première, soit le centre de jour et le travail de rue. 

Un manque de collaboration qui soulève des questions

Si le Centre Le Havre fait le choix de dénigrer ses partenaires et de mépriser notre projet publiquement, c’est leur choix, de notre côté, ce n’est pas comme ça qu’on travaille , a indiqué par texto le directeur général de Point de rue, Philippe Malchelosse. 

Point de rue et M. Malchelosse ont refusé d’émettre d’autres commentaires à ce sujet. Il a toutefois indiqué qui se réjouit s’ils ont un meilleur projet à proposer que notre halte-douceur, et qu’il s’en remet à la décision du CIUSSS pour déterminer le meilleur projet. 

Le conseiller municipal du district De La-Vérendrye, Dany Carpentier, affirme que la présentation du Havre ne change pas encore son vote, il est toutefois déçu que les deux organismes qui luttent pour la même cause ne s’entendent pas.

Pour moi, le monde idéal aujourd'hui, ça aurait été que Point de rue soit assis à côté et qu’ils le disent aussi qu’effectivement, l'hébergement n'est pas dans leur mission, indique-t-il.

Le conseiller municipal du district Du Carmel, Pierre Montreuil, plaide quant à lui pour plus de travail d’équipe et de logements sociaux pour s’attaquer à l’itinérance.

Sans un travail d'équipe, on n’y arrivera pas. Ce n'est pas l'apanage d'un seul organisme d'affronter le problème de l'itinérance, a-t-il dit.

L'exemple, je crois, de la Scandinavie. Je crois que c'est la Finlande qui a fait passer de 5000 itinérants à 1000 en une dizaine d'années. Tout était basé sur le logement social et abordable. Sans un toit au-dessus de la tête, ces gens-là ne pourront pas sortir du problème qu'ils ont, ajoute-t-il.

Source:   ici.radio-canada.ca/


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