Canada/Edmonton et Calgary certifiées pour leur usage des données
Calgary et Edmonton ont reçu, la semaine dernière, la certification Bloomberg Philantropies - What Works Cities (niveau or et argent) décernée par l’organisation Results for America.
Le prix, créé en 2017, récompense l’utilisation des données par leurs administrations afin d’élaborer des politiques, informer les citoyens ou encore améliorer leurs services.
Les données sont essentielles pour s’assurer de prendre les meilleures décisions afin d’améliorer la vie quotidienne avec des moyens limités. Elles ne sont pas partisanes, elles vous donnent les faits, explique Rochelle Haynes, directrice générale de What Works Cities.
À ce jour, 700 villes ont demandé cette certification et 104 l’ont obtenue. Calgary fait partie des 38 ayant atteint le niveau or décerné aux villes ayant le mieux respecté plus d’une quarantaine de critères imposés par Results for America.
Cette distinction récompense nos efforts et conforte notre projet d’incorporer les données dans la prise de décision, a réagi Herman Cardoso, responsable du secteur analyse de données pour la Ville.
Données partagées par tous
Depuis presque 10 ans, Calgary multiplie les initiatives pour développer l’utilisation de ces informations. Que ce soit la création d’une plateforme interne de partage entre ses 16 000 employés ou encore un portail en ligne où le public a accès à environ 400 bases de données.
Nous sommes expérimentés et nous les mettons en perspective dans tous nos services. Cela améliore la transmission des faits qui serviront la prise de décision. Collecter l’information plus vite permet de servir les habitants plus vite, indique Herman Cardoso.
La création d’un calculateur solaire permettant à chacun d’évaluer l’installation de panneaux solaires sur le toit de sa maison a notamment renforcé le dossier de Calgary.
Edmonton, de son côté, a décroché le niveau argent, grâce notamment à sa gestion de la circulation routière. Un système incorporé dans son projet Vision Zéro visant à n’enregistrer plus aucun mort ou blessé grave sur ses routes d’ici 2032.
Les données sont au cœur de nos décisions. Nous avons des ingénieurs, des équipes de contrôle automatisé, des planificateurs, des analystes, etc. Ces informations sont diffusées dans tous les services afin que chacun travaille à améliorer la sécurité, explique Jessica Lamarre, directrice de la sécurité mobile à Edmonton.
Sources multiples
Elle prend l’exemple des endroits où les piétons traversent la route. La Ville a étudié les témoignages, la densité des quartiers, la croissance de la population, la configuration des routes, le niveau de circulation, etc.
Entre 2023 et 2026, nous allons sécuriser 400 sites en améliorant la signalisation, en aménageant la route et les passages piétons, indique Jessica Lamarre.
Aujourd’hui c’est une utilisation beaucoup plus large des données qui est faite. Dans le passé, on regardait où survenaient les pires accidents et on appliquait des solutions d’ingénierie. Mais nous avons élargi notre collecte de données. Nous pouvons anticiper, être proactifs, modifier des infrastructures avant que des tragédies ne surviennent, indique la directrice.
Mais si la science des données s’est largement modernisée, elle est en train de connaître une nouvelle révolution : celle de l’intelligence artificielle (IA).
Toutes les villes de notre réseau y réfléchissent. Souvent, les gouvernements locaux sont en retard concernant les nouvelles technologies. Mais cette fois, beaucoup sont prêts à incorporer l’IA, indique Rochelle Haynes.
La directrice générale de What Works Cities imagine déjà des utilisations très concrètes comme des robots conversationnels hyper performants pour répondre aux citoyens en temps réel.
Il faudra incorporer l’IA progressivement pour rassurer les équipes.
Une citation de Rochelle Haynes, directrice générale de What Works Cities
Elle pense également au déploiement des services d’urgence, à la prévision des feux de forêt, l’évaluation des moyens à utiliser pour telle ou telle catastrophe.
Cette technologie va se répandre. Mais les villes sont prudentes sur les questions d’éthique, les biais de certaines IA. Elles doivent répondre aux employés qui craignent de perdre leur travail, etc.
Réflexion en cours
Calgary est en pleine réflexion. Une équipe étudie la question. Mais il faut être prudent et responsable. La technologie évolue très vite et nous devons éviter de nous précipiter, explique Herman Cardoso.
Du côté d'Edmonton, la réflexion semble un peu plus avancée. L’IA est déjà utilisée dans la planification urbaine ou la réparation des nids-de-poule.
Nous en sommes au début. Nous avons un partenariat avec un laboratoire universitaire qui travaille sur ces questions. C’est nouveau, mais nous y réfléchissons activement,, conclut Jessica Lamarre.
Source: ici.radio-canada.ca/