Canada/Calgary envisage d’interdire la vente d’animaux de compagnie en animalerie

Publié le 24/11/2025 | La rédaction

Canada

À Calgary, l'administration municipale veut bannir la vente d'animaux en magasin dans l'objectif de désengorger les refuges saturés.

Le conseil municipal réexamine une proposition visant à interdire la vente de chiens, de chats et de lapins dans les commerces de détail.

La mesure, qui pourrait ainsi modifier en profondeur le paysage de l’acquisition d’animaux domestiques dans la métropole albertaine, suscite des réactions contrastées entre défenseurs du bien-être animal et commerçants.

Une crise de capacité sans précédent

Une note d'information, présentée au comité de développement communautaire du conseil municipal, fait état d'une baisse du taux de réunification des animaux avec leurs propriétaires et d'une augmentation des cas où des propriétaires évoquent des prétextes pour se débarrasser de leur animal de compagnie.

Brad Nichols, directeur adjoint de la Calgary Humane Society, affirme que les gens font des choses désespérées lorsqu'ils ne peuvent plus placer leurs animaux dans les refuges.

Nous sommes complets, voire débordés. Il y a une liste d'attente de plusieurs centaines de chiens. Nous devons les examiner et trier les animaux qui ont besoin de soins médicaux.

Une citation de Brad Nichols, Calgary Humane Society

Brad Nichols ajoute que la Société reçoit plusieurs milliers d’animaux abandonnés chaque année et doit fonctionner avec un système incapable de répondre à la demande.

Une menace pour les commerces

Le projet de bannir la vente d'animaux de compagnie forcerait les magasins à se procurer des animaux uniquement auprès de refuges locaux ou d'organisations de sauvetage.

Brad Nichols soutient la motion, estimant que soutenir l'élevage commercial de masse dans le contexte actuel de crise de capacité n'a absolument aucun sens.

Selon lui, l'interdiction serait un pas dans la bonne direction pour le bien-être animal.

Robert Church, propriétaire de The Top Dog Store, soutient pour sa part que la modification de la réglementation le forcerait à fermer son commerce.

Robert Church se dit par ailleurs perplexe quant aux motivations de la Ville.

Nous ne savons pas ce que la Ville essaie de résoudre. Personne ne nous a parlé de cela, nous n’avons aucune idée de la raison.

Une citation de Robert Church, propriétaire de The Top Dog Store

M. Church défend la qualité et l’origine de ses animaux qui, dit-il, sont issus de producteurs albertains avec lesquels il collabore étroitement depuis près de vingt ans. Il décrit ses animaux comme exceptionnellement bien élevés, très sains et très bien socialisés.

Le commerce en ligne mis en cause

Le rapport municipal indique qu'environ 40 entreprises de Calgary vendent légalement des animaux de compagnie.

Pour Robert Church, le véritable problème réside dans la vente en ligne non réglementée, notamment sur des plateformes comme Kijiji.

Il estime qu’à tout moment, des milliers d’animaux sont proposés dans des conditions opaques, exposant les acheteurs à des arnaques, des pratiques douteuses et sans aucune possibilité de recours.

Le propriétaire de The Top Dog Store plaide pour une collaboration de toutes les parties prenantes afin de réguler le secteur et de promouvoir une éducation à la possession responsable d’animaux, plutôt que de cibler les détaillants locaux qui, selon lui, ne contribuent pas à la surpopulation.

Robert Church estime par ailleurs que la crise de capacité des refuges n'est pas due à une explosion de la population animale, mais au fait que moins de gens adoptent des animaux en raison des coûts élevés et du manque de logements acceptant les animaux.

Brad Nichols affirme que les refuges offrent une grande variété d’animaux répondant à la plupart des demandes des futurs propriétaires.

Robert Church conclut que lui et son entreprise aimeraient collaborer avec la Ville pour trouver des solutions, car nous ne savons pas ce que la Ville essaie de réparer. 

Source:    ici.radio-canada.ca/ 


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