Belgique/Sans abris : le plan "Froid extrême" activé à Bruxelles

Publié le 26/12/2025 | La rédaction

Belgique

Ce 25 décembre, jour de Noël, Bruxelles Capitale a actionné son plan "Froid extrême" en collaboration avec le Samu social et la Croix-Rouge. Une soixantaine de places pour hommes seuls ont été ouvertes en urgence, mais c’est loin d’être suffisant.

Avec des températures qui ont subitement chuté à zéro degré, avec un ressenti de moins 6 degrés ce 25 décembre, il était nécessaire d’ouvrir des places supplémentaires pour accueillir les personnes qui dorment dans la rue à Bruxelles. Bruss'help, l'organe régional de coordination de l'aide aux personnes sans abri à Bruxelles a annoncé l'ouverture de 65 places supplémentaires pour les hommes isolés sans-abris.

De la chaleur physique et humaine

"J’ai passé la nuit sous un arbre près des étangs Mellaerts à Woluwe-Saint-Pierre. Je suis frigorifié" souffle David, 31 ans, arrivé avant l’ouverture et qui patiente dans le couloir menant au gymnase de l’Athénée Charles Janssens à Ixelles. C’est Christian, un collaborateur de la Croix-Rouge, qui l’accueille.

"Mon rôle est d’expliquer le règlement à toutes les personnes qui viennent ici pour dormir. Il y a des heures d’ouverture et de sortie et des heures de repas. Ils reçoivent une couverture, un drap et un kit d’hygiène. Ils ont accès aux douches de 16 heures à 21 heures". Une autre collaboratrice accompagne David jusqu’à son lit de camp.

Accueillir en urgence mais en sécurité

"Nous accueillons tout le monde", explique Clémentine Moyart, la directrice de la Croix-Rouge pour Bruxelles. "On est vraiment sur un accueil inconditionnel pour n’importe quelle personne qui a besoin d’un abri pour la nuit. Il faut passer par le dispatching du SAMU social (0800 / 99.340). Des associations nous envoient aussi directement des personnes, via les maraudes". Un accueil en fonction du nombre de places disponibles : 50 lits, ici à Ixelles.

"On aimerait bien pouvoir faire plus. Mais c’est très compliqué de pouvoir trouver des infrastructures aujourd’hui à Bruxelles qui sont aux normes", déplore Clémentine Moyart. "Or, on veut pouvoir accueillir les gens avec un minimum de sécurité, ne pas les mettre plus en danger que ce qu’elles sont déjà. Donc, elles vont pouvoir dormir au chaud jusqu’à demain matin. Et demain matin, elles doivent se réinscrire si elles veulent revenir pour pouvoir redormir. On est dans l’urgence".

 

Les couloirs du métro ou de la gare

Maxime a 34 ans et des années de galère derrière lui. "J’ai surtout envie de me reposer, je dormais à Arts-Loi, mais je ne dors pas très bien dans le métro. Je suis vraiment crevé". Durant l’hiver, quand la température avoisine les zéros degré, la Stib et la SNCB tolèrent les sans-abri dans les zones publiques non payantes de leurs infrastructures.

"Ce sont des travailleurs de la Stib qui m’ont trouvé une place ici, mais apparemment, c’est juste pour ce soir. Je ne sais pas trop quoi pour la suite. Je suis à la rue depuis avril". Ce sont des problèmes d’addiction qui l’ont amené à dormir dehors. "Là je suis content, aujourd’hui je n’ai pas consommé" raconte Maxime, "j’en ai vraiment marre, là j’ai juste envie de prendre soin de moi, sinon je vais crever. Ma famille m’a renié depuis 10 ans. J’ai fêté Noël tout seul".

Des lieux complémentaires

Ce n’est pas facile de trouver des lieux adéquats pour un accueil de nuit. C’est la commune d’Ixelles qui a mis le gymnase de son Athénée à disposition de la Région. "C’est un lieu assez adéquat car accessible aux PMR et les espaces sont subdivisés", explique Nevruz Unal, échevine socialiste de la lutte contre la pauvreté, de la justice sociale et de la solidarité.

"Mais ce lieu n’est disponible que pendant les vacances scolaires. Il fermera ses portes le dimanche 4 janvier au matin. Dans l’urgence, c’est ce qui nous permettait de donner un accès à cet accueil de nuit", précise l’échevine Unal.

C’est un accueil de nuit accessible de 16 heures à 9 heures. "Nous avons un accueil de jour, avec notre service de la prévention, où les portes sont ouvertes de 9 heures à 20 heures, avec la présence également de douches, d’un vestiaire solidaire. Nous donnons de quoi manger. Nous avons même un accompagnement d’hygiène avec certaines esthéticiennes et un accompagnement social pour un suivi de dossiers personnels".

Quinze places ont été également ouvertes au centre Poincaré du Samusocial à Anderlecht.

Un réseau d’aide d’urgence

Depuis novembre, 285 places "hiver" sont disponibles pour les familles au centre Marie-Curie de la Croix-Rouge et dans deux centres du Samusocial à Schaerbeek et Evere. Par ailleurs, 2800 places sont déjà ouvertes grâce aux autres opérateurs d’urgence (Belrefugees, Ukrainian Voices, Pierre d’Angle et le Centre Ariane).

À Bruxelles, on estime à 10.000 le nombre de personnes sans abris.

Source:    www.rtbf.be/ 


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