Canada/Grande Prairie lance une opération séduction à l’adresse des médecins de famille
La Municipalité de Grande Prairie, dans le nord-ouest de l'Alberta, a lancé une nouvelle stratégie visant à encourager les médecins de famille à s'installer dans la région et à s'y sentir chez eux.
Le programme d'incitation à l'installation des médecins de famille, lancé le 15 janvier, fait partie de la stratégie approuvée l'été dernier pour remédier à la pénurie de médecins dans la région et relever d'autres défis en matière de main-d'œuvre dans le secteur des soins de santé.
Le programme s'adresse aux médecins qui s'engagent à exercer dans la ville pendant au moins trois ans.
La mairesse de la Ville, Jackie Clayton, souligne que l'objectif est de faire en sorte que le professionnel de la santé qui décide de répondre à l'appel de Grande Prairie soit heureux avec sa famille qui l’accompagne et que, en retour, il reste pour servir la communauté.
Nous voulons soutenir les médecins lorsqu'ils s'installent à Grande Prairie. Nous voulons qu'ils s'intègrent dans notre communauté.
Une citation de Jackie Clayton, mairesse de Grande Prairie
Des ambassadeurs pour faciliter l’intégration
La Municipalité, située à 460 kilomètres au nord-ouest d'Edmonton, a également mis en place un programme d'ambassadeurs qui met en relation les médecins potentiels et leurs familles avec les ressources nécessaires pour faciliter leur installation.
Par exemple, lorsqu'un médecin généraliste s'installe à Grande Prairie, les ambassadeurs l'aident à s'intégrer, notamment en lui demandant s'il a des enfants et en le mettant en contact avec des écoles ou des organisations qui correspondent à ses centres d'intérêt ou à ses passe-temps.
Si c'est le football, nous les orientons vers le Swan City Football Club. S'il s'agit d'art et de culture, nous les orientons dans une autre direction, ce qui leur permet de s'intégrer rapidement dans notre communauté et d'y être heureux, plutôt que de vivre une expérience d'apprentissage par tâtonnement , précise Jackie Clayton.
Il se peut que les ambassadeurs les appellent en septembre pour leur dire que l'hiver arrive en octobre ou en novembre, afin qu’ils se préparent en conséquence.
L'argent, pas toujours un facteur décisif
Le programme d'incitations dépend des priorités de chacun, selon la Ville. Il peut inclure des bons de voyage pour les personnes dont les proches ne vivent pas dans la région, ou d'autres mesures incitatives.
La mairesse Jackie Clayton fait remarquer à cet égard que l'argent n'est pas toujours un facteur décisif. Ce qui rend [une personne] heureuse et lui donne le sentiment de faire partie de la communauté est une priorité pour elle. , explique-t-elle.
34 embauches
D’après Mme Clayton, la Ville a réussi à attirer des spécialistes par l'intermédiaire de l'Hôpital régional de Grande Prairie, avec environ 34 nouvelles embauches au cours de l'année écoulée.
Ils ne sont pas encore tous sur place, mais ils se sont engagés à Grande Prairie et sont en train de s'y installer , indique-t-elle.
Jackie Clayton ajoute que la Ville doit se concentrer maintenant sur les médecins généralistes et les médecins de famille.
Grande Prairie pourrait faire des émules
Selon Trina Jones, vice-présidente d'Alberta Municipalities, une organisation qui accompagne les municipalités albertaines, des initiatives de ce type peuvent être la pièce manquante pour les médecins de famille désireux de s'installer ailleurs.
L'existence de services supplémentaires, qu'il s'agisse de sports, de loisirs ou même de conseils sur la manière de trouver certaines choses, de s'inscrire à l'école ou de bénéficier d'un environnement accueillant, est vraiment essentielle pour de nombreux médecins.
Une citation de Trina Jones, vice-présidente d'Alberta Municipalities
Elle fait remarquer par ailleurs que les petites communautés n'ont pas toutes les ressources nécessaires pour mettre en œuvre de telles initiatives au niveau municipal. Je pense que si plus de communautés essayaient cette approche, elles obtiendraient de meilleurs résultats, mais beaucoup de municipalités n'ont pas les moyens d'assumer les coûts supplémentaires qui en découlent.
Le travail incombe donc à des bénévoles, et lorsque les bénévoles n'ont pas les connaissances ou le temps nécessaires, cela devient frustrant pour les familles.
Trina Jones soutient donc qu’il faut une stratégie provinciale pour le maintien et le recrutement de personnel de santé à laquelle les petites et moyennes collectivités pourraient avoir accès.
Source: ici.radio-canada.ca/