Guinée/ Développement durable : le dialogue sur le Pacte de financement du Système des Nations Unies à la réalisation des ODD tenue à Conakry
Comment mobiliser les ressources financières et les utiliser de manière efficiente dans les secteurs de développement pour le bien-être de la population ? Cette thématique, appelée Pacte de Financement du Soutien du Système des Nations Unies à la Réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD), a réuni ce mardi 21 janvier 2025 à Conakry, des membres du Gouvernement, des Institutions internationales et des ambassadeurs accrédités en Guinée.
Organisée par le Ministère du Plan et de la Coopération internationale dans un réceptif hôtelier, cette session de dialogue entre la Guinée et ses partenaires financiers, a pour objectif de répondre aux priorités du pays en faveur des populations guinéennes, notamment les plus vulnérables.
À l’ouverture de ladite session, Kristèle YOUNES, Coordinatrice Résidente du Système des Nations Unies, a invité les Institutions internationales des ambassades à une synergie d’action pour faire face aux urgences de la Guinée. « Le moment est critique. L’horizon 2030 approche à grands pas, et la Guinée, comme beaucoup d’autres pays, est confrontée à une réalité simple mais urgente : il nous faut des actions audacieuses et des financements adaptés pour réaliser les Objectifs de Développement Durable (ODD). La question du financement n’est pas seulement de savoir combien de ressources nous pouvons mobiliser, mais, il s’agit aussi et surtout de savoir comment ces ressources peuvent être utilisées de manière optimale pour répondre aux priorités du pays. J’espère que ce dialogue marquera une étape cruciale dans notre engagement collectif pour changer la trajectoire actuelle des ODD et libérer le plein potentiel du financement en faveur des populations guinéennes, notamment les plus vulnérables. Sous l’impulsion du Ministère du Plan et de la Coopération Internationale, nous [Institutions internationales, ndlr], avons l’occasion d’être des artisans de cette transformation, pour réaliser l’Agenda 2030 qui exige des investissements considérables, et une approche innovante en matière de financement », a-t-elle lancé.
Dans son discours, le Ministre du Plan et de la Coopération Internationale, Ismaël Nabé, a fait savoir que la Guinée est confrontée à une crise multisectorielle. « (…) Nous faisons face aux crises financières exercées par des crises multiples qui freinent la pleine réalisation des ODD, en particulier dans le domaine des inégalités régionales, l’accès aux services de base et la résilience face aux chocs climatiques », a-t-il rappelé.
Poursuivant, il saisit l’occasion de lancer une plaidoirie auprès des Institutions partenaires à la Guinée. « Pour répondre à ces défis, je voulais insister sur trois axes prioritaires dans le domaine de ce cadre. Premièrement, mobiliser les ressources innovantes et diversifiées. Les financements traditionnels, bien que importants, ne suffisent plus. La Guinée plaide pour une approche qui combine les partenariats publics privés pour attirer des capitaux privés dans les projets d’infrastructures et d’énergie, mais aussi les mécaniques de financement innovants, tels que les obligations vertes et les financements basés sur les résultats adoptés à des projets spécifiques.
Deuxièmement, c’est de renforcer la solidarité internationale et la coopération sud-sud. A ce titre, la Guinée appelle à un soutien accru des partenariats bilatéraux et multilatéraux, l’intensification de la coopération sud-sud triangulaire et circulaire, qui constitue un levier stratégique pour des solutions adoptées et durables. Troisièmement, garantir l’efficacité et la transparence dans l’utilisation des ressources bien sûr, et une gestion rigoureuse et transparente des ressources essentielles pour inspirer la confiance des partenaires et maximiser les financements quand la Guinée en a besoin », a indiqué le ministre avant de d’assurer les partenaires de l’engagement de son pays pour une coordination efficace.
« La Guinée, de notre part, s’engage à renforcer les capacités institutionnelles, notamment à travers des systèmes de suivi et d’évaluation performants. On s’engage aussi à aligner les investissements sur les priorités nationales, tout en assurant une coordination efficace avec les partenaires », a-t-il rassuré.
Cette importante rencontre a aussi connu la présence du Ministre de l’Economie et des Finances. Mourana Soumah a parlé de l’importance des financements dans le développement d’un pays. « (…) Il n’y a pas de développement sans financement. Alors comme il n’y a pas de développement sans financement, il faut une synergie d’action puisque nous allons bien trouver la cible 2030. Ce financement doit être mobilisé sur le plan international, mais les efforts nationaux doivent également couvrir quand même une bonne partie des besoins en financement. En plus du financement international, nous devons mobiliser suffisamment les ressources internes et donc avoir une pression fiscale importante qui nous permet d’avoir un espace budgétaire afin de financer dans notre budget des points de développement très importants. Où nous avons des besoins immenses de construction par exemple des écoles, des centres de santé, des hôpitaux régionaux », a-t-il expliqué dans le but de réduire le taux de mortalité dans les centres de traitement publics.
Il est important de rappeler que cette session de dialogue a été lancée à l’approche de la 4ème Conférence Internationale sur le Financement du Développement prévue à Séville, en Espagne, du 30 juin au 3 juillet 2025.
Des ambassades comme le Rwanda, le Maroc, le Japon, la Turquie, la Belgique, la Chine y compris des institutions internationales comme l’OIM, l’USAID, la Banque Mondiale ont pris part à cette présente session.
Source: guineenews.org/
