Canada/Un an pour l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord : le travail continue

Publié le 23/12/2024 | La rédaction

Canada

Voilà déjà un an que l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord a été créée en Outaouais.

En adoptant leur déclaration le 20 décembre 2023, les municipalités de Lac-des-Plages, de Duhamel, de Saint-Émile-de-Suffolk, de Chénéville et de Lac-Simon ont mis leurs voix et leurs ressources financières en commun pour faire le poids face au projet de mine de graphite La Loutre, de l’entreprise Lomiko Metals.

Sur l'ensemble de l'année qu'on a vécue, je dirais [que c'est] une grande fierté pour la région, souligne le maire de Duhamel, David Pharand, également co-porte-parole de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord.

Une première année bien remplie

Après une première rencontre avec les représentants de la minière, l’Alliance a tenu trois séances publiques d’information au cours de l’été 2024, et ce, dans trois des cinq municipalités du regroupement.

[Ces] séances ont été organisées de manière à ce que l’équipe du promoteur [Lomiko Metals, NDLR] puisse présenter le projet et répondre aux inquiétudes du milieu, peut-on lire dans un communiqué de presse de l’Alliance diffusé le 18 décembre.

Outre l’entreprise minière, des représentants politiques locaux et du mouvement citoyen porté par le Regroupement de la protection des lacs de Petite Nation étaient présents.

La première rencontre à peine terminée, Lomiko Metals a décidé de ne pas participer aux suivantes, préférant continuer à communiquer et à développer [ses] initiatives avec les communautés dans un format différent, a indiqué l’entreprise en août.

[Cette absence] nous a surpris puis, en même temps, choqués.

Une citation de Claude Bouffard, représentant du Regroupement de la protection des lacs de la Petite-Nation et cofondateur de la coalition QLAIM

C'était pas mal honteux de leur part de ne pas participer alors que partout ils disent qu'ils travaillent avec la communauté, déplore le représentant du Regroupement de la protection des lacs de la Petite-Nation et cofondateur de la coalition QLAIM, Claude Bouffard.

Selon les organisateurs, plus de 900 personnes ont participé aux rencontres.

Alors que les séances d'information se poursuivent, d'autres acteurs prennent part au débat au sujet de l'avenir de la région et du projet minier, à l'instar des femmes et des hommes d'affaires locaux, un grand gain auquel on ne s'attendait pas, reconnaît David Pharand.

[Ils] ont voulu signifier que, pour eux, la vision du récréotourisme était prioritaire, et que, à leurs yeux, le projet La Loutre allait nuire à cette vision-là, à ce développement-là, ajoute l'élu.

L'été 2024 se conclura avec une autre surprise : l'annonce du gouvernement québécois de ne pas financer le projet de mine de graphite, faute d'acceptabilité sociale.

C'était une annonce qui nous a vraiment plu. Pour nous, c'était un gain.

Une citation de David Pharand, maire de Duhamel et co-porte-parole de l’Alliance des municipalités Petite-Nation Nord

La position de Québec rassure d'autant plus l'Alliance que le gouvernement fédéral et l'armée américaine avaient accordé leur soutien financier au projet plus tôt dans l'année.

Ça nous a mis un peu un genou à terre et c'était difficile d'accepter cette réalité, admet M. Pharand. Mais force est de constater que ça a donné un espèce d'élan à la population, qui était plutôt en colère de cette annonce-là plutôt qu'inquiète.

Le mois dernier, l’Assemblée nationale a adopté la Loi modifiant la Loi sur les mines. Dans une réponse écrite, le cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts du Québec, Maïté Blanchette Vézina, s’est contenté de rappeler qu'un des objectifs du projet de loi 63 est justement d’avoir plus d’acceptabilité sociale.

On attend de voir si ça va vraiment changer la donne pour La Loutre, si les nouveaux règlements vont influencer le projet, se demande M. Bouffard.

Engagements 2025

Avant même que l’Alliance ne soit officiellement créée, l’idée d’une consultation référendaire faisait déjà son chemin dans les réunions publiques locales de l’automne 2023.

L'été dernier, l’Alliance a pris la décision d'organiser cette consultation référendaire en même temps que l’élection municipale, soit le 2 novembre 2025. Cet engagement a été réaffirmé en ce premier anniversaire de l'Alliance.

Autre objectif du regroupement : la création d’un comité d’évaluation de projet La Loutre.

Ce comité aura pour objectif d'offrir de l’expertise aux municipalités de l’Alliance, notamment de lire la documentation technique en lien avec le projet La Loutre et d’offrir un éclairage au public et aux élus, précise David Pharand.

Discussions à venir

En effet, le projet existe toujours, c'est ce qui nous embête, insiste Claude Bouffard.

Les membres de l’Alliance confirment qu'une nouvelle rencontre est prévue le mois prochain avec les représentants de l'entreprise Lomiko Metals sur l'avancée des travaux du projet La Loutre pour l'année à venir.

Ils nous ont déjà informés qu'il y aurait des activités d'exploration et d'extraction sur le territoire, précise M. Pharand. On tient pour acquis que la compagnie est sérieuse dans sa démarche et nous allons poursuivre notre processus comme si le projet avançait jusqu'à un bureau d'audiences publiques, poursuit-il avant de rappeler que le match n'est pas gagné et que le travail continue.

Source:    ici.radio-canada.ca/


Vous avez aimé cet article ? Partagez-le ...

commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera publié après validation.