La Pologne fera la promotion de la séquestration du CO2 par les forêts

Publié le 13/11/2018 | La rédaction

Pologne

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Déc.

Le gouvernement polonais et les Nations unies ont cosigné à Varsovie l'accord bilatéral qui constitue la base légale pour l'organisation et l'accueil de la COP 24, du 2 au 14 décembre à Katowice. Pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris, priorité de cette édition qui intervient après la publication par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) d'un rapport alarmant.

 

La Pologne voudrait démontrer que la neutralité carbone serait possible grâce à la séquestration du CO2 par les sols et les forêts. Cependant, les essences forestières n'auraient pas la même capacité de séquestrer le CO2 atmosphérique, selon des climatologues. Le choix de l'espèce d'arbre est donc déterminant.

«La signature de l'accord résume le processus de négociation de ce document et constitue l'élément final des préparatifs de l'organisation d'un important événement international, le Sommet sur le climat de la COP 24», a déclaré le ministre polonais de l'Environnement, Henryk Kowalczyk, à Varsovie suite à la signature de l'accord avec l'ONU pour l'organisation et l'accueil de la COP 24, du 2 au 14 décembre. La secrétaire exécutive de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique, Patricia Espinosa, qui a cosigné l'accord, a rappelé que les impacts dévastateurs du changement climatique étant de plus en plus évidents dans le monde, il est crucial que les Parties atteignent l’objectif premier de la COP 24 qui est de finaliser le programme de travail de l’Accord de Paris. La présidence polonaise de la COP 24 souligne que l'engagement de la Pologne de lutter contre le dérèglement climatique se traduit par la réduction de ses émissions de CO2 de 32%. Pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris, le pays organisateur de la COP 24 table sur la séquestration du carbone par les forêts qui occupent près du tiers du territoire polonais. Des recherches scientifiques ont démontré que, entre autres, en plantant des essences appropriées, il est possible de renforcer la capacité des forêts à absorber le CO2 et, partant, de réduire l'impact du changement climatique attendu.

Pendant la COP 24, la Pologne voudrait «montrer aux autres pays comment atteindre la neutralité climatique en utilisant l'innovation et une technique de séquestration du CO2 par les sols et les forêts, le projet appelé “Forest Carbon Farms”», souligne la présidence de la COP 24 sur son portail électronique.
Cependant, les essences forestières n'ont pas la même capacité d'absorber le CO2 atmosphérique. Guillaume Marie, climatologue à l'Université de Paris-Saclay, a conclu, au terme d'une étude sur les forêts européennes, que pour absorber 8 milliards de tonnes de CO2 d'ici 2100, il faudrait que les conifères (pin, sapin... des arbres dont les feuilles sont en forme d'aiguilles) remplacent les feuillus sur une surface équivalente à celle de l'Espagne. Ces essences forestières sont, selon le scientifique français, les mieux à même de pomper le carbone en Europe, mais leur couleur plus foncée viendrait annuler ces gains, en alimentant le réchauffement. «L'erreur classique est de penser que séquestration de CO2 = refroidissement du climat», dit le climatologue.

 

Source: lematin.ma


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