France/Atmosphères de transition au salon des maires 2021

Le salon des maires et des collectivités locales tiendra en 2021 ses promesses de 2020 : le point de vue du citoyen guidera la réorganisation et le liaisonnement des espaces du parc des expositions de la Porte de Versailles, du 16 au 18 novembre. Pour honorer le premier rendez-vous national des maires élus en mars et juin 2020, l’équipe dirigée par Stéphanie Gay-Torrente a mis à profit la pause forcée de l’année écoulée.

Le nouvel espace dédié à l’aménagement et à la construction donne une idée de la refondation impulsée par Stéphanie Gay-Torrente, directrice du salon des maires et des collectivités locales (SMCL) : « Jusqu’ici, les professionnels de ce secteur se répartissaient dans trois endroits dédiés au bâtiment, aux travaux publics et au mobilier urbain. Cette année, nous avons tout rassemblé, du foncier à la végétalisation en passant par les équipements publics ».

Le BTP en fusion

Ce regroupement favorise l’émergence de thèmes jusqu’ici non couverts, présentés par des nouveaux exposants venus des secteurs public et privé : la réhabilitation des sols amène le Centre d’études et d’expertises sur les risques, la mobilité l’environnement et l’aménagement (Cerema) ainsi que l’Union des  professionnels de la dépollution des sites (UDPS).

« Des partenariats resserrés avec des organisations professionnelles favoriseront des connexions directes entre les collectivités et les détenteurs de solutions », se réjouit la directrice du SMCL.

Stéphanie Gay-Torrente applique les recettes qui lui ont réussi dans son ancienne vie à la tête du salon Pollutech. Intégré à l’univers de l’aménagement et de la construction, le paysage illustre cette stratégie avec son association interprofessionnelle Val’hor, ses entreprises de travaux regroupées dans l’Unep, les écologues de l’A-igéco et les agriculteurs urbains de l’Afaup.

La mobilité réinventée

Loin de se limiter à leur espace dédié, les professionnels du BTP présenteront leurs compétences au service des huit autres secteurs identifiés, et surtout chez leurs deux voisins du hall 3 : « Transport et mobilité », « Environnement et cadre de vie ».

« Jusqu’ici, le thème du transport n’apparaissait qu’à travers les véhicules de services », précise Stéphanie Gay-Torrente. L’émergence du nouvel univers coïncide avec le gonflement d’une des sources d’investissements majeures du nouveau mandat : la réhabilitation des ouvrages d’art. Les élus communaux et intercommunaux comptent sur le salon pour y voir plus clair dans la répartition des compétences en infrastructures et services de mobilité.

Parkings en mouvement

Cette dernière attente trouvera des éléments de réponse dans un nouveau concept de l’édition 2021, désigné par l’expression « approche expérientielle » : parmi sept espaces de démonstration appelés « Vis ta ville », le « circuit » mettra en scène les difficultés du partage de la voirie, de plus en plus conquise par les modes doux. La simulation de la vie urbaine libère l’expression : « Les entreprises se sont empressées vers tous les espaces que nous leur avons proposées », constate la directrice du salon.

Non contente de son secteur et de son circuit, la mobilité inspire un événement dans l’événement : pour la première fois, le salon du stationnement Parkopolis fait son nid dans le SMCL. Les exploitants, architectes et constructeurs spécialisés donnent rendez-vous aux autorités concédantes dans un village dédié à un secteur en pleine diversification : de la recharge de véhicules électriques à la location de vélos en passant par la logistique du dernier kilomètre, le parking offre bien d’autres services que le stationnement des voitures.

A chacun sa transition

La mobilité trouvera aussi sa place dans une autre innovation du SMCL 2021 : « les atmosphères ». Outre les déplacements, ces espaces de conférence thématisés déclineront tous les sens du mot transition : énergétique, environnementale, agricole, numérique, sociétale... Tout en traduisant l’omniprésence des enjeux écologiques, la scénographie exprime la diversité des chemins : « Les territoires agricoles y entrent par la sécheresse, les littoraux par les submersions, les montagnes par le risque, les villes par les îlots de chaleur… », énumère Stéphanie Gay-Torrente.

Lieux d’échanges entre les experts des neuf secteurs qui structurent l’espace du salon, les atmosphères complèteront une œuvre de décloisonnement radical, pour laquelle les organisateurs ont mis à profit la pause imposée par la pandémie. « La centaine de webinaires qui se sont tenus en 2020, avec 10 000 participants, a permis d’affiner les thèmes des atmosphères », explique Stéphanie Gay-Torrente.

Nouveaux publics

Vécue dans la frustration, cette expérience alimente une réflexion toujours en instance : comment hybrider le salon avec des événements digitaux, sans substituer les uns à l’autre ? L’Association des maires de France et son partenaire chargé du SMCL (entité d’Infopro Digital, comme Le Moniteur) cherchent à réveiller un public dormant : « Alors que le bloc communal dispose de 500 000 élus et 1,5 million de cadres, nous n’avons que 40 000 visiteurs », rappelle Stéphanie Gay-Torrente. Avec l’audience croissante recueillie par ses directs et ses replays, la chaîne maire.TV apporte une première réponse.

Le medium numérique stimulera-t-il l’envie de réel au point d’amener le SMCL 2021 à dépasser ses records de fréquentation des années 2010 ? Concentrée sur la cohérence d’une scénographie en adéquation avec les attentes des collectivités, la directrice s’interdit d’afficher des objectifs quantitatifs, ce qui n’empêche pas un pétillement d’espoir dans le regard. « En plaçant les bons professionnels aux bons endroits, nous semons des graines pour l’avenir », se contente-t-elle de répondre.

Source:    www.lemoniteur.fr