RSE et développement durable : l’éthique en étendard dans les écoles de commerce

Publié le 28/01/2020 | La rédaction

France

Les préoccupations environnementales, éthiques et durables sont de plus en plus mises en avant par les écoles de management. Que recouvrent ces proclamations de bonnes intentions ? Le point avec trois écoles qui ont intégré ces enjeux de manière résolument transversale.

Responsabilité sociale et environnementale (RSE) et développement durable (DD) ont le vent en poupe dans les écoles de management. Beaucoup se sont dotées d’une charte éthique, tandis que les programmes et les enseignements "green" se multiplient. Une carte de visite "écologique et durable" qui répond aux préoccupations grandissantes des étudiants, ainsi qu’aux besoins du marché du travail de demain. Mais pour que cette ambition ne se transforme pas en vœu pieux, la démarche portée par chaque école doit reposer sur plusieurs piliers.

1 – Une vision transversale

Ces enjeux doivent d’abord irriguer l’ensemble des enseignements. C’est le cas à La Rochelle Business School (Excelia Group). Depuis 2016, l’école a fait de l’enseignement de ces disciplines un objectif académique prioritaire. "Elles constituent aujourd’hui le pivot de 80% des cours dispensés à nos étudiants, dans l’ensemble des programmes de nos cinq écoles", précise Bruno Neil, directeur général d’Excelia Group. Un axe qui se traduit également par deux missions solidaires et citoyennes de trois à quatre mois, obligatoires pour tous : Humacité© et Climacité© (à partir de septembre 2020).

On retrouve une logique similaire à KEDGE BS, une école titulaire depuis 2016 du label DD&RS. "Nous nous sommes engagés à atteindre la neutralité carbone de nos campus en 2030 (bâtiment, déchets, mobilité, Green IT…), pointe Jean-Christophe Carteron, directeur de la RSE. L’intégralité de nos actions (investissements, mode de fonctionnement, pédagogie, recherche, partenariats…) en découle."

Même recherche de transversalité à EM Strasbourg, détentrice depuis 2012 du label Diversité et dont la stratégie est guidée depuis 2009 par trois valeurs (diversité, développement durable et éthique). "Ces valeurs font partie de nos objectifs pédagogiques et constituent un critère fort d’évaluation pour nos étudiants", évoque Pia Imbs, responsable de la chaire RSE. Un outil pédagogique en e-learning dédié à ces enseignements, CforCSR, existe depuis 2013, pour tous les étudiants.

2 – Une implication poussée de la recherche

La Rochelle Business School s’appuie sur une démarche de recherche-intervention, au sein de l’IRSI (Institut de la responsabilité sociale par l’innovation). Cette composante du groupe Excelia, forte d’une vingtaine d’enseignants-chercheurs, accompagne des entreprises dans leur stratégie en la matière. L’Institut est aussi à l’origine de la création, en 2010, de la norme ISO 26000, qui définit les modalités de la responsabilité sociétale des organisations.

À KEDGE BS, la RSE possède également un centre d’expertise à part entière, concrétisé par de nombreux projets de recherche : comment financer autrement, acheter de manière responsable… 15% de la production académique est en lien avec le développement durable.

Quant à EM Strasbourg, son laboratoire de recherche Humanis rassemble la plus importante équipe française travaillant sur les questions de management de la diversité : travaux sur les partenariats entreprises-ONG, sur la création de valeur partagée, sur le leadership en RSE… Depuis 2009, la chaire Management de la diversité accompagne des entreprises en matière de promotion et de gestion de la diversité.

3 – Des enjeux intégrés dans la gouvernance

À La Rochelle Business School, cette démarche RSE/ Développement durable va être renforcée dans le plan stratégique 2020–2025. Un comité environnement sera prochainement adjoint à la gouvernance. À KEDGE BS, l’ambition de la neutralité carbone a été déclinée en six axes : stratégie et gouvernance, enseignement et formation, recherche, gestion environnementale, politique sociale, ancrage territorial et réseaux. À chacun correspondent des indicateurs, validés en conseil d’administration et inscrits dans les rapports de l’école aux accréditeurs. Même chose à EM Strasbourg, où l’engagement "former des managers responsables" est inscrit dans les statements requis pour passer les accréditations.

4 – Un ancrage territorial

La Rochelle BS ancre son action en Charente-Maritime, région elle-même pionnière en matière de développement durable. La Rochelle ayant été élue, en septembre 2019, territoire "zéro carbone", dans le cadre des Investissements d’avenir.

Le groupe Excelia est un acteur actif d'événements et de colloques visant à soutenir l’engagement citoyen au niveau local. C’est aussi le cas à Strasbourg, où l’école est partie prenante de nombreuses manifestations et conférences, parfois en partenariat avec le Parlement européen ou l’ONU.

À KEDGE BS, les actions locales sont plurielles également : accompagnement de plus de 300 jeunes des zones défavorisées dans l’accès aux filières d’excellence ; opérations "nettoyage" sur le campus ; partenariats avec des entreprises locales pour la revalorisation des déchets…

5 – Des ambitions déclinées dans un plan d’actions concrètes

Les réalisations de terrain doivent suivre les objectifs sur le papier. À KEDGE BS, chacun des six axes est lui-même traduit en chantiers concrets : télétravail, co-working, co-voiturage, parité, handicap, lutte contre le harcèlement, bien-être au travail…

Quant à EM Strasbourg, elle propose deux dispositifs d’accompagnement aux jeunes : le tutorat d’excellence pour l’égalité des chances et le programme PHARES pour l’insertion des étudiants en situation de handicap.

 

Source: letudiant.fr


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