Art d’Orphée : bientôt une bibliothèque panafricaine de musique à Brazzaville

Publié le 08/07/2019 | Thierry Roland Simen

Le projet d’implantation de la structure a été présenté par le président du Conseil africain de la musique (CAM), le Pr Lupwishi Mbuyamba,

Pour le porteur du projet, Brazzaville, capitale de la musique africaine, ville créative pour la musique de l’Unesco, aurait tous les éléments de justifier le titre, mais également la réalité d’une place forte de la musique sur le continent.

Le Pr Lupwishi Mbuyamba a indiqué que la bibliothèque de musique panafricaine est établie pour, entre autres, servir de centre d’information, de lecture, de consultation, d’études et de conservation ; effectuer des opérations et des missions de collecte des informations existantes du domaine des musiques africaines dans le monde et de préparation des accords de cession, de copies ou de collecte des traces musicales de toute nature ; appuyer la recherche et les programmes de formation ; faciliter la diffusion et la promotion .

Cette structure de musique sera constituée à cet effet d’une bibliothèque au sens classique, traditionnelle et numérisée, d’un laboratoire audiovisuel, d’une salle des manuscrits, d’un magasin de reprographie et d’édition, d’une photothèque et d’une discothèque. Haut lieu de rencontres et d’échanges, elle devra disposer de salles d’auditions, des espaces pour les ateliers et de salles de séminaires ainsi que d’un auditorium pour les démonstrations et les répétitions.

Les activités principales de la bibliothèque comprendront un domaine de collecte ; un domaine de traitement et de classement ; un domaine de la recherche scientifique ; un domaine de la création ; un domaine de la formation ; un domaine de la promotion et de l’animation ; un domaine de la coopération et de l’animation du réseau ; un domaine de l’industrie musicale.

La mise en œuvre du projet se fera par étapes. Une étape préparatoire (2019-2020) au cours de laquelle un inventaire sera fait des expériences antérieures et des collections existantes des bibliothèques spécialisées sur le continent, ainsi qu’une étude approfondie des modalités d’ouverture des différents domaines d’action retenus. Une étape à moyen-terme (2021-2025) pour l’implantation et le développement du projet ainsi que le lancement des grands programmes. Pour cela, dans un premier temps, une structure légère de gestion composée de quatre personnes, dont un consultant, devrait lancer les premières opérations et procéder aux inventaires en Afrique et dans le monde. Dès la disponibilité des infrastructures appropriées, l’administration complète devrait se mettre en place pour la réalisation de ces grandes ambitions.

S’agissant du maître d’œuvre de ce projet, le Pr Lupwishi Mbuyamba a annoncé que ce serait la ville de Brazzaville. Le budget initial, pour la période des deux années préparatoires, pourrait être estimé à cinquante-cinq mille euros. Les résultats attendus sont de plusieurs ordres.

Treize mille emplois directs et indirects à créer

Luc Mayikoukou, expert, s’est dit très engagé dans des questions de droit et d’information. Pour lui, le choix de Brazzaville n’est pas fortuit. La bibliothèque de musique, a-t-il estimé, viendra rassembler les œuvres qui sont éparpillées. Aussi, le numérique va intervenir de façon très importante. Les étudiants qui veulent écrire sur la musique vont trouver leur compte là-dessus, a-t-il ajouté. Cette bibliothèque va être un pôle de recherche d’informations concernant la musique. C’est un projet qui devrait attirer l’attention de tout le monde, même des décideurs. Ce n’est pas seulement un projet panafricain, mais aussi mondial. « Je vais plus m’atteler sur les questions de droit d’auteur. On a hâte qu’il puisse commencer vite puisque tout le monde l’attend. Le ministre congolais a reconnu que c’est une grosse affaire, il faut que ça démarre. En attendant la construction du siège, on peut déjà commencer. Nous verrons également avec les jeunes de Bisso na Bisso qui ont des milliers de disques pour un éventuel partenariat », a-t-il déclaré.

Pour le commissaire général du Fespam, Hugues Gervais Ondaye, c’est un grand projet et même ambitieux qu’il caresse beaucoup et qui va créer treize mille emplois directs et indirects. À partir du moment où le ministre de la Culture et des arts a donné son quitus, cela veut dire que le gouvernement est d’accord, a-t-il signifié.

Tout comme le Pr Lupwishi Mbuyamba, Hugues Gervais Ondaye a déploré le fait que le festival « Feux de Brazza » n’existe plus.  « Le travail que vous faites pour le Congo est digne. Vous travaillez énormément pour la musique africaine et vous n’êtes pas nombreux à le faire. Merci professeur », a-t-il laissé entendre, louant l'initiative  du Pr Lupwishi Mbuyamba.

 
 
 

Thierry Roland Simen


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