France/Le numérique et la formation pour « relocaliser » une partie de l’achat public

Publié le 27/01/2022 | La rédaction

France

Le Haut conseil de la commande publique de la Réunion, qui réunit 450 acteurs locaux, souhaite aider les TPE et PME à mieux maîtriser le numérique et renforcer la formation des acheteurs, pour maximiser le rôle de levier de la commande publique dans le contexte de la relance.

Sur l’Ile de La Réunion, la commande publique, avec 1,9 milliards d’euros de dépenses  (10% du PIB local), est un instrument puissant pour doper l’économie du territoire. Mais comme ailleurs, elle échappe en partie aux entreprises de la région. Pour plus d’efficacité, le Haut conseil de la commande publique de la Réunion (HCCP), une instance réactivée il y a un peu plus de deux ans qui fédère 450 acteurs locaux, a décidé de lancer un plan d’action pour minimiser ces fuites vers l’extérieur.

Il entend « relocaliser » 20% du total des achats, soit 380 millions d’euros environ. Et pour y parvenir, il préconise une approche « vertueuse » du localisme, sans enfreindre les règles de la commande publique qui interdisent la préférence locale. « Nous tentons d’avoir un alignement entre intention politique, pratique de l’acheteur et disponibilité de l’offre locale », observe le président du HCCP Dominique Vienne, en citant trois domaines d’action prioritaires : les prestations de service, les denrées alimentaires et les travaux publics et le bâtiment.

Une plate-forme pour exploiter la donnée

Au préalable, le HCCP a identifié un certain nombre de freins à surmonter, notamment sur le plan digital. Selon une enquête réalisée l’an dernier avec le concours de chambres consulaires, un certain nombre des 43 000 entreprises et 17 000 artisans qui composent le tissu économique local ont encore du mal à s’approprier les outils numériques, ne savent pas toujours identifier les offres et sont perdus dans les procédures de marché.

Cela touche surtout les acteurs les plus petits, notamment ces entreprises sans salariés qui représentent 63% du total. La priorité est donc de leur simplifier l’accès digital à la commande publique. Pour les aider, une plate-forme régionale, « avec des données ouvertes, centralisées et intelligentes », sera mise en place si possible dès cette année. Elle centralisera notamment la programmation des différents donneurs d’ordres en matière de commande publique, recensera les appels d’offres en cours et les attributaires, et permettra de dégager un certain nombre d’indicateurs factuels.

Des formations trop théoriques

Le HCCP a également décidé de travailler sur la question de la formation, « pour que les élus, les acheteurs et les chefs d’entreprises partagent une culture commune ». Il vient de rendre publique une autre étude qui a mis en évidence des carences en matière de stratégie, de gouvernance de la fonction achat et de création de valeur.

« Les formations portent majoritairement sur des compétences métier, elles sont surtout théoriques. Il n’est donc pas étonnant qu’il n’y ait pas de stratégie du bon achat en France, c’est un problème de formation, pas de réglementation, il y a tout ce qu’il faut dans le code de la commande publique », analyse Dominique Vienne qui se donne trois ans pour faire évoluer durablement les comportements.

Un « référentiel » va être créé pour bâtir « des parcours de formation à la stratégie du bon achat». Le HCCP préconise aussi dès cette année la programmation de plans de formation pour les acheteurs, avec l’aide des services de l’Etat, et une mutualisation des bonnes pratiques. Un premier bilan aura lieu dès la fin 2022, pour ajuster la stratégie en fonction des résultats.

Source:    www.lagazettedescommunes.com


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commentaires

Ayigba StanislasLe 01/02/2022 à 06:43

Je viens très respectueusement solliciter votre aide. Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués

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