Angers veut devenir pionnière de la ville intelligente

Publié le 08/02/2019 | La rédaction

France

La cité angevine a lancé un appel d'offres pour devenir un modèle de ville intelligente. Budget : 100 à 150 millions d'euros.

maire de Angers

A l'automne 2017, quand Angers accueille le World Electronics Forum, la nouvelle ne fait pas la Une du 20 heures. C'est pourtant la première fois qu'une ville française reçoit la fine fleur mondiale des puces et de l'innovation technologique, plus habituée à Hong Kong, Singapour et Las Vegas qu'aux rives de la Maine. A cette occasion, Laurent Joffrin et une équipe de nos confrères de Libération organisent quatre débats autour du monde à venir, des voitures sans conducteur aux algorithmes omniprésents. Un monde à venir qui s'imagine dans les entreprises angevines. 

Maire LR de la ville depuis 2014, Christophe Béchu, peu en phase avec la ligne Wauquiez, a renié sa famille politique en décembre 2017, sans toutefois rejoindre l'écurie présidentielle comme Edouard Philippe et Bruno Le Maire quelques mois plus tôt. Il s'affiche donc aujourd'hui sans étiquette, avec Angers pour seul horizon politique et pour seul mantra le souhait d'améliorer encore la qualité de vie dans une ville où il fait déjà très bon vivre, numéro 1 de notre classement. Et s'il veut faire de sa ville une surdouée, ce n'est pas à la manière de Georges Frêche, dont les campagnes de communication vantaient "Montpellier la surdouée", mais dans l'apprentissage de nouveaux usages urbains.  

 
 

L'Express : Pourquoi Angers se voit-elle en précurseur de la ville intelligente en France ? 

Christophe Béchu : Nous entrons dans une nouvelle ère. Celle de l'internet des objets, du big data, de la robotisation et de l'intelligence artificielle. Les progrès issus de ces évolutions technologiques vont stimuler la croissance mais aussi transformer bien des aspects de notre existence et de nos sociétés. Le succès des débats de Libé, suivis par près d'un millier d'Angevins, m'a convaincu qu'il y avait toute une vision de la ville à construire à partir de cette question des objets connectés. 

 

Pourquoi à Angers plus qu'ailleurs ? 

Parce que nous avons une histoire industrielle tournée vers l'électronique grand public, que c'est ici que se fabriquaient les premiers ordinateurs Bull et les télés Thomson. Il reste 10 000 emplois dans la filière électronique, répartis dans près d'un millier d'entreprises. Nous avons ouvert en 2015 la Cité de l'objet connecté, un incubateur qui contribue au développement de toute la filière. 

D'autres villes se vantent, elles aussi, de vouloir devenir plus "intelligentes"... 

Lyon et Nice vont très loin dans l'utilisation de la vidéosurveillance pour le stationnement ou la sécurité, les Toulousains ont développé une vallée de l'objet connecté. Mais aucune de ces trois villes ne partage notre projet de bâtir une ville intelligente sur tous les plans. La seule à développer un projet comparable est Dijon mais sous d'autres formes, moins ambitieuses. Je suis allé plusieurs fois au CES de Las Vegas, le grand show de l'électronique grand public aux Etats-Unis, et c'est là que j'ai eu le déclic : quand on fait la somme de tout ce qui est connectable dans une ville comme Angers, il y a de quoi bâtir une architecture globale. 

 

Source:  www.lexpress.fr


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