France/"Ça nous manque" : comment la crise sanitaire déboussole les jumelages dans l'Yonne

Publié le 22/01/2022 | La rédaction

France

Dans l’Yonne, au moins 46 communes cultivent un jumelage. Des liens douchés par une pandémie persistante. D’Auxerre à Villeneuve-sur-Yonne, des bénévoles icaunais attachés à cette activité de contacts jonglent entre espoirs et désillusions.

"Au point mort." Vlasta Masar préside le comité de jumelage tchéco-slovaque à Villeneuve-sur-Yonne, apparu en décembre 1996. L’association de 90 adhérents fait écho à deux villes : Horní Bríza  (République Tchèque) et Klenovec (Slovaquie). Le comité, avide de voyages organisés et de partages, aurait dû fêter son 25e anniversaire en 2021. Raté.

"C’est regrettable. Le Covid nous gâche la vie, confie la présidente. Je regrette que dans l’Europe des 26, nous n’ayons pas tous les mêmes directives sanitaires. Donc c’est difficile. Je n’ose pas trop faire venir des amis dans l’Yonne ou aller là-bas. Mais ça nous manque !" Tous ces échanges linguistiques, culturels, touristiques, "culinaires aussi", demeurent en sommeil.

"L’amitié continue"

"L’amitié continue. Nous restons en contact, par téléphone ou mail", nuance Vlasta Masar. Et "1.672 km" séparent Klenovec de Villeneuve-sur-Yonne. Son comité se rend une fois par an en Slovaquie. "Pour faire connaître les spécialités de la Bourgogne et participer à leur festival de folklore. Eux viennent pour le marché de Noël." Un espoir subsiste : recevoir une délégation à l’assemblée générale du 9 avril. "À la veille du premier tour de la présidentielle, ça nous changera les idées !"

En Irlande, "même les pubs sont fermés à 20 heures", lance Michel Verger, à Tonnerre. Du tout début de l’aventure en 1989 avec Nenagh (prononcez 'Nina'), ville de moins de 10.000 habitants distante de 1.400 km, au nord-est de Limerick, au cœur de l’Irlande. Un passionné un brin résigné. "Tout s’est arrêté. Plus de cotisations et impossible d’organiser des échanges. Je continue d’avoir des échanges à titre perso."

"De part et d’autre, on a pris de l’âge"

Pour la cinquantaine de membres, la dernière virée irish remonte à 2018. "Actuellement, pour s’y rendre, une quatorzaine est obligatoire." En 2019, leurs amis n’ont pas pu profiter de l’Yonne, puis le coronavirus a surgi. "Durant la première vague, les Irlandais de plus 65 ans étaient confinés et leur famille les ravitaillait."

Michel Verger privilégie "des échanges de personnes, pas des liens entre les officiels". L’activité jumelage incite à se renouveler. "De part et d’autre, on a pris de l’âge, ce qui crée de la démotivation. Au départ, l’échange avec l’Irlande était plus difficile à cause de la distance, avec 24 heures de trajet. En plus, vous devez traverser des mers." Depuis, l’association opte pour l’avion, néanmoins "forcément plus coûteux".

"Relancer l’affaire", oui. "Encore faudrait-il se rencontrer, dit Michel Verger. Dur, dur, en ce moment avec cette saloperie !" Le bénévole relate "un autre problème actuel : la municipalité en Irlande, maintenant, est l’équivalent de notre communauté de communes".

Avant les vacances de Noël, nous avons écrit à toutes les villes jumelées, en leur disant qu’on reprendrait très bientôt nos échanges.

"Le choix des jumelages appartient aux communes", rappelle Marité Catherin, présidente de la maison des jumelages et de la francophonie d’Auxerre. La capitale de l’Yonne recense six villes jumelées (*).

"Ce n’est pas parce qu’il y a une crise qu’on ne fait plus rien. Avant les vacances de Noël, nous avons écrit à toutes les villes jumelées, en leur disant qu’on reprendrait très bientôt nos échanges. Nous avons rappelé dans un inventaire à la Prévert quels étaient les atouts d’Auxerre. Parce qu’on travaille aussi sur la promotion du territoire."


(*) Redditch (Royaume-Uni, 1956), Worms (Allemagne, Rhénanie-Palatinat, 1968), Greve in Chianti (Italie, 1998), Plock (Pologne, 2000) et deux communes en France : Saint-Amarin et Roscoff.

Source:    www.lyonne.fr

 

"C’est regrettable. Le Covid nous gâche la vie, confie la présidente. Je regrette que dans l’Europe des 26, nous n’ayons pas tous les mêmes directives sanitaires. Donc c’est difficile. Je n’ose pas trop faire venir des amis dans l’Yonne ou aller là-bas. Mais ça nous manque !" Tous ces échanges linguistiques, culturels, touristiques, "culinaires aussi", demeurent en sommeil.

"L’amitié continue"

"L’amitié continue. Nous restons en contact, par téléphone ou mail", nuance Vlasta Masar. Et "1.672 km" séparent Klenovec de Villeneuve-sur-Yonne. Son comité se rend une fois par an en Slovaquie. "Pour faire connaître les spécialités de la Bourgogne et participer à leur festival de folklore. Eux viennent pour le marché de Noël." Un espoir subsiste : recevoir une délégation à l’assemblée générale du 9 avril. "À la veille du premier tour de la présidentielle, ça nous changera les idées !"

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En Irlande, "même les pubs sont fermés à 20 heures", lance Michel Verger, à Tonnerre. Du tout début de l’aventure en 1989 avec Nenagh (prononcez 'Nina'), ville de moins de 10.000 habitants distante de 1.400 km, au nord-est de Limerick, au cœur de l’Irlande. Un passionné un brin résigné. "Tout s’est arrêté. Plus de cotisations et impossible d’organiser des échanges. Je continue d’avoir des échanges à titre perso."

"De part et d’autre, on a pris de l’âge"

Pour la cinquantaine de membres, la dernière virée irish remonte à 2018. "Actuellement, pour s’y rendre, une quatorzaine est obligatoire." En 2019, leurs amis n’ont pas pu profiter de l’Yonne, puis le coronavirus a surgi. "Durant la première vague, les Irlandais de plus 65 ans étaient confinés et leur famille les ravitaillait."

Michel Verger privilégie "des échanges de personnes, pas des liens entre les officiels". L’activité jumelage incite à se renouveler. "De part et d’autre, on a pris de l’âge, ce qui crée de la démotivation. Au départ, l’échange avec l’Irlande était plus difficile à cause de la distance, avec 24 heures de trajet. En plus, vous devez traverser des mers." Depuis, l’association opte pour l’avion, néanmoins "forcément plus coûteux".

"Relancer l’affaire", oui. "Encore faudrait-il se rencontrer, dit Michel Verger. Dur, dur, en ce moment avec cette saloperie !" Le bénévole relate "un autre problème actuel : la municipalité en Irlande, maintenant, est l’équivalent de notre communauté de communes".

Avant les vacances de Noël, nous avons écrit à toutes les villes jumelées, en leur disant qu’on reprendrait très bientôt nos échanges.

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"Ce n’est pas parce qu’il y a une crise qu’on ne fait plus rien. Avant les vacances de Noël, nous avons écrit à toutes les villes jumelées, en leur disant qu’on reprendrait très bientôt nos échanges. Nous avons rappelé dans un inventaire à la Prévert quels étaient les atouts d’Auxerre. Parce qu’on travaille aussi sur la promotion du territoire."


(*) Redditch (Royaume-Uni, 1956), Worms (Allemagne, Rhénanie-Palatinat, 1968), Greve in Chianti (Italie, 1998), Plock (Pologne, 2000) et deux communes en France : Saint-Amarin et Roscoff.

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Vincent Thomas
vincent.thomas@centrefrance.com


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