France/Toulouse. Face au « raz de marée de la misère », les assos d’aide alimentaire appellent à l’aide

Publié le 07/07/2020 | J&P

France

Plus 30% de bénéficiaires de l'aide alimentaire en Haute-Garonne avec la crise du Covid-19. Les associations submergées appellent à la générosité et sollicitent les bénévoles.

Dans le département, la crise sanitaire du Covid-19 a entraîné une hausse de près de 30% du nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire, passant de 25 000 à 35 000 personnes pour l’ensemble des associations, selon les chiffres communiqués par la préfecture de la Haute-Garonne.

Enfants, étudiants, personnes âgées, intérimaires…

Pendant le confinement, le Secours populaire a ainsi aidé plus de 16 500 personnes à Toulouse dont 1 700 qui n’avaient jusqu’ici jamais sollicité d’assistance.

Aubane Saboureau, du Secours populaire 31 explique : 

Il y a vraiment tous les profils chez ces nouveaux bénéficiaires : des gens au chômage partiel, des familles dont les enfants bénéficiaient en temps normal d’un repas gratuit à la cantine, des personnes âgées, des étudiants, des intérimaires… 

Dans l’attente d’un « raz de marée de la misère »

25% de bénéficiaires en plus pour le Secours catholique, 28% pour les Restos du cœur et jusqu’à plus 60 % pour la Banque alimentaire de Toulouse (qui collecte les denrées avant de les distribuer aux associations chargées de l’aide alimentaire ). Les effets de la crise se font bien sentir dans la Ville rose et les associations craignent que ce ne soit que le début.

Le Secours populaire évoque ainsi un « tsunami de la faim  » et explique se préparer à affronter « un raz de marée de la misère » au niveau national.

Moins de collectes donc moins de rentrées d’argent

Une tâche d’autant plus difficile que les actions qui permettent habituellement aux associations de récolter des fonds ont pour la plupart été annulées. Le Secours populaire a ainsi mis fin à toutes ses opérations physiques de collecte et a été contraint de fermer en partie ses points de vente solidaires. Aubane Saboureau détaille :

À ce jour, il y a 130 000 euros de budget qui auraient normalement dû être dans nos caisses à cette période de l’année et qui ne le sont pas. 

Les stocks dangereusement entamés

À la Banque alimentaire, Marie-Lise Cans, chargée de  communication détaille : « Pendant le confinement on a distribué deux fois plus de denrées qu’habituellement. Et depuis, le nombre de bénéficiaires ne baisse pas. Résultat : on a presque vidé les stocks qui devaient nous servir pour l’intégralité de l’année. »

Pour tenter de répondre au mieux à ces situations d’urgence, le Secours populaire 31 vient de lancer une cagnotte en ligne, comme l’avait fait la Banque alimentaire quelques semaines plus tôt. Dans le même temps, la Banque alimentaire appelle aussi aux dons de produits de première nécessité.

Besoin urgent de bénévoles pour l’été

Les besoins ne sont pas que financiers. La Banque alimentaire manque ainsi cruellement de bras.  « Pendant le confinement, on a eu jusqu’à 350 bénévoles mobilisés, explique Marie-Lise Cans. Mais depuis les gens ont repris le travail, il nous faudrait une trentaine de bénévoles disponibles au moins deux demi-journées par semaine pour pouvoir gérer l’été. »

Car les associations toulousaines anticipent un été compliqué sur le front de la précarité. Pour faire face et aider les plus fragiles, les Restos du cœur, le Secours catholique et la Banque alimentaire ont donc décidé de travailler main dans la main, via le dispositif « Estival », déjà testé en 2019.

Soutenus par la mairie et les hôpitaux de Toulouse, les trois assos distribueront chaque soir jusqu’au 31 août 2020 des colis repas à ceux qui en auront le plus besoin dans quatre points de distribution : chemin du Raisin, place aux cochons aux Minimes, cours des arènes et espace du Grand Ramier. Un dispositif qui nécessite aussi le recrutement de nouveaux bénévoles.

Source:    actu.fr/

J&P


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