C’est une sorte de plan Marshall… à l’échelon local. Patrick Weiten va dévoiler ce mardi matin, au Club de la presse, son très attendu plan d’urgence pour soutenir l’économie de proximité, malmenée par la crise sanitaire. Il sera voté dans l’après-midi par son assemblée et complété, en septembre, par un plan pluriannuel de relance. Autant dire que Patrick Weiten a bien l’intention de casser la tirelire dans les mois qui viennent. Car 42 M€ ont été budgétés pour ce seul plan d’urgence, dont 26 directement fléchés au soutien de l’économie. « C’est un enjeu majeur pour nos territoires, en particulier ruraux. Nous avons la responsabilité d’un million d’habitants. Ne rien faire, c’est prendre le risque de se retrouver à genoux dans six mois », a déclaré Patrick Weiten lors de son discours d’ouverture de session, ce lundi matin.

Des mesures tous azimuts

Lancement de différentes campagnes de communication, 100 000 bons d’achat à dépenser localement et distribués pendant l’été pour stimuler le pouvoir d’achat des Mosellans, abaissement du tarif des repas à la cantine des collèges à la rentrée, aide sociale aux travailleurs non-salariés : les mesures s’annoncent diverses et toucheront beaucoup de secteurs. Le Département a ainsi prévu de donner du travail cet été au secteur du BTP en engageant pour 15,2 M€ de travaux. Les filières du tourisme, de l’agriculture ou de l’économie sociale et solidaire bénéficieront aussi d’aides. Pour doper l’emploi, le Département financera également 400 jobs d’été pour les moins de 25 ans et 200 postes de bénéficiaires du RSA via l’économie sociale et solidaire pour aider entreprises, agriculture, communes et associations. Un fonds de soutien de 3 M€ à la vie associative Sports et jeunesse sera aussi débloqué.

Un recours à l’emprunt

Pour financer cet effort sans précédent, Patrick Weiten a décidé « de bousculer les équilibres » du budget primitif de sa collectivité. Le Département aura donc recours à l’emprunt, « sans augmenter la fiscalité ». Pour l’élu, il s’agira aussi d’utiliser « certains excédents issus de notre bonne gestion 2019 ». Chef de l’opposition, le socialiste Sébastien Koenig estime que ces mesures « vont dans le bon sens ». Son groupe votera ce plan d’urgence mais il l’analyse aussi avec un peu de distance politique : « S’agit-il d’un plan électoral ou d’un plan Covid ? Je vous laisse interpréter. Ce qui est sûr, c’est que ce que notre groupe a rêvé, la crise sanitaire l’a permis », lance l’opposant avec un sourire entendu, estimant que Patrick Weiten mettait enfin en œuvre des mesures demandées depuis plusieurs années par l’opposition.

Source:    www.republicain-lorrain.fr